(Initiatives News) - « Mon devoir de servir », tel est le titre des mémoires de Ousmane Mamoudou Kane grand commis de l’Etat et fonctionnaire international de renom qui a porté très haut l’image de la Mauritanie.

Ses passages à la BCM, à la SNIM, au ministère des finances et à la BAD, où il fut Vice-président, ont fait tâche d’huile.

La cérémonie de dédicace de ce livre organisé hier après-midi au siège du célèbre salon littéraire « Traversées Mauritanides », situé sur la côte Nouakchottoise, fut l’occasion pour un public venu en masse, d’échanger avec l’auteur.

Avec sa politesse et sa modestie légendaires qui sont le propre des grands hommes, Mr Kane a répondu volontiers à toutes les interrogations du public qui l’a interpellé sur des questions lancinantes qui concernent directement la situation du pays. Il s’agit notamment des questions liées à la langue, au système éducatif, à la gestion des biens publics, à la corruption, au vivre ensemble…

Sur toutes ces questions Mr Kane a répondu sans détours, avec toute la franchise dont il a toujours fait montre.

Concernant l’éducation il estime que c’est la base de tout développement. Il affirme avoir soutenu la dernière loi d’orientation du système éducatif mais il regrette qu’en Mauritanie, non seulement on ne laisse pas le temps au temps pour l’accomplissement des réformes mais on ne met pas les moyens qu’il faut pour réaliser les objectifs qu’on s’est fixés.

Et d’ajouter qu’on gagnerait beaucoup plus à injecter des moyens suffisants dans l’éducation afin de réussir. Il a donné les exemples de Singapour et de la Suisse. Cette dernière a adopté 3 langues au niveau de son système éducatif et ça marche à merveilles.

Selon l’ex ministre, la question de la langue d’enseignement doit être tranchée de manière consensuelle au sein du système éducatif car sans cela le blocage va continuer et ce sera sur le compte de l’école mauritanienne et du développement du pays.

Autre question cruciale à dépasser, il s’agit du passif humanitaire qui selon Mr Kane constitue une pierre dans les souliers du pays. Tous les pays ont dit-il connus des épreuves douloureuses mais il y a toujours les moyens de les dépasser. Et pour ce cas de figure il devient impératif de trouver une solution définitive à ce problème qui mine la cohésion sociale et le vivre ensemble.

La corruption est un autre problème qui mine le développement du pays. Pour Mr Kane cette pratique est un non sens et ceux qui s’y adonnent manquent de lucidité. En effet ils sont toujours rattrapés par leurs forfaits et les exemples sont légion. Les déboires des membres des familles Bongo, Dos Santos, etc sont à méditer.

Au sujet de l’éthique professionnelle, l’ex ministre a prodigué de précieux conseils à la jeunesse, l’invitant à cultiver l’esprit de compétence et de mérite.

Les mauvais recrutements, les nominations complaisantes et autres ascensions fulgurantes ne rendent service ni au pays ni à leurs auteurs.

Les ministres à 35 ans ce n’est pas non plus une bonne idée, souligne Mr Kane.

Seuls l’expérience, la patience et le mérite doivent être mis en avant pour promouvoir les fonctionnaires et autres agents de l’Etat.

Voilà autant de conseils dont ont besoin nos décideurs. Ainsi, à travers son parcours exemplaire, sa gestion rigoureuse des affaires publiques et son expertise au sein des grandes institutions internationales, Mr Kane premier polytechnicien mauritanien demeurera une référence et un exemple à suivre.

Ses mémoires devraient constituer le livre de chevet pour tous les jeunes (et moins jeunes) mauritaniens mus par le désir et le devoir de servir la Mauritanie.

Toujours prompt à servir son pays, Mr Kane est encore aujourd’hui prêt pour d’autres challenges.

Bakari Gueye