10-07-2018 23:15 - Les revendications des médecins et enseignants face à la réalité économique (Par Alassane SY)

Les revendications des médecins et enseignants face à la réalité économique (Par Alassane SY)

Alassane SY - Nous sommes habitués à voir quotidiennement les manifestations des enseignants ou des médecins pour une amélioration de leur condition de travail. Cette fois ci on assiste à un débrayage des médecins généralistes et spécialistes, suspendu temporairement pour négocier avec les autorités ; Cette grève est un signal très fort venant surtout d’un secteur social d’une grande importance.

C’est l’occasion pour l’état de trouver des solutions acceptables et réalisables pour l’intérêt des populations qui n’arrivent plus à se soigner correctement.

Ensuite il faut rappeler que l’état a investi des milliards d’ouguiyas dans la construction et l’équipement des hôpitaux des écoles de santé publique, des lycées d’excellences et des centres de formation professionnels.

Cependant une bonne santé et un enseignement de qualité c’est aussi un investissement sur le capital humain , c’est-à-dire des conditions de travail décent , de très bon salaires , des stages de perfectionnement , des logements viables , une couverture maladie universelle bref une prise en charge totale des axes qui permettent d’obtenir une qualité des soins ainsi qu’une bonne éducation.

Car se focaliser sur l’investissement public au détriment des ressources humaines (capital humain) crée à mon avis un déséquilibre qui explique aujourd’hui toutes ces manifestations légitimes(médecins, enseignant).

En effet pour rendre meilleur le service public dans les hôpitaux nous avons besoins des préalables tel que l’augmentation des salaires en priorisant les secteurs clés, la gratuité des soins dans les urgences, la formation continue, un environnement sain et propre.

Partant de ce fait l’état doit réfléchir sérieusement à une politique des salaires pour permettre aux fonctionnaires de vivre dans la dignité, également il est souhaitable que l’état ordonne aux cliniques privées de diminuer le coût exagéré des consultations voire homologuer les prix (consultations,soins,hospitalisations) pour réconforter les mauritaniens.

Par ailleurs le gouvernement a maintenu une politique budgétaire prudente axée sur l’élargissement de l’assiette fiscale et le contrôle des dépenses, dans le but de s’attaquer à une dette publique croissante et d’assurer la stabilité macroéconomique.

De plus la situation économique du pays reste fragile ainsi avec un taux de croissance de 3,5% du PIB en 2017, aussi avec une dette de 93,6% sans oublier le taux d’inflation de 2,4% justifié par les prix des denrées alimentaires importées et l’effet de la dépréciation continue de l’ouguiya (Source : Rapport Banque Mondiale paru en février 2018) ; tous ces facteurs favorisent moins l’augmentation des salaires sauf en réajustant le budget et en diminuant l’investissement public.

En somme le service public requiert davantage une attention particulière de la part des autorités pour répondre aux nombreuses attentes de la population. Notre assemblée nationale qui constitue le pouvoir législatif à un rôle très important concernant surtout l’évaluation des politiques publiques pour prévenir ces déséquilibres, et pour la bonne marche des institutions elle doit aussi remplir en toute indépendance son rôle de contre-pouvoir.

Alassane SY

Cadre à la CDD

sy.alassane21@gmail.com



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Source : Alassane SY
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Commentaires (3)

  • mystere1 (F) 11/07/2018 13:56 X

    Si les médecins et les enseignants ont insisté pour leurs revendications pour la sueur de leurs fronts, c’est parce que il y’a des manques financiers, dont ils méritent plus, et qu’ils attendent évidemment de l’Etat.

    Naturellement, la société ne peut pas payer ces acteurs de la santé et de l’éducation, donc l’Etat doit leur rendre grâce en leur donnant le prix de leurs valeurs intellectuelles et professionnelles, par contre il y’a exception parmi eux, ce sont les médiocres, à savoir les acteurs de santé incompétents, qui n’avaient pas maîtrisé comme base de début, leurs domaines de sciences médicinales étudiés, resultat, ce sont les pauvres patients qui en payent le prix de leur santé, j’en passe à ces acteurs de l’éducation aussi, qui eux n’avaient pas de base de bonnes formations, conséquence, cela se reflètera dans leurs carrières, et ce sont leurs élèves ou étudiants qui en payeront le prix de l’échec pour la plupart d’entre eux !

