07-01-2011 12:15 - Hommage à Feu Mounirou Wane : 5 ans déjà…

Hommage à Feu Mounirou Wane : 5 ans déjà…

Il y a 5 ans nous a quitté feu Mounirou Wane, qui s'est éteint à l'aube du samedi 30 juillet 2005 au Maroc, suite à une longue maladie. L'annonce de son décès a été durement ressentie par tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. Oui, la chance, parce que Mounirou Wane, de son vrai nom Mohamed Mounirou Wane, était de ceux dont la compagnie était bénéfique et souhaitable parce qu’il savait partageait et aimer son prochain.

Simple, courtois, pieux et conciliant, il a réussi depuis 1983, date de son entrée à l'Agence Mauritanienne d'Information (AMI), à naviguer dans le milieu trouble de la presse sportive sans jamais brusquer, ni blesser quelqu’un dans un milieu ou les sensibilités sont nombreuses.

En quelques années, ses initiales M.W ont fait le tour du pays et chaque sportif s'y retrouvait et délectait ses écrits toujours respectueux de la déontologie. Mounirou était consciencieux et il aimé son travail et au delà de tout cela le sport qu’il connaissait parfaitement.

Un souci constant pour bien faire

Affecté au secrétariat général de la Rédaction du journal Horizons dans les années 90, en plus de son travail, il s’est porté volontaire pour animer une page sportive, qui n'était d'ailleurs pas prévue au départ, soucieux des nombreux lecteurs fidélisés à cette page. Présent dans toutes les manifestations sportives, il participait aussi à sa manière à la promotion du sport dans notre pays. Avec feu Coulibaly Souleymane, feu Tagne M'Bodj, feu Pape Demba Fall, il apportait sa pierre à l’édification de la presse sportive mauritanienne.

« Les conseils du doyen »

Je me rappelle, comme si c'était hier, notre première rencontre dans le milieu, c'était dans les années 90. Mon approche de cet homme que j'admirais à travers ses écrits fut si rapide que j'eus l'impression de l'avoir connu toute ma vie.

Tout d'abord, il m'a très vite mis à l'aise en me donnant des conseils et en me fournissant les renseignements dont j'avais besoin pour faire mon papier. Depuis ce jour, son comportement n'a jamais changé à mon égard. Devenus de véritables amis et des frères, on se voyait presque tous les jours et à chaque fois j’apprenais quelque chose de nouveau sur les rudiments du métier.

A chaque fois que mon tempérament de jeune journaliste inexpérimenté allait prendre le dessus, il était là pour me conseiller, ce que je n'ai jamais regretté. « Calme toi, un bon journaliste doit éviter de réagir sous le coup de la colère », m’a-t-il dit. Durant les nombreux voyages que nous avons eu à effectuer à l'intérieur, comme à l'extérieur du pays, Mounirou a toujours été celui qui nous guidait.

Je me rappelle lors de la Coupe d'Afrique des Nations Juniors de Basket-ball qui s'est déroulée en 2004 à Dakar, quand, avec un autre collègue, nous étions égarés au milieu d'une cohorte de journalistes aguerris, lui était à l'aise. Conscient de notre situation, il est venu nous voir pour nous mettre dans le bain en nous présentant aux autres journalistes.

Patriote jusqu’au bout

Patriote, il est allé voir les supporters pour leur demander de bien mettre en évidence le drapeau national. Je me rappelle aussi d'un autre voyage, celui de Boghé, lorsque feu Mounirou, est monté dans l'arrière de la voiture arc-bouté pour permettre aux jeunes journalistes d'être à l'aise dans la voiture. Malgré l'insistance de certains qui voulaient lui céder leurs places, il a insisté pour rester. Feu Mounirou qui est une belle âme était avant tout altruiste. D'une grande piété, Mounirou Wane, était toujours là pour rappeler les devoirs religieux.

Cheville ouvrière du journal Horizons

Feu Mounirou Wane, qui était la cheville ouvrière du journal Horizons, était studieux. Au secrétariat de la Rédaction et passait toutes ses soirées à enlever les coquilles, traiter les textes et redresser les écrits pour que vous ayez un journal propre le matin dans les kiosques et au bureau.

