28-12-2025 21:06 - Politique: Une crise gronde de l’intérieur de “Insaf”
LA DÉPÊCHE - L’annonce récente des membres du bureau politique du parti « Insaf » et de son comité permanent a ouvert les hostilités au sein de cette formation où une grande frange de militants, sans claquer la porte, exprime son désaccord avec le choix des membres des nouvelles instances. La grogne gagnerait du terrain, selon le député «Insaf », Ahmed Jiddou Ould Zein, animateur clé de la mouvance.
La mise en place jeudi du comité permanent a été la goutte qui a fait déborder le vase. « Népotisme » et « clientélisme » sont les qualificatifs qui reviennent dans les discours pour pointer les choix opérés au sein du parti au pouvoir. Le choix du comité permanent aurait ainsi amplifié le mécontentement, comprimé depuis la fin de la 11ème session du parti, jetant l’huile sur un feu déjà incandescent.
Le mouvement de mécontentement au sein du parti s’organise autour du député Ould Zein, fédéral du parti à Nouakchott Nord. Il se veut «un mouvement important » désabusé par les choix optés par le parti. Une attitude qu’assume le député Ahmed Jiddou Ould Zein sur sa page Facebook.
Le député Insaf se targue d’avoir été rejoint par nombres de cadres de l’intelligentsia du parti « mécontents » mais qui ne jettent pas encore l’éponge et restent bien à leurs postes au sein du parti.
«Je suis fier de cet accueil enthousiaste et des nombreuses demandes d’adhésion émanant de personnalités éminentes, notamment des professeurs de médecine, des médecins et des ingénieurs » constate le député Ould Zein, parrain du nouveau mouvement de dissidence contre les instances du parti.
Cette mouvance opposée au choix des nouvelles instances n’appelle donc pas au « clash» avec ces dernières mais veulent témoigner de désaccords « profonds » avec les instances. Elle se définit d’ailleurs comme un mouvement interne « stoïque » qui exprime son rejet des instances du parti, sans entrer en conflit avec elles. Une position d’équilibrisme difficilement tenable malgré tout.
Sans le dire, les mécontents se portent en faux avec une majorité de membres des instances qui n’auraient pas d’assise politique et qui ont servi tous les régimes. Parmi ces membres pointés par l’insinuation il y a aussi la présence remarquable des «enfants » de pontes des régimes politiques excluant toute ambition de renouveau et de rajeunissement au sein du parti.
C’est là un premier front qui s’ouvre à l’occasion de la prise en main du parti par le nouveau président, Mohamed Ould Billal. Un test immédiat pour savoir comment va-t-il s’y prendre pour désamorcer cette crise inaugurale.
