25-07-2025 18:45 - Mise au point / Par Hadya Amadou KANE

Mise au point / Par Hadya Amadou KANE

Objet : Rencontre des cadres et des notabilités du Guidimakha le 19-20.07.2025 Nouakchott.

Référence : Lettre d’invitation n0 51 du 15.07.2025 du P/CR-Guidimakha.

C’est avec regret, mais sans colère, que je découvre la diffusion sur les réseaux sociaux dans un groupe administré par le Conseil régional du Guidimakha- notamment une vidéo délibérément tronquée, associée à ma photo, accompagnée d’un texte mensonger et diffamatoire portant la mention suivante : « KANE HADIA-DOYEN DU GUIDIMAKHA-TAAZOUR EST LA MAFIA DU GUIDIMAKHA ». Ce montage, aussi honteux que malveillant, ne reflète ni le fond ni la forme de mon propos, tenu publiquement lors de la rencontre citée supra en référence. 

Cette vidéo, habilement amputée de son contexte et de son contenu, continue d’être circulée dans le réseau et trahit l’intention réelle de mon intervention : constructive, critique et responsable. Je ne cherche ici ni vengeance ni polémique. Cependant je tiens seulement, par devoir moral et civique, à rétablir la vérité et restituer fidèlement les grandes lignes de mon message, destiné à éclairer les esprits sincères.

Après que le Professeur Abou Konaté-modérateur des débats m’ait donné la parole pour m’adresser au Président du Conseil Régional du Guidimakha, Dr Issa Coulibaly, voilà la quintessence de mon intervention en m’adressant au Président du CR-Guidimakha dans son fond et sa forme telle que développée ci-dessous:

1`) Vous avez précisé, Mr le Président, tout le long de votre réponse aux différents intervenants qui m’ont précédé sur les questions afférentes au Programme d’urgence de développement d’un montant de 20,3 milliards MRO, mis en œuvre par l’Agence TAAZOUR, que ce programme tel approuvé par l’autorité hiérarchique, en l’occurrence le PM, ne saurait être modifié, puisqu’il a fait l’objet d’ateliers participatifs à tous les niveaux.

2`) J’ai entendu votre argument. Mais j’ai aussi le devoir de formuler trois remarques essentielles, assorties d’observations, de remarques et recommandations non moins fortes qu’urgentes: Au plan de mes observations et remarques, ce programme d’urgence aussi important pour le Guidimakha manque de lisibilité, de cohérence et d’équité à travers les diapos de la présentation en PPP déroulée dans la salle de la rencontre;

La clé de répartition des fonds alloués par moughataa et commune soulève plus d’interrogations et de doutes que de certitudes puisque les budgets affectés à l’éducation, à l’eau, aux pistes rurales, aux forages et aux barrages, vous n’avez pu les expliquer en détail. Cette présentation est restée opaque pour moi et je ne sais si les autres participants y ont compris quelque chose de clair les édifiant plus que moi ;

Si les communes et les populations locales, comme vous l’avez souvent repris dans vos propos, ne peuvent alors ni corriger ni ajuster quoique ce soit de cet important financement du programme, à quoi servent, le CR et les Collectivités locales, j’entends la régionalisation et la décentralisation et la participation citoyenne ? Ce n’est ni juste ni soutenable à mon humble avis.

3`) Aussi avais-je soulevé trois remarques qui me paraissent essentielles à savoir les suivantes : Le déclin environnemental du Guidimakha qui est de plus en plus alarmant du fait de la désertification, de l’appauvrissement des sols agricoles, des terres à vocation forestière et des écosystèmes humides et de richesses de biodiversités productives : les mares, les oueds, les tamourths, habitats naturels de prédilection de la faune et l’avifaune ayant disparu voire menace d’extinction totale de la carte.

