17-11-2013 11:12 - Révolutionnaire, briseur de tabous : témoignages sur Habib Mahfoudh lors de la présentation des Mauritanides [Vidéo & PhotoReportage]

Révolutionnaire, briseur de tabous : témoignages sur Habib Mahfoudh lors de la présentation des Mauritanides [Vidéo & PhotoReportage]

Douze ans après sa disparition, Habib Ould Mahfoudh continue à demeurer dans l’esprit et le cœur des gens, à travers sa célébrissime chronique 'Mauritanides' rassemblée dans un ouvrage sorti en décembre 2012 aux éditions Karthala.

Pour la célébration de sa mort, cet ouvrage de 412 pages a été présenté pour la première fois au public, ce mercredi 13 novembre, au Centre Culturel Marocain (CCM) de Nouakchott.

Habib Ould Mahfoudh aimait l’art, la poésie. Il était un homme de liberté doublé d’une passion pour la littérature. Esprit rebelle, le fondateur du Calame s’est moqué des puissants et de leur arrogance.

"Au moment où tout le monde se taisait, il a eu le courage de parler. Il était obsédé par les années du 12-12. Il aimait parler de la Mauritanie qui ronfle en dormant", rappelle Elémine Mohamed Baba, responsable de la Coordination de l’édition des "Mauritanides". Pour Zakaria Ahmed Salem qui a consacré un chapitre dans sa thèse de doctorat en Sciences Politiques, "les Mauritanides étaient une forme de dénonciation du politique en Mauritanie".

"Habib était quelqu’un d’extrêmement révolutionnaire dans son existence culturelle et la plupart des intellectuels mauritaniens sont parfaitement conservateurs. Il y’a très peu d’intellectuels mauritaniens qui osent briser les tabous et je pense que de ce point de vue, Habib Ould Mahfoudh était exceptionnel. Nous ne nous moquons pas de nous-mêmes, de nos sociétés, de nos symboles, des gens qui ont le pouvoir", souligne-t-il.

Les Mauritanides ont été écrits par Habib Mahfoudh entre 1989 et 2001, année de sa mort, à Paris, à la suite d’une longue maladie. On retiendra notamment de ses textes qu’il s’intéressait beaucoup au personnage de Mâaouiya Sid’Ahmed Taya.

Babacar Baye Ndiaye



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Commentaires (5)

  • soumarem (H) 17/11/2013 23:56 X

    Merci Elemine pour cet hommage à notre cher ami et frère avec qui nous avons partagé plein de choses pendant onze ans d'études entre le Collège des Garçons, le Lycée National, l'Ecole Normale Supérieure de Nouakchott ensuite à Elbayane et au Calame.

  • maurpulsowo (H) 17/11/2013 16:43 X

    dykrim!
    être intello n'impose pas d'être militant. Ne pas être engagé ne veut pas dire qu'on court derrière l'argent. Il y en a qui se suffisent de leurs peines et ne peuvent ou ne veulent qu'on leur rajoute. Y en a qui veulent jouer à Zorro, c'est leur droit abstraction faite des mobiles.

  • dykrim (H) 17/11/2013 16:08 X

    @ mdmdlemine !
    Tout’ intellectuelle qui ne défend pas les opprimés est soit un mendiant pour l’argent ou pour un poste ! Homme à la cravate rouge dehors.

  • mdmdlemine (H) 17/11/2013 13:09 X

    Un vibrant hommage pour un moment. Ces photos ont tous résumé puisqu'elles montrent les illustres figures de l'élite intellectuelle mauritanienne dans les domaines littéraire et médiatique. TOus réunis à ce moment pour saluer cet homme singulier qui avait l'audace d'extériorier les maux profonds de la Mauritanie, s'attirant le respect aussi bien des lecteurs que ceux qui se sentent pointés à travers ses écrits.

    TOutes les figures sont là doyens et jeunes. Au passage je salue particulièrement Dr Zakaria. Son témoignage ici même a tout résumé. Au lien de se moquer de nos maux, on les encense et à la longue on les rend tolérables voire recommandable. Quel dommage.

    Quand je me rappelle m'être presente à Habib pour une pige, qu'il m'avait accueilli chaleureusement, avec un sourire motivateur, je me fais des regrets de ne pas avoir bénéficié de cette grande école intellectuelle, morale, puisque quelques semaines après il a été rappelé à Allah
    Allahoume Aryamhou We Akhvir Lehou We Tejawean hou

  • BLAKGEND (H) 17/11/2013 11:43 X

    Je rends un vibrant hommage à cet homme qui m'a fait connaitre mon pays, ses tares et ses charmes à travers les mauritanides.

    Victime des événements de 1989, je n'avais pas les moyens d'acheter le Calame, mais je faisais preuve de tellement d'ingéniosité pour m'en procurer toujours un et lire enfin la chronique mauritanides.

    Cet homme ne doit pas être oublié, il nous a légué quelque chose de noble: l'art de dire ce qu'on pense à travers l'humour.