27-07-2025 23:06 - « Aziz m’appelait, Ghazouani ne me rappelle pas » : Messaoud Ould Boulkheir déplore l’indifférence du président actuel

SHEMS MAARIF - Dans un entretien franc accordé au site d’information ATAYAR, le président de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), Messaoud Ould Boulkheir, est revenu sur la nature de ses relations avec les deux derniers chefs d’État mauritaniens : Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
L’ancien président de l’Assemblée nationale n’a pas caché sa déception vis-à -vis de Ghazouani, qu’il accuse d’indifférence. « Aziz était plus ouvert envers moi. On s’appelait directement, on avait chacun le numéro de l’autre, et il m’invitait régulièrement à déjeuner ou à dîner au palais présidentiel. Il y avait une forme de proximité et de considération », a-t-il affirmé.
En revanche, il décrit une relation distante avec le président actuel. « Ghazouani ne m’a reçu qu’une seule fois. Nous avons échangé nos téléphones. Je l’ai appelé… Peut-être n’était-il pas à côté de son appareil, mais il ne m’a jamais rappelé. Il n’a même pas eu la curiosité de vérifier qui l’avait contacté », a-t-il regretté, ajoutant qu’il avait pourtant été l’un de ses premiers soutiens lorsqu’il avait annoncé sa candidature à la présidentielle de 2019.
Au cours de cet entretien, Messaoud est également revenu sur un épisode marquant de l’histoire politique récente du pays : le coup d’État militaire du 6 août 2008 contre le président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Il a révélé qu’à l’époque, convoqué dans le bureau de Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur du putsch, il lui avait parlé avec franchise et fermeté.
« Je lui ai dit clairement qu’il devait renoncer à son coup d’État. Et je l’ai averti que, dans mon rôle de président de l’Assemblée nationale, je m’opposerais à lui avec toutes mes forces », a déclaré Messaoud, soulignant ainsi sa fidélité aux institutions démocratiques, malgré les pressions du moment.
Cette sortie médiatique met en lumière non seulement les frustrations d’un vétéran de la scène politique face à ce qu’il perçoit comme une mise à l’écart, mais aussi son attachement constant aux principes démocratiques. Elle relance également le débat sur les rapports entre le pouvoir exécutif actuel et les figures historiques du paysage politique mauritanien.