Chaque soir, il débauchait chez lui vers 3 heures ou 4 heures du matin. Les journalistes qui travaillaient avec lui savaient que leurs copies étaient entre de bonnes mains avec feu Mounirou Wane. Malade, il avait continué à travailler jusqu'au jour où il n'en pouvait plus.

Une foi inébranlable

Au cours de sa longue maladie, malgré sa faiblesse, il avait toujours conservé sa foi. Un soir, alors que j'étais venu lui rendre visite, il était sous perfusion et ne s'alimentait plus depuis quelques semaines, je me suis mis à pleurer.

Incapable de parler, il me faisait des signes de la tête comme pour me dire : " Alors, mon ami du courage ". Au sein de sa famille au plus fort de sa maladie, c'est lui qui tentait de relever le moral : " Vous savez, il ne m'arrivera que ce qui est déjà écrit, alors cessez de vous lamenter ", disait-il. Ce comportement digne, il l'a conservé jusqu'à son évacuation au Maroc.

« Tu seras toujours présent dans nos mémoires »

Cinq ans après sa disparation son souvenir reste encore très vivace dans le milieu sportif. Tout le monde se rappelle de cette silhouette qui passe sans déranger et qui met tout le monde à l'aise. Un jeune journaliste qui a participé au stage organisé en 2005 grâce à l'engagement de Mounirou au profit de la presse sportive par l'Union de la Presse Sportive Africaine (UPSAF) et CFI dans notre pays, me disait il y a quelques mois que "sommes-nous devenus sans Mounirou?".

Rien, je lui ai répondu parce que Mounirou était pour nous l'exemple qu'il faut suivre, mais aussi celui qui nous unissait et nous diriger sur le droit chemin. Avec sa disparition, ce n'est pas seulement la presse sportive qui est éprouvée, mais tout le sport Mauritanien qu'il a accompagné durant plus de 20 ans avec sérieux et dévouement.

Ce « Kaw » pas comme les autres

Ce " Kaw " pas comme les autres qui est natif du Brakna de la localité d'Abdella Dieri, avait le sens du partage. Accueillant, souriant et hospitalier, il avait conservé les habitudes de son origine. Sa maison était ouverte aux visiteurs et il était toujours prêt à rendre service à un parent ou un ami. Sa disponibilité pouvait même laisser penser qu'il était naïf. Ce qui était totalement faux, parce que feu Mounirou était tout simplement une grande âme, qui savait le vie très courte.

Aujourd’hui plus encore tu me manqueras surtout que le sport que tu aime tant touche le fond et les perspectives ne sont pas nombreuses pour la presse sportive. Cependant je tâcherais toujours de suivre tes conseils pour faire un bon passage sur terre. Adieu mon ami, mon frère, mon doyen et que la terre te soit légère. Ton souvenir restera à jamais gravé dans nos mémoires.

Mohamed Feily dit Antar



Source : hase
Commentaires : 4
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Commentaires (4)

  • silama (H) 07/01/2011 21:47 X

    je demande au bon Dieu de l'acceuillir dans son paradis amin.


  • tagourla (F) 07/01/2011 15:57 X

    Merci Antar d'avoir pensé à ce grand homme. Je l'ai connu et c'était quelqu'un de bien humble posé et respectueux. Malheureusement je crois que l'AMI a tout oublié (Il faut dire que cette ''Agence'' est assez spéciale).


  • jeanpaulbelmondo (H) 07/01/2011 14:42 X

    Que son âme repose en paix.

    MOHAMED FEILY DIT ANTAR. Tous les remerciements de la communauté poular.
    MOUNIROU était une graine rare: HABBE ES SAWDA.

    Bonne et heureuse année 2011.

    Reconcilliation, santé,paix sociale et surtout un bon pouvoir d'achat pour les laisser pour compte.

    ZOOTALL.

  • THIDEFOREVER (H) 07/01/2011 12:56 X

    Que Dieu l'accueille dans son saint paradis.

    Amine