05-08-2025 01:47 - "Je suis bouleversé. J’ai mal" : Balas écrit au Président de la République

LETTRE OUVERTE

À Monsieur Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, président de la République, chef de l’Etat

Je suis bouleversé. J’ai mal.

Ce que vivent les Noirs — sénégalais, maliens, guinéens, mais aussi les Noirs mauritaniens — aujourd’hui en Mauritanie est inhumain, humiliant, insoutenable.

Des hommes, des femmes, parfois même des enfants, sont traqués comme des animaux dans nos quartiers par la police et la garde. Jetés dans des camions comme des sacs. Dépouillés de leurs biens. Expulsés sans dignité, sans respect, sans humanité.

Ce ne sont pas des criminels. Ce sont des êtres humains. Des frères. Des voisins. Des musulmans, pour la plupart.

Oui, un pays a le droit de contrôler ses frontières. Mais pas de traiter des gens comme du bétail. Pas de piétiner la dignité humaine. Pas de faire du faciès une faute, et de la peau noire un motif d’arrestation.

Et le pire dans tout ça ? C’est que les Noirs mauritaniens eux-mêmes ne sont pas épargnés. S’ils sortent sans papiers, ils subissent la même humiliation. Comme s’ils n’étaient pas chez eux. Comme s’ils n’étaient pas des citoyens.

Je suis mauritanien. Je suis musulman. Et j’ai honte.

J’ai honte de voir nos forces de l’ordre se comporter pire que les soldats d’occupation qu’on dénonce ailleurs.

J’ai honte de voir qu’on oublie les enseignements de l’islam : la justice, la miséricorde, le respect de toute créature d’Allah.

J’en appelle au Président de la République, aux autorités :

Arrêtez immédiatement ces traitements barbares.

Montrez qu’il reste un peu de justice, un peu de cœur, un peu de foi dans ce pays.

Qu’Allah nous protège de l’injustice… surtout quand elle vient de nous.

Le citoyen et patriote,

Ba Alassane Hamady Soma dit Balas.





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Source : Balas
Commentaires : 5
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Commentaires (5)

  • Hartaniya Firilile (H) 05/08/2025 08:05 X

    Le vieux s'indigne, refusant de reconnaître les comportements inappropriés de nos forces de sécurité, particulièrement policiers et gardes. Certes, nos agents accomplissent un travail préventif, mais beaucoup font preuve d'un zèle excessif et manquent totalement de respect envers les personnes interpellées, proférant des grossièretés sans considération pour leurs origines. En Mauritanie, le contrôle au faciès est une réalité indéniable. Nos forces de l'ordre utilisent principalement la langue hassanya comme moyen de vérification avant même de demander les pièces d'identité, bien que cette langue ne soit pas parlée par l'ensemble des Mauritaniens, tout comme certains hassanophones ne maîtrisent pas les autres langues nationales du pays.

  • Hartaniya Firilile (H) 05/08/2025 08:05 X

    Monsieur Balas, votre indignation est parfaitement légitime et nous exhortons les forces de l'ordre et les agents de sécurités à améliorer leurs méthodes tout en maintenant leur mission sécuritaire essentielle. Cependant, vous avez certainement entendu notre ministre des Affaires étrangères exprimer avec véhémence son inquiétude face à la situation critique à nos frontières, où les tensions menacent d'exploser à tout moment. Les individus qui compromettent notre sécurité aux frontières bénéficient vraisemblablement de réseaux de complices opérant discrètement dans nos villes, particulièrement dans les zones frontalières entre le Sénégal et la Mauritanie.

  • Hartaniya Firilile (H) 05/08/2025 08:04 X

    Le Sénégal a récemment renforcé sa surveillance frontalière en déployant gendarmes et militaires qui exercent un contrôle rigoureux sur les résidents étrangers de toutes nationalités. Ces contrôles s'effectuent tant par communications téléphoniques que par interventions directes. Avec une population de 18 millions d'habitants, la surveillance représente un défi considérable. Les Sénégalais ont développé une méthode distinctive d'identification des étrangers en s'adressant à eux en Wolof, la langue nationale. Bien que nos forces de l'ordre accomplissent leur mission avec rigueur malgré certaines imperfections dans leurs méthodes, la présence d'étrangers à Nouakchott constitue une préoccupation sécuritaire majeure qui exige fermeté et détermination face aux menaces potentielles. Prions pour une résolution qui préserve notre humanité commune.

  • clean clean (H) 05/08/2025 06:51 X

    Le départ des étrangers a entraîné de lourdes conséquences socio-économiques pour le pays. La main-d’œuvre étant devenue rare, les coûts ont explosé : le prix de la brique de ciment grimpe, le poisson se fait rare, les taxis aussi. Les marchés se vident, faute de clients. L’argent ne circule plus. Au lieu de mettre en place des politiques pour améliorer les conditions de séjour de ces travailleurs essentiels, l’État choisit d’ignorer leur contribution et de procéder à leur expulsion. Aujourd’hui, le secteur du BTP est paralysé, faute de maçons. Trouver un plombier ou un électricien devient un véritable parcours du combattant.

  • clean clean (H) 05/08/2025 06:26 X

    J’ai vu la police arrêter des étrangers sans défense, les entasser comme du bétail dans des véhicules, puis les dépouiller de leurs biens. C’est inhumain, honteux, et indigne d’un pays qui se prétend civilisé. Les gouvernements concernés doivent sortir de leur silence. Leur inaction est une trahison. Trop, c’est trop.