06-06-2025 00:00 - Didi Ould Saleck tire la sonnette d’alarme : « La gabegie ronge notre pays à tous les niveaux »

Didi Ould Saleck tire la sonnette d’alarme : « La gabegie ronge notre pays à tous les niveaux »

SHEMS MAARIF - Le professeur Didi Ould Saleck, académicien et observateur engagé de la vie publique, a livré une analyse sans concession de la situation actuelle en Mauritanie. Selon lui, le pays est plongé dans une spirale de gabegie qui touche tous les secteurs vitaux, au point de compromettre gravement l’avenir national.

« Aujourd’hui, le grand problème de notre pays est qu’il se noie dans la gabegie. Tous les secteurs sont concernés : l’éducation, la santé, la sécurité, et même la question de l’immigration », a-t-il affirmé, dénonçant un climat général d’irresponsabilité et de délitement des valeurs.

Il rappelle que certains sujets de première importance, naguère au cœur des débats nationaux, ont soudainement disparu du radar médiatique et politique. « Il y a quelques semaines, on parlait avec insistance de l’immigration et de la drogue. Aujourd’hui, plus rien. Quelques arrestations, puis le silence. On passe à autre chose », regrette-t-il, pointant du doigt une forme de superficialité dans le traitement des crises.

Autre sujet brûlant abordé par l’académicien : celui des faux diplômes. « Ils sont partout, affirme-t-il, dans l’enseignement supérieur, dans les structures de santé, et même chez certains ministres. Certains cadres supérieurs vont jusqu’à mentionner dans leur CV des diplômes délivrés par des universités dans des pays qu’ils n’ont jamais visités. C’est gravissime. »

Face à ce qu’il qualifie de “règne généralisé de l’imposture et de l’inauthenticité”, Didi Ould Saleck lance un appel à la conscience collective : « Aussi forte soit la gabegie, notre devoir moral et religieux est de la dénoncer. » Il interpelle les citoyens, les intellectuels, les élites religieuses et politiques : « Que faire dans une telle situation ? », questionne-t-il, soulignant l’urgence d’une réaction nationale concertée.

Par cette sortie, Didi Ould Saleck invite à un sursaut éthique et citoyen. Il dresse un constat implacable, mais lance aussi une main tendue vers tous ceux qui croient encore possible un redressement du pays, fondé sur la vérité, la compétence, et l’engagement sincère.





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Commentaires (10)

  • aristocrate (F) 06/06/2025 11:44 X

    Un important message surtout pour la jeunesse qui est en train de prendre la relève

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:07 X

    Monsieur Didi, vous comptez parmi les rares cadres nationaux qui ont exprimé ouvertement leur inquiétude concernant la situation en Mauritanie. Votre prise de position intervient à un moment crucial où tous les Mauritaniens préoccupés par l'économie nationale sont en alerte maximale.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:07 X

    La gabegie s'est effectivement transformée en pratique courante au sein du gouvernement, causant des dommages considérables à l'approche de la fin du mandat présidentiel. Le chef d'État actuel pourrait se retrouver dans une position délicate à l'issue de son dernier mandat.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:07 X

    Cette mauvaise gestion gangrène l'ensemble des secteurs, particulièrement les services essentiels : eau, électricité, santé, transports, commerce et autres domaines vitaux. Notre pays se dirige vers une situation périlleuse qui risque d'engendrer des conséquences dramatiques lorsque nous atteindrons le point de non-retour.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:06 X

    Monsieur Didi, où se trouvent les corps de contrôle comme l'IGE, l'IGF, la Cour des Comptes? Qu'en est-il des contrôles internes dans tous les départements et des services d'alerte au sein des institutions qui devraient être exemplaires? Où sont les ministres censés veiller à la bonne gestion des affaires?

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:06 X

    Ces organismes de contrôle sont dans l'impossibilité d'accomplir leur mission, captifs des intérêts régionaux, tribaux, familiaux et du racisme. Ils sont sous l'emprise des quatre hommes qui dirigent effectivement le gouvernement de Ould N'Diaye. Le président Ghazouani, en position d'arbitre, semble incapable d'intervenir ou de désigner qui doit être contrôlé. Chaque chef de gouvernement protège ses hommes qui pillent les ressources de l'État.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:06 X

    Tout n'est que gabegie et détournement. Les surfacturations atteignent des niveaux alarmants - une simple étude qui coûtait autrefois 700 000 ouguiyas (ancienne monnaie) s'élève aujourd'hui à 22 millions. Voilà la réalité actuelle.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:06 X

    Monsieur Didi, le président de la République semble incapable de redresser la situation du pays. Il a nommé comme Premier ministre un individu qui était proche du précédent dirigeant accusé de pillage national et qui connaissait tous ses secrets. Cet homme, désormais Premier ministre, est largement reconnu par les Mauritaniens comme étant associé à la gabegie.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:05 X

    Comment espérer un changement dans ces conditions? Comment croire que les nominations tribales ne perpétueront pas le système de gabegie et de détournements? Dans ce pays, tout paraît permis, particulièrement quand il s'agit des finances publiques.

  • Hartaniya Firilile (H) 06/06/2025 01:05 X

    La Mauritanie semble être le seul pays qui ne pourra pas se redresser avant quatre décennies - voire jamais. Pour les Mauritaniens, le vol et les détournements sont devenus, j'insiste, leur activité de prédilection.