Ce qui est intriguant et décevant dans cette affaire des biens mal acquis de la famille du président déchu Ben Ali, c’est la complexité de la manifestation des sentiments humains ! Comment tout le monde, nous y compris, sommes nous en train de nous égosiller en nous acharnant sur cette pauvre famille parce que simplement leur tuteur a pris la fuite ?

Pourquoi ne solde-t-on pas cette affaire en laissant la justice tunisienne faire le reste, et maintenant nous attaquer à toutes les autres familles de nos dirigeants et régents qui écument nos biens pour les placer dans des banques et placements à l’étranger ?

Allah sait qu’il n’en manque pas dans le monde arabe et africain. S’il faut attendre une autre révolution pour dénoncer ces voleurs et affameurs des peuples il sera bien trop tard. Après combien de morts ?

Et pourquoi comme un seul homme n’avions pas, en levant la voix, été solidaires à l’époque avec les ONG qui ont dénoncé et porté plaintes contre les familles de Denis Sassou Ngesso et Oumar Bongo pour les biens mal acquis ?

Dans le monde musulman cette pratique de table rase des biens de l’état avec sa famille, quand est au pouvoir, est tellement fréquente et tolérée qu’à se méprendre, on croirait qu’elle se base sur une prescription divine, et à cause du fait que cela ne révulse personne !

En Mauritanie par exemple, qui dénonçait la famille d’Ould Taya ? Personne. Est ce que pour tous, leurs biens étaient bien acquis pour que se forme des rangs kilométriques de gueux et de personnes très respectables à la recherche de quelques billets et pièces dans leur escarcelle ?

Aussi, tous les hauts dignitaires, à commencer par de hautes figures de l’opposition cherchaient leur aide, sinon bénéficiaient de leur largesse en nature ou en liquide. Ces biens sont-ils moins mal acquis que ceux de la famille de Ben Ali et sa femme Mme Trabelsi ? A méditer.....