02-07-2025 00:01 - À l’attention de Monsieur Moussa FALL, Coordinateur du Dialogue National

Nouakchott, Mauritanie
Objet : Contribution du COPECO-89 RIM au Dialogue National
Monsieur le Coordinateur,
En ma qualité de Président du Collectif des Opérateurs Économiques, Victimes des Événements de 1989 en République Islamique de Mauritanie (COPECO-89 RIM), je me permets de vous adresser la présente contribution, portant notre vision et nos propositions dans le cadre du Dialogue National en cours.
« En même temps que les discours et cérémonies, nous lançons une nouvelle façon de dialoguer : un espace ouvert à tous, via les TIC, pour que chaque Mauritanien puisse donner son avis. »
Dans un contexte où notre pays est confronté à des défis profonds, nous estimons qu’il est devenu impératif d’adopter une approche renouvelée du dialogue national. Celle-ci doit être fondée sur des principes de transparence, d’inclusion authentique et de participation citoyenne directe.
I. Une nouvelle approche du dialogue
Le dialogue national ne saurait rester l’apanage de cercles restreints de représentants politiques ou d’organisations dont la représentativité est parfois contestable. Nous appelons à un changement de paradigme, en instaurant un dialogue ouvert à toutes et à tous, dans leur diversité, à travers l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).
La mise en place d’une plateforme numérique interactive, accessible et sécurisée, permettra à chaque citoyenne et chaque citoyen, sans distinction, d’exprimer librement son point de vue sur les questions d’intérêt national.
Une commission indépendante, composée exclusivement de personnalités reconnues pour leur probité, leur engagement éthique et leur impartialité, aura pour mission de synthétiser ces contributions de manière rigoureuse, fidèle et transparente.
II. Nos priorités pour une cohésion nationale durable
1. La cohabitation intercommunautaire doit figurer au cœur du dialogue : ce n’est pas un thème secondaire, mais un enjeu existentiel pour notre pays.
2. Des engagements juridiquement contraignants :
• Adoption d’une Loi-cadre constitutionnelle rendant les recommandations du dialogue obligatoires.
• Mise en place d’un calendrier de mise en œuvre assorti d’une obligation de résultats.
3. Reconnaissance et réparation :
• Création d’une Commission nationale Vérité – Justice – Réconciliation, avec un mandat clair :
• Auditions publiques des victimes du passif humanitaire.
• Actes symboliques de reconnaissance par l’État.
• Indemnisation, réhabilitation et réformes institutionnelles.
4. Discrimination positive transparente :
• Instauration temporaire de quotas d’inclusion dans l’administration, l’éducation et les opportunités économiques, en faveur des communautés historiquement marginalisées.
5. Réforme foncière équitable :
• Organisation d’une concertation foncière nationale, impliquant toutes les parties prenantes : communautés rurales, agriculteurs, notables, juristes.
6. Mécanisme citoyen de suivi :
• Création d’une instance indépendante de veille citoyenne, pour le suivi et le contrôle de la mise en œuvre des recommandations.
III. Méthodologie proposée
• Ateliers ouverts, multilingues et diffusés publiquement.
• Participation effective des communautés rurales, de la diaspora et des groupes traditionnellement exclus.
• Modération impartiale, assurée par des personnalités respectées, connues pour leur neutralité.
IV. Notre conviction
Nous n’avons pas besoin d’un dialogue de plus, mais d’un véritable pacte refondateur.
Un pays ne peut se construire sur le silence, l’oubli ou la marginalisation. Il se construit sur la reconnaissance mutuelle, l’égalité réelle et la volonté collective de vivre ensemble dans la justice, la dignité et la paix.
C’est cette ambition que nous portons, au nom de toutes les victimes oubliées de 1989, et au nom de tous les citoyens épris de vérité, d’équité et de fraternité.
Veuillez recevoir, Monsieur le Coordinateur, l’expression de nos salutations respectueuses.
Nouakchott, le [à compléter] 2025
Ba Alassane Hamady Soma dit BALAS
Président du COPECO-89 RIM
(Collectif des Opérateurs Économiques, Victimes des Événements de 1989 en RIM)