12-12-2025 21:45 - Cheikh Bouya dénonce l’enracinement de la corruption et interpelle les institutions
SHEMS MAARIF - Le député Cheikh Bouya a dénoncé avec force ce qu’il qualifie de « corruption profondément enracinée » dans la société et les institutions publiques, affirmant que le phénomène n’est plus un simple dysfonctionnement administratif, mais une véritable culture qui valorise les coupables et leur confère pouvoir et influence.
Lors d’une conférence de presse organisée par l’opposition à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, Cheikh Bouya a affirmé que « les dossiers de corruption ne seront jamais fermés ». Il a rappelé que la nouvelle loi a supprimé la prescription pour ces crimes, permettant de poursuivre les responsables à tout moment.
« La lutte contre la corruption est un combat permanent », a-t-il ajouté, annonçant qu’il suivra de près les rapports des ONG et exposera ce qu’il appelle des « affaires de corruption majeures ». Il a insisté : tout soutien à la lutte contre la corruption doit rester transparent et ne pas servir à régler des comptes politiques.
Le député a critiqué la réduction spectaculaire du nombre de personnes concernées par le dossier de la commission d’enquête parlementaire, passé de 300 à seulement quatre noms, et s’est étonné de l’absence de certains secteurs dans les rapports de la Cour des comptes, ainsi que de l’exclusion de l’année 2024, malgré plus de 124 marchés de gré à gré d’une valeur supérieure à 50 milliards d’ouguiyas.
Il a également interrogé les responsables sur le dossier du laboratoire de la police et sur la coordination entre l’armée et le ministère de la Santé pour la fourniture des équipements médicaux.
Dans le même temps, Cheikh Bouya a fustigé « l’inactivité totale » du groupe parlementaire chargé de la lutte contre la corruption, pourtant financé par des fonds étrangers, et s’est étonné qu’aucune initiative n’ait été organisée à l’occasion d’une journée mondiale directement liée à sa mission.
