23-07-2025 07:00 - Le député Ahmed Ould Mballa réclame une enquête parlementaire sur le scandale foncier à Nouakchott

SHEMS MAARIF - Le député Ahmed Ould Mballa a exigé l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les problèmes fonciers à Nouakchott, notamment sur l’accaparement des espaces publics par des personnalités influentes et sur l’application sélective des lois au détriment des plus vulnérables. Selon lui, la situation actuelle dans le secteur foncier est devenue « insoutenable » et menace la stabilité du pays.
S’exprimant lors d’une séance de questions adressées au ministre des Domaines, du Patrimoine de l’État et de la Réforme foncière, Mokhtar Ahmed Bouceif, Ould Mballa a affirmé que « tous les députés, de l’opposition comme de la majorité, savent que ce problème existe et qu’il représente un danger réel pour le pays ». Il a appelé ses collègues à soutenir la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
Le député a également brandi des documents prouvant, selon lui, la gestion partiale d’un dossier foncier portant sur 20 parcelles rurales situées entre les moughataas de تفرغ زينة (Tevragh Zeina) et لكصر (Ksar).
Un accord conjoint entre les ministères des Finances et de l’Habitat, daté de novembre 2022, prévoyait leur régularisation. Pourtant, d’après lui, seules les parcelles revenant aux personnalités influentes ont été traitées, laissant de côté les citoyens ordinaires.
Il a aussi dénoncé la mainmise de ces mêmes influents sur huit des dix places publiques du secteur 4, ainsi que sur deux des huit espaces du secteur 5, soulignant que « la situation ne cesse d’empirer ».
Ould Mballa a accusé les hommes d’affaires proches du régime et les hauts responsables protégés par le pouvoir de profiter de chaque nouveau plan d’urbanisation pour accaparer davantage d’espaces publics, sous prétexte d’indemnisation, de régularisation ou autres justifications administratives.
Il a enfin pointé du doigt la contradiction dans l’action du gouvernement : « Quand un immeuble frappé d’un ordre de démolition par un ministère est simultanément loué par un autre ministère, cela signifie que l’État lui-même institutionnalise l’injustice et tourne le dos à la loi dès qu’elle concerne un puissant », a-t-il déclaré.
S’adressant au ministre, il a conclu : « Quand vous affirmez que des documents fonciers portent le même cachet dans des zones en litige, et que le citoyen, respectueux de la procédure, achète, vérifie et construit, mais qu’au final seul le simple citoyen est sanctionné — pendant que ministres, directeurs et autres responsables échappent à toute poursuite —, et que sa maison est démolie, ses biens confisqués, alors cela n’a rien à voir avec la justice ni avec l’État de droit. »