26-01-2011 22:05 - Situation politique et sociale : Ne jouons pas à la politique de l’Autruche.
La Mauritanie traverse actuellement une situation socioéconomique sérieuse. Le phénomène est dans ces grands aspects, mondial.
Bien que je soutienne la politique du Président de la République, Son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a déjà à son actif des réalisations importantes dans les domaines des infrastructures, de la bonne gouvernance économique et administrative et sur le plan social, le malaise ressenti par la population mauritanienne dans ses différentes composantes doit être sérieusement pris en compte et analysé.
Il ya en effet malaise et il s’agit pour les pouvoirs publics de l’identifier et d’en déceler les solutions idoines.
A ce moment crucial où des mouvements sociaux traversent la plupart des pays du tiers monde, avec la montée du chômage des jeunes, la hausse inconsidérée des prix des denrées alimentaires, consécutive au développement de l’énergie verte qui absorbe une grande partie de la production agricole mondiale, des politiques réfléchies à la dimension nationale doivent être dégagées et appliquées.
Car la finalité de tout pouvoir est avant tout d’offrir un bien-être général à sa population, bien-être en termes d’emplois, d’habitat, de santé, de formation, de revenus conséquents, d’espace de vie commode. La majorité présidentielle ne doit pas laisser à l’opposition l’apanage de la vérité, en cherchant à camoufler les insuffisances liées à l’exercice de tout pouvoir.
En prenant les devants pour mettre le doigt sur les plaies, elle coupera ainsi l’herbe sous le pied de ses détracteurs et s’aliénera la confiance du peuple. La sincérité dans le diagnostic des problèmes nationaux constitue le meilleur gage de la conquête du peuple. La politique de l’Autruche, qui consiste à tout peindre en beauté en tentant de montrer à la population le côté rose du jardin et cacher la partie grise, alors que la réalité du vécu quotidien des citoyens montre tout le contraire, risque de desservir le pouvoir en lui ôtant sa crédibilité.
En peu de temps, le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz et le gouvernement du Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ont fait franchi à la Mauritanie un grand pas vers le développement. Il s’agit de consolider ses acquis et de les améliorer. Cela commencera d’abord de mon point de vue par la motivation des fonctionnaires et agents de l’Etat, qui se sont vus dépouiller les avantages liés à l’exercice de leur fonction.
Car que représente réellement 6 milliards d’UM, montant que l’Etat déboursait chaque année pour les logements et les véhicules de service affectés au personnel de l’Etat et qui allégeaient leurs soucis du quotidien ? Quelle priorité représente également la création de nouvelles entités, si celles déjà existantes souffrent du minimum ?
L’objet de cette intervention est d’attirer l’attention de Monsieur le Président de la République, dont la sincérité et l’engagement à sortir la Mauritanie de son marasme n’est nullement feinte, pour qu’il continue, comme il en a d’ailleurs l’habitude, d’écouter la voix du peuple et de ne pas se contenter des rapports que d’autres lui feront de la situation.
Nul autre que le peuple ne peut l’orienter dans ses priorités. Et c’est en maintenant ce contact permanent avec la base, qu’il pourra sortir la Mauritanie de la spirale de contestation que l’opposition cherche à amplifier à travers la rue.
Alioune Sarr
Cadre à la Direction des Domaines
