11-11-2025 08:29 - Le président israélien I.Herzog en Afrique : Attaque sur le front africain!

Le président israélien I.Herzog en Afrique : Attaque sur le front africain!

LA DÉPÊCHE - La venue du président israélien Isaac Herzog en Afrique ne doit rien au hasard. Elle intervient dans un contexte d’isolement international croissant pour Israël, et surtout d’une dégradation sans précédent de son image sur la scène mondiale. 

Le fait qu’il s’agisse du président — et non d’un membre du gouvernement de Benjamin Netanyahou — témoigne d’une tentative manifeste de redorer un blason terni par le génocide perpétré à Gaza.

Herzog s’efforce d’apparaître comme le visage « modéré » d’un pays de plus en plus perçu comme belligérant, dominateur et indifférent au droit international.

Sa mission : colmater les brèches béantes laissées par la politique agressive du cabinet Netanyahou, notamment au Moyen-Orient, où Israël est coupable de crimes de guerre et de génocide contre les Palestiniens.

Mais cette entreprise de reconquête diplomatique semble vouée à l’échec. Les opinions publiques comme les chancelleries africaines n’ignorent ni le contexte de guerre, ni le mépris affiché d’Israël pour les résolutions internationales appelant à un cessez-le-feu.

Une diplomatie en crise : le précédent de l’Union africaine

Le fiasco d’avril 2025 à Addis-Abeba reste dans toutes les mémoires. L’expulsion humiliante de l’ambassadeur israélien Avraham Neguise d’une réunion de l’Union africaine sur le génocide rwandais en est une illustration continentale. La majorité des États membres de l’UA avaient alors refusé de siéger en sa présence, signe d’un rejet net et assumé de la politique israélienne sur le continent.

Cet épisode symbolise l’érosion profonde de l’image israélienne en Afrique, malgré des années d’efforts et de manœuvres diplomatiques. L’ouverture récente d’une ambassade à Lusaka n’a pas suffi à inverser la tendance. La mission du ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, s’est depuis soldée par un échec retentissant.

Face à ce constat, Herzog tente une opération de dernière chance. Son agenda africain prévoit des entretiens avec Félix Tshisekedi en RDC et Hakainde Hichilema en Zambie. Officiellement, il s’agira de discuter des « défis internationaux » et du « renforcement de la position d’Israël ». En réalité, cette visite ressemble davantage à une fuite en avant : un effort désespéré pour enrayer l’isolement d’un État qui rappelle aux africains leur période d’asservissement colonial. L’Afrique du Sud est, sans doute, le plus en vue dans cette révulsion.

Comme la Russie de Vladimir Poutine, Israël tente de s’implanter durablement sur un continent perçu comme stratégique et porteur d’avenir.

Les ombres d’une présence controversée

La présence israélienne en Afrique ne se limite pas à la diplomatie. Elle se déploie aussi, plus discrètement, sur le terrain sécuritaire. Tel-Aviv a ainsi été accusé d’avoir soutenu le chef rebelle soudanais Mohamed Hamdan Dagalo, dit “Hemedti”, à la tête des Forces de soutien rapide, accusées d’exactions sanglantes à Al-Fasher.

Une telle implication alimente la méfiance d’un continent marqué par les ingérences étrangères et lassé des puissances extérieures qui cherchent à instrumentaliser ses conflits.

Malgré l’appui tacite de Washington, qui pousse certains États comme la Tanzanie ou la RDC à renouer avec Tel-Aviv, la majorité des capitales africaines restent réticentes. La défiance est profonde, enracinée dans la solidarité historique entre l’Afrique et la cause palestinienne.

En fin de compte, la tournée africaine du président Herzog pourrait bien accentuer le sentiment d’isolement qu’elle prétend combattre. En cherchant à se distinguer de la politique de Netanyahou tout en en portant les stigmates, Herzog risque de confirmer le double discours d’un État en quête de légitimité, mais prisonnier de sa propre logique d’expansion colonialiste. Une ère d’injustice que l’Afrique se rappelle encore.





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