06-08-2017 14:30 - Référendum en Mauritanie : énième répression de l’opposition

Référendum en Mauritanie : énième répression de l’opposition

Le Reflet - Cela s’est passé samedi 5 aout 2017, sur les coups de 18heures, à Nouakchott. Les dirigeants de l’opposition, accompagnés de leurs militants ont été repoussés par la police anti-émeute, à coup de gaz lacrymogène.

C’est la énième répression de l’opposition « boycottiste ». Les leaders, qui jugent le référendum illégal, allaient rendre visite aux sénateurs frondeurs en sit-in depuis le mercredi au sein du sénat.

Tout d’un coup une foule surgit de nulle part. Elle sort de la ruelle entre le ministère de la santé et la Banque Mauritanienne pour le Commerce International (BMCI). Direction : le sénat. Des leaders de l’opposition dite radicale dont Biram Dah Abeid d’IRA sont en tête. Plusieurs dizaines des militants leur emboîtent le pas.

Échauffourées

A leur vue, un agent du Groupement Général de la Sécurité Routière (GGSR) sursaute de sa chaise, se met à l’écart et marmonne quelques mots dans son talkie walkie. Il n’en fallut pas plus d’une minute. Deux pick-up avec une vingtaine de policiers en tuniques noires se pointent stoppant ainsi leur progression. Les deux camps s’échangent quelques mots.

Face à la résistance, une pluie de grenade s’abat sur la foule. Les manifestants résistent toujours. Les policiers, médusés, interrompent le jet de grenades. Mais les deux camps s’observent avec beaucoup de méfiance.

Profitant du calme, avec leurs matraques, un groupe de policier s’acharne sur un homme. Inadmissible au regard de la foule, celle-ci se rue sur « les bourreaux » ; pierres et morceaux de briques s’envolent. La police s’affole et reprend, intensément cette fois-ci, son jet des grenades. Elle arrive à dégager les lieux et à quadriller la zone. Les opposants au référendum réalisent qu’ils ne peuvent pas accéder au sénat.

Cris de « victoire »

Après une dizaine de minutes, des voitures de l’opposition, convergent vers le carrefour cité smart à coup de klaxon et au cri de la victoire. « La victoire du peuple ». Ils venaient d’apprendre « le faible taux de participation » au scrutin. En effet, les médias font mention d’un taux de participation très modeste.

Nos confrères de Le Rénovateur parlaient de 20%, aux environs de 15heures. Pour ceux qui estiment que voter revenait à cautionner la violation de la constitution, cela constitue « une très grande victoire ». « Une gifle du peuple au coup du président Mohamed ould Abdel Aziz ». Cependant, les premières informations venant de la Commission Electorale Nationale Indépendante font part d’un taux de participation de 59%. Nous y reviendrons en détail.

Rappelons que l’opposition n’a pas participé au dialogue politique de septembre à octobre 2016. Tout le long de la campagne, elle a organisé plusieurs marches de protestation et appelé au boycott du référendum. Ces marchent ont toujours été réprimées par les autorités. Le vote pour le référendum en vue de modifier la constitution et de changer le drapeau national s’est déroulé ce samedi 5 aout 2017.

Par Boubou Thiam



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 2
Lus : 2915

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • abouth (H) 06/08/2017 15:27 X

    Quel est le pays au monde, qui accepte que des manifestations non autorisées puissent être organisées dans less rues? Arrêter des anarchistes, prêts à bousculer l'ordre public, relève de l'application de la loi et de la préservation de la quiétude de tout un chacun. Ils auraient dû prendre part aux dialogues politiques et aux différentes élections. Les adeptes du Printemps arabe n'ont qu'à bien se tenir...

  • ariamarib (H) 06/08/2017 14:54 X

    Article qui aurait été bien si vous n'avez pas évoqué le nom de cette calamité pour le peuple mauritanien (un diviseur communautarisme n'a pas sa place dans un debat) Vous vous ridiculisez en évoqué le nom de Birama Vous vous rabaissez à un tel niveau que vous devriez vous remettre en cause La dictature est mille fois meilleur que les scénarios buramistes Le buramisme est la doctrine des faibles, la doctrine de ceux qui ont ruiné leurs peuples Voudriez vous rejoindre cette liste de personnes sans morale ... et dont le destin dans la vie et dans l'ai delà c'est l'enfer ... nous avons un ennemi c'est la dictature militaire et vous compliquez la vie à ceux qui combattent ce régime et doivent faire face aux diviseurs inconscients comme les buramie et le flamisme. Changez de logiciel - vos idées ne sont plus dans l'air du temps ... regardez ce qui se passe ou ce qui s'est passé autour de vous (Soudan, Côté d'Ivoire, ...)