L'assemblée générale du personnel de la Mauritano tunisienne de Télécommunication s'est réunie hier au siège de la CGTM, étaient inscrits à l'ordre du jour de cette réunion l'élection de nouveau délégués du personnel et adoption d'une plateforme revendicative qui devrait être présentée à l'exécutif de l'entreprise.

Dès l'entame de la réunion, une unanimité s'est dégagée pour désavouer trois des anciens délégués dont Ould Radhi et Jemal jugés plus proches des gestionnaires tunisiens que du personnel dont ils sont pourtant censé défendre les intérêts.

Pour ce qui est de la plateforme revendicative adoptée elle aussi à l'unanimité elle vise surtout à mettre fin à ce que les employés appellent l'Apartheid institué par la direction tunisienne de l'entreprise.

Pour illustrer ces propos, les employés soulignent que la somme des salaires des 12 agents tunisiens appointés par Mattel dépasse très largement celle des 230 agents mauritaniens. Et d'après certaines sources s'y ajoutent les brimades, les vexations, les mauvais traitements des dirigeants tunisiens qui n'ont aucune considération pour le personnel mauritanien.

Mais in fine, les employés veulent mettre fin à la gestion calamiteuse des tunisiens qui selon eux hypothèque à terme l'avenir de cette entreprise qui les fait vivre. A cet égard on peut souligner que Mattel qui avait une longueur d'avance sur ses concurrents n'a pas su conserver cet avantage et est devenu le troisième opérateur du pays.

Avec cette grogne des employés qui ont décidé de passer à la vitesse supérieure en organisant des actions d'éclat, l'avenir de Mattel s'assombrit un peu plus. L'Autorité de Régulation lui adresse mise en demeure sur mise en demeure pour non respect du cahier de charge en matière de qualité de service.

L'Administration fiscale est, elle aussi, aux aguets. Et les clients sont de plus en plus nombreux à migrer vers les autres opérateurs. Tous ces facteurs font que l'avenir de Mattel est de plus en plus sombre et la font pénétrer dans un cercle vicieux dont il est difficile de briser la spirale.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les éventuels repreneurs de Mattel désistent l'un après l'autre arguant de la situation difficile que vit l'entreprise qui est aujourd'hui loin d’être attractive pour les éventuels repreneurs.