11-11-2025 18:07 - Mauritanie : Ghazouani salue « l’école républicaine », Khally Diallo dénonce une « école à deux vitesses »
TRUST MAGAZINE - À Adel Bagrou, le chef de l’État défend la réforme de l’école républicaine comme levier d’égalité et de développement, tandis que le député Khally Diallo critique ce système qu’il juge ségrégationniste et discriminatoire.
En visite lundi soir dans le département (moughataa) d’Adel Bagrou, le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a réaffirmé le rôle central de l’éducation dans le développement du pays.
« L’éducation est la pierre angulaire de tout processus de développement. Il n’y a ni progrès durable ni transformation sociale sans une éducation inclusive et de qualité », a déclaré le chef de l’État, soulignant que « les peuples non éduqués sont difficiles à gérer, mais faciles à dominer et à désintégrer ».
Le Président a rappelé que la Mauritanie a fait le choix, il y a quatre ans, d’adopter le projet de “l’École Républicaine”, conçu pour garantir l’égalité des chances et consolider l’unité nationale.
Selon lui, cette réforme exige des investissements massifs : « Plus de 5 400 salles de classe ont été construites et 13 000 enseignants recrutés », a-t-il précisé, annonçant par ailleurs la construction de 8 000 nouvelles salles et le recrutement de milliers d’enseignants supplémentaires dans les deux prochaines années.
Il a également mis en avant les progrès dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, dont la capacité d’accueil a été multipliée par cinq, passant de 4 000 à 20 000 jeunes. Le Président a insisté sur la valorisation du corps enseignant, qu’il qualifie de « pierre angulaire du système éducatif ».
Le gouvernement a introduit des mesures de discrimination positive en faveur des enfants des zones défavorisées. Ces derniers bénéficient de bourses et d’un accès facilité aux collèges et lycées d’excellence, grâce à des programmes de soutien pédagogique adaptés. Le Président a salué les efforts des équipes éducatives et réaffirmé l’engagement de l’État à améliorer les conditions de travail des enseignants.
« Nous devons faire de l’école une cause nationale. L’investissement dans l’éducation est le seul moyen d’éliminer les disparités, d’accroître la cohésion sociale et de réaliser un développement harmonieux », a-t-il lancé aux élites politiques, culturelles et économiques.
Alors que le discours présidentiel valorise l’école républicaine comme moteur d’égalité, le député Khally Mamadou Diallo a dénoncé une approche qu’il juge ségrégationniste et discriminatoire.
« Le gouvernement trace une voie de destruction massive, avec une volonté assumée d’abrutir les enfants du peuple tout en préservant ceux du système », a écrit Khally Diallo sur sa page Facebook.
Selon lui, la loi d’orientation permet aux “enfants étrangers” de fréquenter les écoles internationales (françaises et américaines) — une catégorie qui, selon le député, regroupe en réalité les enfants des hauts responsables et élites disposant d’une double nationalité.
« Voilà ce qu’ils appellent l’école républicaine : un système soigneusement aménagé pour séparer, classer et neutraliser l’ascension des pauvres », conclut-il, dénonçant une éducation publique devenue « un instrument de reproduction sociale ».
