Après la défaite de l’opposition, comme tous les mauritaniens, les negroafricains de la vallée avaient pour unique alternative le « Son N’gondani et Lamou Hay dara on dayata » (si vous n’êtes pas avec le pouvoir, vous n’aurez rien) des barons PRDS de Kaédi, Boghé, M’bagne. Ils ont choisi le parti du pouvoir. Les visites de Maaouya dans certaines localité de la vallée, en « ferveur populaire » n’avaient rien à envier à ce qui se passait à Atar ou Aoujeft dans les mêmes circonstances. Seulement, il n’y a pas eu de contrepartie.

Pendant l’élection présidentielle de 2003, il y eu un sursaut timide des negro-fricains en faveur de Haidalla. Nouvel échec et nouvelle désillusion. Maaouya arrête son principal adversaire, Haidalla, et se maintient au pouvoir. Après le coup d’Etat du trois août, l’espoir du règlement de l’épineuse question du passif humanitaire renaît.

Les militaires du CMJD, bottent en touche en renvoyant la résolution du problème à un gouvernement élu démocratiquement et en s’appropriant, au sujet des déporté le « tout mauritanien est libre de revenir chez lui » du pouvoir de Taya.

C’est, entre autres, cet état de frustrations ossifiées, exacerbées qui a justifié le raz de marée de Sarr Ibrahima dans la vallée. Ce qui explique ce vote massif des negroafricains en faveur de Sarr, ce n’est pas la courte explication du repli identitaire. Le vote en faveur de Sarr est l’expression d’une demande de justice et de reconnaissance non satisfaite

Il appartiendra à la classe politique de « décrypter » le message et d’agir en conséquence.