    Nous sommes témoins des générations d’élèves et étudiants de leurs échecs de concours pour ces années jusqu’en ce 2018, donc parlant de ces acteurs incompétents dans ces deux domaines très importants et nécessaire pour la société, ceux-là, ne méritent pas de revendiquer, ni d’être rémunérés à leurs justes valeurs, désolée ! au contraire ils gâtent l’image des secteurs sanitaires et éducatifs, mais aux vrais, oui ! L’Etat devra faire des efforts.

    Mais d’autre côté aussi, la corruption est devenue chose courante, et banale, à cause de la dureté de cette vie, ainsi les secteurs sanitaires et éducatifs, sont rentrés dans ce jeu malhonnête, certains de leurs acteurs perdent leurs valeurs professionnelles et morales, à cause de l’argent ! cela est dû d’une part, au manque de satisfaction de leurs gains, bien vrai que ce n’est pas une raison. Merci, à l’auteur, de nous faire un rappel sur ce sujet, qui était à l’ordre du jour, avant ce fameux sommet, nos médecins et enseignants avaient fait une pause, mais ils ne lâchent pas l’affaire, c’est parce que c’est trop !

    La solution est de l’état, de réagir comme l’a relaté le frère Sy, « Cette grève est un signal très fort venant surtout d’un secteur social d’une grande importance.

    C’est l’occasion pour l’état de trouver des solutions acceptables et réalisables pour l’intérêt des populations qui n’arrivent plus à se soigner correctement. », Exact ! D’ailleurs j’en rajoute à tous les secteurs, ainsi tout ministre doit assumer les responsabilités de fonctions de son ministère dans le secteur du domaine nommé !

    C’est bien que l’Etat investisse d’une part, mais aussi d’autre part, c’est loyal et juste de rendre grâce à « ces sauveurs pompiers de la santé et de l’éducation », car grâce à eux, par l’Aide Divine, qu’un peuple se porte bien sanitairement, physiquement, mentalement et psychologiquement, mais aussi un peuple avance et se développe intellectuellement avec civilité.

    L’auteur a bien analysé deux secteurs de développement très nécessaire pour toute société donnée, car sans la santé, rien ne démarre pour l’humain, et sans l’enseignement, il n’y a aucun avenir pour un peuple, comme dit le proverbe : « dit moi quelle jeunesse tu as, je te dirais quel peuple tu seras » !

    Ainsi, l’Etat doit investir du budget dans le secteur sanitaire, éducatif, en bref dans essentiellement tout le secteur social, et qui dit social, dit humain, ce qui doit être bien nécessairement une priorité pour une société afin qu’elle avance, et qu’elle se reflète dans le secteur économique ! tant que les priorités humaines ne sont pas devancées, l’économie sera en déséquilibre malgré les potentiels de richesses naturelles dans un pays, donc avant de devancer d’autres domaines à savoir côté infrastructures et autres, il faut mettre en priorité le côté social d’abord !

    car la pauvreté sera injustement présente dans le pays ! or il y’a des moyens financiers impossibles qu’une famille démunie, ne peut pas se payer pour des soins médicaux ou payer des scolarités pour leurs enfants, qui sont leurs futurs espoirs de survie par exemple ! puisque c’est le sujet de l’article ! et cela est grave pour le développement d’une nation quelquonque, notamment ici !

    au final, pour terminer « il faut rendre à Dieu, ce qui l’appartient, si nous voulons que tout rentre dans l’ordre, sinon, nous ne ferons que s’enfoncer de plus en plus, contre le mur »

  • Dembunajo (H) 11/07/2018 07:08 X

    Du jamais vu dans un monde en pleines mutations !!!! Depuis les indépendances jusqu'à présent aucune loi pour réviser la grille salariale du pays qui laisse les fonctionnaires plus que jamais en lames et dans le besoin. Créer des écoles d'excellence, n'est pas diviser les jeunes écoliers de la république ? pourquoi n'est pas mettre tous les enseignants du pays dans le bonheur salariale pour permettre à tous les écoliers du pays d'être excellents. Éducation et santé, des secteurs vitaux mais piétinés quotidiennement.

  • aristocrate (F) 11/07/2018 00:11 X

    Bien dit yaoudou, un enseignement de qualité et une bonne santé sont les meilleurs investissements surtout pour une population jeune et dynamique