09-07-2025 21:00 - Chronique:​​​​​​​ Entre Nous Par Sneiba El Kory

Le Calame -- Les examens passent et repassent. Les félicitations fusent de tout côté. Avec les réseaux sociaux, c'est devenu " plus pire " pour ne pas parler un bon Français et être ainsi dans l'air des temps. Les gens d'une certaine classe se congratulent via réseaux sociaux pour l'admission façon de leurs fils.
Au bac français s'il-vous-plaît ou même au bac sénégalais et excusez du peu. Imaginez le prix des écolages. L'écolage mensuel d'un seul bambin dans une classe de maternelle ou du fondamental qui dépasse le traitement d'un instituteur voire d'un professeur. Le bac ou le brevet ou l'entrée en sixième.
Ces examens nationaux ou internationaux. Je vous conseille de ne pas trop " tirer ". La tricherie est banalisée si elle n'est pas légalisée. C'est plus une question de forme qu'une affaire de fond. Il n'ya plus qu'un rituel.
Son Excellence Monsieur ou Madame la ministre entouré de quelques responsables centraux qui visitent un ou deux centres d'examens. Des élèves et des parents d'élèves ciblés après les montages télévisuels et radiophoniques racontent des histoires.
Puis après, c'est bon. C'est même très bon. Tout s'est bien passé grâce aux instructions, directives et orientations du président de la République et de la bienveillance de Madame la première dame. Il ya aussi l'appui du premier ministre et ses comités interministériels. Une histoire cousue de fil blanc.
Et, pour une question de diversité et d'unité nationale, il faut faire en sorte que les majors des examens soient issus de toutes les communautés. Rideau. Or, ceux de ma génération, ceux qui ont dépassé aujourd'hui les 50 ans doivent se rapeller comment les choses se passaient au cours des examens nationaux.
Aucun attroupement devant les établissements. Beaucoup de parents ne savent même pas ni quand commencent ni quand finissent les examens. La proclamation des résultats de ces examens était un moment exaltant.
Ceux de ma génération se rapellent encore certainement les rassemblements autour des transistors pour entendre son nom sortir à la radio puis dans les colonnes de Chaab que les gens s'arrachaient pendant cette période de sortie des résultats. Qui ne se rapelle pas encore de l'office du bac.
Du jour de la délibération au lycée national via un haut parleur. Une délibération souvent tardive jusqu'au crépuscule mais qu'attendent patiemment les candidats dont certains sont perchés sur les murs ou sur les arbres.
C'était le temps des vrais professeurs et Instituteurs. Des vrais élèves et des vrais examens. Des vraies admissions. Des vrais responsables de l'éducation. C'était le temps où tous les Mauritaniens passaient les mêmes examens. Pas de bac français ni irlandais ni ukrainiens ni turc.
Les Mauritaniens qui fréquentaient les mêmes établissements. Pas d'écoles Françaises. Ni de petit, moyen ou grand centre. Encore moins d'écoles privées de ceci ou de cela ou de celui-là ou de celle-ci. Pas besoin de reformer pour déformer. Ni de tricher pour réussir. Salut !
Sneiba El Kory