09-12-2025 22:30 - Mauritanie : Ould Ghazouani traite les conséquences et non les causes du passif humanitaire

Mauritanie : Ould Ghazouani traite les conséquences et non les causes du passif humanitaire

Kassataya -- Les discours aussi pertinents du président mauritanien et son premier ministre sur le règlement du passif humanitaire sont considérés par les observateurs comme de simples vœux pieux qui répondent aux conséquences et non aux causes du racisme d’Etat.

Le passif humanitaire en Mauritanie désigne les violations graves des droits humains commises principalement entre 1989 et 1992 contre les communautés négro-africaines. Plus de trois décennies après, le président Ould Ghazouani met en avant la solution du passif humanitaire qui passe par des indemnisations des victimes et leurs familles, veuves et orphelins des 28 soldats assassinés en 1990 à la base militaire d’Inal.

Et de l’autre côté les déportations massives en 1989 sous le génocidaire Ould Taya étaient accompagnées de spoliations de terre poursuivies par Ould Ghazouani après plus de six années de gouvernance.

Ces deux faces d’une même réalité découlent d’un racisme d’Etat qui date depuis 1960, principale cause du passif humanitaire. Les nominations monocolores de Ould Ghazouani dans l’armée, les forces de sécurité, dans la justice et dans tous les rouages de l’Etat, sont autant d’obstacles à la cohésion sociale et à l’unité nationale.

Le chef de l’Etat doit trouver à partir de maintenant un équilibre entre mémoire, reconnaissance et égalité entre tous les citoyens.

Cherif Kane



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 325

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • Hartaniya Firilile (H) 10/12/2025 00:27 X

    Monsieur Kane, depuis la fin des années troublées qu'a connues la communauté negro mauritanienne de ce pays, les problèmes n'ont jamais été abordés de manière apaisée ou rigoureuse. Tous les dirigeants militaires qui se sont succédé à la tête de l'État ont maintenu une ambiguïté délibérée et ont accordé à une seule communauté tous les privilèges économiques, administratifs, sociaux et militaires. Leur objectif était de présenter les autres groupes comme des étrangers dans leur propre patrie, alors même que ces derniers en sont les fondateurs historiques, bien avant ceux qui cherchent aujourd'hui à réécrire l'histoire.

  • Hartaniya Firilile (H) 10/12/2025 00:27 X

    Monsieur Kane, tous les gouvernements se sont concentrés sur l'enrichissement d'une seule communauté, certains affirmant même que la Mauritanie n'appartenait qu'à un groupe spécifique. Nous avons eu un Premier ministre qui avait suggéré la séparation du Sud du reste du pays. Ould Hademine avait été confronté par le président du PMC ARC-EN-CIEL, Monsieur Bâ Alassane HAMADY SOMA, surnommé Balas, ce qui avait contraint le ministre à revenir sur ses propos et à présenter des excuses. Néanmoins, cette idée persiste dans l'esprit de nos anciens dirigeants et n'est pas étrangère à ceux qui nous gouvernent actuellement, lesquels s'approprient tout sans rien laisser aux autres.

  • Hartaniya Firilile (H) 10/12/2025 00:26 X

    Dans l'ensemble du pays, tous s'accordent à feindre l'oubli des victimes et à protéger les auteurs de génocide qui évoluent librement et occupent désormais des positions élevées dans la hiérarchie de l'État mauritanien. Ces individus ont été gratifiés de postes à responsabilités pour services rendus à une communauté spécifique, bien que peu de membres de cette même communauté aient exprimé leur opposition. Tous les Mauritaniens savent pertinemment que le décès d'une personne noire satisfait certains de nos dirigeants actuels, car jusqu'à présent, personne n'est en mesure d'expliquer les circonstances entourant les morts de Kaédi et d’Ould Souvi. Ould ghazouani n’a ni la force ni le caractère à faire respect ses propres décisions, comment pourra t’il le faire avec le passif qui fait vivre une partie de son entourage.

  • Hartaniya Firilile (H) 10/12/2025 00:26 X

    L'exploitation de l'aide humanitaire constitue une activité particulièrement lucrative pour certains de nos dirigeants. Ils ont utilisé la stratégie de la division pour maintenir leur pouvoir, menant à des violences entre différentes factions. Quand nous voyons Ould Meguett sourire face aux médias internationaux alors que sa conscience est loin d'être irréprochable, je m'interroge sur la valeur de nos principes religieux dans notre pays. Je fais partie de ceux qui croient qu'une justice divine finira par s'exercer. Les Rwandais ont surmonté une période similaire à celle que nous avons connue. Nous sommes convaincus que le sang versé laisse des traces indélébiles, car même le sable ne peut l'absorber complètement.