18-01-2012 08:12 - Mohamed Ould Meyne, coffre-fort de notre patrimoine culturel - [Reportage Photos]

Mohamed Ould Meyne, coffre-fort de notre patrimoine culturel - [Reportage Photos]

La galerie Sinaa de Nouakchott présente jusqu’au 14 février 2012 une exposition consacrée à Mohamed Ould Meyne, peintre légendaire mauritanien né en 1963 à Méderdra dont la vie se confond avec la peinture contemporaine mauritanienne.

Il est âgé d’une vingtaine d’années lorsqu’il découvre la peinture. A cette époque, jeune bachelier, il se rendait souvent au Centre Culturel Soviétique qui dispensait des cours de dessin.  C’est là que l’envie de manipuler va foisonner dans son esprit.  

Peu à peu, cet homme effacé étanche sa soif d’en savoir davantage sur le dessin d’abord puis sur la peinture. Un sentiment de fureteur le mène à la Bibliothèque du Centre Culturel Français (CCF) de Nouakchott pour s’imbiber des techniques de peinture.

Il passe des heures entières à feuilleter les revues d’art et les catalogues des grands maîtres de l’art à l’image de Picasso, d’Andy Warhol, de Marc Chagall ou de ceux de la Renaissance Italienne et Flamande.

Il construit aussitôt sa voie en révélant sa personnalité culturelle et artistique. Il se défend de n’être pas venu dans l’art par hasard. "J’ai toujours été attiré par la peinture", explique-t-il. C’est en 1988, fraîchement débarquant de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Nouakchott, qu’il fait ses premières esquisses de peinture.

Depuis, Mohamed Ould Meyne a énormément changé ainsi que sa création inspirée de la tradition de son pays, des façades de sa vie culturelle. Il a beaucoup appris et souventes fois voyagé.

De cette expérience de pachyderme, il a su développer une qualité: savoir garder sa tête sur ses épaules! Comme un vieux jardinier, il développe une attitude philosophique par rapport à la vie, à sa destinée. "Je suis un croyant jusqu’à la limite du fatalisme", affirme-t-il avec beaucoup de sang-froid.

En aparté, il déclame son dégoût pour le désintérêt que l’on voue de plus en plus aux arts plastiques en Mauritanie. Lui, comme bon nombre de peintres mauritaniens, a préféré de se frotter aux contrecoups du climat politique, de la conjoncture économique que de s’exiler. Aujourd’hui, Mohamed Ould Meyne ne se pose plus de questions.

Son point d’ancrage

S’il est un peintre de la multisécularité, c’est bien évidemment Mohamed Ould Meyne. Chez lui, il ne se contente pas de montrer son attachement viscéral aux multiples facettes de sa vie culturelle. Il l’affirme dans ses œuvres d’art où on décèle ce besoin éternel de se perpétuer, de ne pas isoler le temps qui file. D’où cette quête persistante de sa part de puiser dans le patrimoine culturel de son pays.

Au détour d’un regard furtif sur ses tableaux, on entend la musique chaloupée des peuples nomades. Il est continuellement inspiré par l’Histoire des villes anciennes dont le patrimoine est en train de disparaître sous nos yeux dans les fouillis du temps, de la société de consommation, de la mondialisation, de l’urbanisation affreuse.

Il s’est soucié, avant tout le monde, de la préservation du patrimoine de nos villes anciennes. Il va, à chaque exposition, ressusciter la poterie, l’artisanat, la musique, l’architecture et les modes de vie des peuples des villes anciennes de la Mauritanie pour mettre en valeur cette "culture qui est plurielle, diverse et diversifiée". Il élargit tout de même sa pensée de l’ouverture en s’inspirant du patrimoine sahélo-saharien voire d’autres civilisations.

Pour lui, la Mauritanie a beaucoup de choses à offrir au monde dans le domaine de la peinture. "Malheureusement, on ne voit pas la diversité et la richesse de notre patrimoine culturel. Malheureusement, on ne voit que le mauvais côté des choses", s’indigne Mohamed Ould Meyne.

A travers son exposition, à la galerie Sinaa intitulée "Peintures Nomades", Mohamed Ould Meyne nous invite à découvrir la vie nomade.

Babacar Baye Ndiaye


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Source : Cridem
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Commentaires (1)

  • mdmdlemine (H) 18/01/2012 10:06 X

    Je ne suis un spécialiste de la peinture, mais Mohameden est trés apprécié par ses compatriotes et les étrangers pour ses tableaux dont la beauté doit trouver son secret dans son atout de grand intellectuel.

    Etant plus familier aux milieux de la communication, je suis tout de même certain que cette cheville ouvrière du Calame, qui a bâti avec El Marhoum Habib ce journal réputé, est aussi une malle solide du quatrième pouvoir. Félicitations