Rimweb - Ce jeune slameur et comédien a offert un show théâtral au public au centre culturel Marocain le 13 mars dernier. Une occasion pour lui de revenir sur les difficultés d’obtention de pièce d’identité mauritanienne, un processus souvent long qu’il a abordé à travers son exemple personnel. Si pour lui le rire est un remède, il dénonce que la culture soit sous valorisée. Notre site lui a tendu son micro pour vous ;

Rimweb : vous êtes un jeune comédien, pourquoi ce surnom de caméléon ?

Boukhary Bounass Moussa : Je me nomme Boukhary Bounass Moussa « alias » le caméléon, poète, conteur, slameur, et aussi humoriste, je ne suis pas celui qui change de couleur mais le mélange d’une diversité culturelle. J’ai choisi l’humour car dans notre religion un sourire est un geste de charité alors je veux faire rire, apporté un peu de joie dans le cœur des gens en soulignant des faits divers et aussi l’actualité de nos sociétés africaines. Je sais que cela n’est pas facile lorsque l’état se désengage et ne fait rien pour la culture.

Rimweb: Quelles sont les principales difficultés liées à ce métier selon vous ?

Boukhary Bounass Moussa : La Mauritanie ne met pas en valeur ses propres artistes il faut toujours que l’on évolue avec ses moyens de bord, faire un spectacle demande beaucoup de chose: la disponibilité, la salle, la sonorisation, la répétition, et l’information. En général, les mauritaniens ne s’intéressent pas beaucoup à la culture et ne font rien qui puisse nous aider dans notre passion, pas de sponsor, ni de soutien et pourtant ils savent bien qu’il y a de jeunes talents qui peuvent avancer mais rien de cela ne compte pour eux.

Imaginez-vous un festival Nuits du Rire qui se passe chez nous et peu d’artistes montent sur scène, avec un temps réduit en plus, pas de présentation des artistes mauritaniens sur les affiches, et ce qui est grave certains d’entre nous ne retrouvent pas la scène pendant 1 ou 2 ans. Et puis rien, en retour pour nous, juste de la gratuité et pas de sponsor dans un pays où les sociétés se comptent par centaine.

Propos recueillis par Awa Seydou Traoré