26-11-2025 10:35 - TECHGHIL et les PME : un silence administratif qui soulève des questions légitimes
Dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de trente ans, la dynamique entrepreneuriale constitue un pilier fondamental du développement économique. Depuis plusieurs années, les autorités mauritaniennes, sous l’impulsion du Président de la République, Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont multiplié les efforts pour renforcer les petites et moyennes entreprises, véritable moteur de création d’emplois, d’innovation et de stabilité sociale.
C’est dans cette perspective qu’un appel à candidatures lancé par l’Agence Nationale de l’Emploi et de la Formation (TECHGHIL) pour un appui financier destiné aux PME avait suscité un fort espoir. Clôturé le 31 octobre 2025, il devait permettre à des centaines d’entrepreneurs — souvent jeunes, souvent isolés, mais profondément déterminés — de bénéficier d’un soutien pouvant changer le cours de leurs activités.
Pour ma part, en tant que Directeur Général de la PME Blue Sultan, j’ai sollicité un appui de 900.000 MRU. Cette aide devait contribuer à renforcer nos opérations, créer de l’emploi et impulser notre participation au développement de l’économie nationale.
Mais à l’heure où ces lignes sont écrites, près d’un mois après la date limite, aucun résultat n’a été publié. Aucune liste, aucune information, aucun communiqué. Et plus troublant encore : l’appel à candidatures a purement et simplement disparu du site de TECHGHIL.
Quand une annonce publique s’efface : un précédent inquiétant
Ce qui aurait pu n’être qu’un retard administratif s’est transformé en anomalie difficile à ignorer. En consultant le site officiel de l’agence, les entrepreneurs ont constaté que non seulement l’appel avait été retiré, mais que tout l’historique des publications postérieures au mois de juillet 2025 avait été supprimé.
Le site, autrefois régulièrement mis à jour, semble avoir été remonté en arrière, comme si l’activité institutionnelle des mois d’août, septembre, octobre et novembre n’avait jamais existé. Cette démarche interroge profondément.
Dans un contexte où la jeunesse est régulièrement exhortée à s’engager, à entreprendre, à innover, comment comprendre qu’une agence nationale supprime jusqu’à la trace d’un programme destiné à soutenir la création d’emplois ?
Comment accepter qu’un appel à candidatures officiel, largement relayé et attendu, soit effacé sans explication, comme si l’on cherchait à en effacer toute existence ?
Des méthodes qui rappellent les pratiques des scammers
Lorsqu’une annonce publique disparaît sans avertissement, lorsque des documents officiels deviennent introuvables, lorsque des candidats restent sans réponse des semaines durant, cela ne renvoie plus aux standards d’un État moderne.
Cela ressemble plutôt aux pratiques des plateformes douteuses, aux méthodes opaques que l’on attribue d’ordinaire aux scammers et aux opérateurs informels. En aucun cas à celles d’une agence nationale supposée être un pilier de l’encadrement administratif et économique.
Le problème ici n’est pas seulement technique, ni même administratif. Il est symbolique. Et il est grave.
La République mérite mieux
La Mauritanie traverse aujourd’hui une phase d’ambition, de vision et de structuration portée au plus haut niveau de l’État. Le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, n’a cessé de rappeler l’importance du développement économique inclusif, de l’accompagnement de la jeunesse, et de la moralisation de la gestion publique.
Cette vision, qui place l’humain, l’emploi et la justice sociale au cœur de l’action publique, a permis d’insuffler une nouvelle confiance dans l’État et ses institutions.
C’est précisément pourquoi les faits récents autour de TECHGHIL suscitent tant d’indignation. Parce que ces méthodes sont aux antipodes de la vision présidentielle.
Elles sabordent l’effort collectif. Elles sapent la confiance.
Elles fragilisent les entrepreneurs au lieu de les soutenir.
Car ce qui s’est passé ressemble moins à une défaillance ponctuelle qu’à ce que l’on pourrait qualifier de sabotage passif du mandat de la jeunesse, pourtant au cœur du programme du Président de la République.
Les entrepreneurs ne demandent pas des privilèges, mais la transparence
Une institution sérieuse peut faire face à des difficultés : retards, incidents techniques, réorientations budgétaires.
Cela arrive.
Mais alors, elle informe. Elle communique.
Elle explique.
Or, TECHGHIL n’a publié aucun communiqué pour : – annoncer un éventuel report,
– signaler une annulation,
– expliquer une modification du programme,
– ni même justifier la disparition de l’annonce.
Ce silence n’est pas acceptable.
Il n’est pas digne du rôle de service public confié à cette agence.
Il n’est pas compatible avec les exigences de transparence et de rigueur administrative que promeut la République.
La jeunesse mauritanienne mérite mieux. Les PME mauritaniennes méritent mieux.
Pour restaurer la confiance, la lumière doit être faite
Ce dossier n’est pas un simple incident de site internet.
Il touche à l’avenir de milliers de jeunes et de centaines d’entreprises qui luttent au quotidien pour exister, investir et contribuer à la prospérité nationale.
La disparition de cet appel à candidatures doit faire l’objet d’une clarification urgente. Non pas par polémique, mais par respect des citoyens.
Non pas contre l’État, mais pour la République, pour la transparence, et pour l’efficacité du service public.
Nous avons foi dans l’avenir de notre pays. Nous avons foi dans la vision du Président. Et nous savons que des actions contraires à cette vision ne sauraient être tolérées. Il est temps que les responsables concernés s’expriment publiquement, restituent les informations supprimées et expliquent ce qui s’est véritablement passé.
Parce que la confiance ne peut se construire que dans la transparence. Parce que la jeunesse et les PME sont un trésor.
Et parce que la Mauritanie mérite une administration à la hauteur de son ambition.
Par Cheikh Malainine Ch’bih Cheikh Melainine
Directeur Général de la PME Blue Sultan
