12-10-2010 23:31 - Ouverture des classes 2010-2011 : Eviter le spectre de l’année dernière.

Une semaine après l’ouverture des classes, les écoliers et les universitaires ont repris le chemin de l’école. Sous une ambiance cahin-caha, ils étaient des milliers à savourer les courts moments de retrouvailles. Une joie de courte durée puisqu’ils viennent de prendre la ligne de départ d’une nouvelle année scolaire, longue de 9 mois. Finis les vacances, bonjour les salles de classes.
La rentrée des classes 2010-2011 vient à point nommé, trois mois après une année scolaire 2009-2010 moribonde, gangrenée par les grèves interminables des étudiants de l’Université de Nouakchott. Dans cette matinée du dimanche 10 octobre, l’heure était aux retrouvailles et aux inscriptions à l’université de Nouakchott.
Les réjouissances et les anxiétés se lisaient sur tous les visages, la tension était palpable. Et pour cause, l’Université venait de recevoir ses nouveaux bacheliers.
Reconnaissables à des miles, ils semblent naviguer dans des eaux troubles. A hue et à dia, ils cherchent au milieu des flots, une bouée de sauvetage qu’ils retrouveront peut être d’ici un mois ou deux. Perturbés, stressés par les nouvelles têtes, ils essaient de se perdre dans la meute. Les anciens, beaucoup plus reconnaissables grâce à leur visage jovial se remémorent des moments de braises.
Ils se souviennent encore des échauffourées de l’année scolaire dernière avec les forces de l’ordre à cause de l’épineuse question des langues. Une année scolaire 2009-2010 fatidique qui a failli tourner au vinaigre à cause d’un sempiternel débat sur l’arabisation de l’administration. Un abreuvoir à mouches qui a fait couler beaucoup de salives.
Les étudiants francophones qui réclamaient la « tête » du ministre de la culture ont terminé l’année scolaire en grognes. Ils n’avaient pas hésité à affronter les policiers pour faire entendre leurs protestations. Un clash qui avait semé la discorde et sonné l’alerte au sein du ministère de tutelle. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Le ministère de l’Enseignement Secondaire et Supérieur a semble-t-il compris le message. Pour éviter les éternels polémiques sur les langues, les deux ministères chargés du département de l’éducation nationale (Enseignement Fondamental et Enseignement Secondaire et Supérieur) tentent d’éviter aux parents d’élèves, le spectre de l’année 2009-2010. Pour faire taire les débats, les deux ministères essaient de mettre les bouchées doubles en d’harmonisant leurs efforts.
Pour faire face au déficit d’ instituteurs, le ministre de l’Enseignement Supérieur et Secondaire est venu à la rescousse de son homologue du Fondamental en mettant à sa disposition 459 instituteurs qui exerçaient les fonctions de surveillants généraux ou d’économes dans les collèges et lycées.
Ces nouvelles mesures prises par les deux ministères permettront-elles aux parents d’élèves de dormir à poings fermés, si on connaît déjà le rôle de trouble fête que peut jouer les 459 protestataires du ministère de l’Enseignement Fondamental. ? Régleront-elles le débat sur la question épineuse des langues nationales dans l’enseignement ?
Dialtabé