4`) Le Guidimakha, jadis pilier agro-sylvo-pastoral du pays, est en train de perdre son âme. L’épuisement de ses terres agricoles, la surexploitation des ressources forestières, la rareté de l’eau, la perte de biodiversité et la pression humaine croissante menacent ses équilibres Eco biologiques naturels. Cette situation mérite non seulement une démarche participative, inclusive mais une réponse stratégique audacieuse, pas des pansements.

5`). Aussi avais-je précisé, pour l’avoir toujours soutenu et répété en plusieurs occasions, que l’approche sociale actuelle de TAAZOUR engendre plus la dépendance et l’assistanat que le développement.

Car distribuer chaque mois 3500 ou 4000 MRU à des familles de 13 à 14 personnes n’est pas une solution durable. L’Islam, notre religion, enseigne le mérite du travail et condamne la paresse. Notre Prophète (PSL), commerçant honnête et travailleur infatigable, nous a montré la voie de l’autonomie et de la dignité ;

Encourager la dépendance et la « pratique de la main tendue » tue l’initiative, freine la productivité, et pousse les paresseux, les jeunes et les femmes, sans emplois productifs et générateurs de revenus à travers des projets de développement structurants dans les domaines de l’Agriculture et l’Elevage résilients adaptés au changement climatique ;

Promouvoir une exploitation, la transformation, la valorisation puis la commercialisation des ressources naturelles forestières porteuses de chaine de valeurs, par le travail productif valorisant. Ce sont des actions qui bannissent la dépendance et évitent les communautés vers l’exode rural et la marginalisation urbaine transformant ainsi Nouakchott en un véritable « entonnoir d’accueil» de pôle de mendicités à voir les rues et trottoirs de la ville : les pullar et maures qui tendent la main, seuls les soninkés font l’exception, et ces derniers eux s’aventurent dans les pirogues pour traverser les océans. Plus de 500 jeunes dans les villages soninkés et pullar de la Moughataa de Ould yenze ont disparu dans les profondeurs de l’océan atlantique avant d’arriver à destination.

6`). Suggestion sous forme d’une Recommandation concrète. Et comme recommandation, j’ai suggéré humblement mais fermement, la mise en place d’une commission régionale mixte pour rencontrer l’Administration de TAAZOUR pour échanger sur les modalités et les conditions de mise en œuvre du Programme d’urgence de développement de 20,3 milliards MRO au Guidimakha. Cette commission pourrait être composée notamment par : des élus locaux, des cadres techniciens avec la conduite du président du Conseil régional et des députés pour échanger.

Ensuite envisager la tenue au Chef-lieu-Sélibabi, des journées à l’instar des journées de concertations du Guidimakha (Janvier 2000) discuter de l’élaboration d’un plan territorial structurant centré sur (i) L’agriculture durable,(ii) L’élevage productif, (iii)La gestion responsable des ressources naturelles (iv) L’ élaboration d’un plan d’actions capables de répondre aux défis climatiques, aux besoins de la jeunesse et aux exigences de la souveraineté alimentaire.

7`) En conclusion

Ceux qui cherchent à détourner ou salir mon nom et déformer mes paroles ne me connaissent pas. J’ai travaillé plus de 20 ans (2000-2024) au Guidimakha comme Coordinateur National du Programme national de la coopération mauritano-allemande de Gestion des Ressources Naturelles et de développement durable au Guidimakha et au Hodh Elgharbi dénommée « ProGRN-GH » en très bonne entente avec les populations toutes composantes confondues, en dépit des clivages et clichés politiques qui ont existé et continuent d’exister malheureusement dans la wilaya. Mon combat est clair c’est celui de défendre les intérêts du Guidimakha, avec respect, rigueur et foi en Allah SWT en l’avenir. Ceux qui me diffament n’effaceront ni mes convictions ni mon engagement sincère au service de notre région et notre pays. A chacun sa conscience.

Hadya Amadou KANE

Doyen agro-forestier et citoyen engagé du Guidimakha





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