25-07-2018 18:00 - Ould Abdel Aziz, Ghazouany et la présidence de la République : Rendez-vous est pris pour octobre 2018

Ould Abdel Aziz, Ghazouany et la présidence de la République : Rendez-vous est pris pour octobre 2018

L'Authentique - En s’abstenant de proposer un candidat à sa succession à huit mois de la fin de son second mandat, le président Ould Abdel Aziz n’ajoute-t-il pas exprès de la confusion à la confusion née du marasme politique que vit le pays ?

Certainement… mais l’homme est-il réellement maître du jeu ? Tout porte à croire que le président Ould Abdel Aziz n’a pas encore dévoilé tous ses secrets sur la fin de son mandat prévue pour la mi-2019. Même si lors de ses dernières sorties publiques, il n’a cessé de réitérer son engagement à respecter la constitution -qui limite les mandats présidentiels à deux-, décidant incidemment de ne pas se représenter pour un troisième mandat, le chef de l’Etat ne semble pas serein.

Pas à cause des partis de l’opposition -affaiblis- qu’il méprise. Encore moins à cause des engagements de départ du Pouvoir qu’il peut regretter. En fait, tout se passe comme si une force supérieure, l’étouffe et le contraint à continuer d’observer la situation.

Sinon, pourquoi ne désignerait-il pas un candidat à sa succession dès lors où quelques mois nous séparent de la prochaine présidentielle ? Pourquoi continue-t-il de tolérer les sorties du ministre porte-parole du gouvernement pour qui, il resterait encore au pouvoir au-delà de son second mandat ? Pourquoi encourage-t-il les partisans du troisième mandat dont la campagne a connu dernièrement un regain d’activité dans l’ensemble du territoire national ? Pourquoi laisse-t-il son clan familial cultiver et encourager des informations sur la continuation de son règne au-delà de 2019 ?

Après le départ de Ely Ould Mohamed Vall et l’affaiblissement de l’opposition, s’il existe aujourd’hui un obstacle, voire un frein aux projets-« desseins » du président de la République, ce ne peut être que de l’état-major des forces armées nationales que dirige son compagnon de route le général Ould Ghazouany.

On se rappelle qu’en prenant à deux le pouvoir des mains de Ould Taya en 2005, les deux hommes s’étaient juré fidélité et solidarité. Depuis, ce contrat a vaincu de toutes les épreuves. Des chefs de tribus, des élus, des membres du gouvernement, des militaires et même des puissances étrangères ont tenté de brouiller ces relations, en vain.

Tous en ont fait les frais à l’image du colonel à la retraite, maire de Zoueratt, Cheikh Ould Baya, un moment pressenti comme probable successeur du Raïss et qui, fort de ce statut, avait poussé sa témérité jusqu’à décider d’organiser des journées de réflexion politique sur l’avenir du pays, avec le parrainage du président de la République et insidieusement, au nez et à la barbe du général Ould Ghazouany qu’il considérait comme un adversaire.

Non seulement, cette manifestation n’a finalement pas été autorisée après qu’elle eut pourtant bénéficié d’une imposante campagne d’annonce à la TVM, mais plus, Cheikh Ould Baya est depuis, réduit au silence. Et, pour étouffer toute velléité présidentielle, il a été promu la semaine dernière, candidat UPR à la députation de Zoueratt.

Au demeurant, le terrain ne serait pas entièrement balisé entre le président et le général. Autant, ils étaient engagés à se partager la gestion du pays -l’un s’occupant de la politique et du secteur public et l’autre des forces armées nationales-, autant ils s’entendaient à se relayer au pouvoir en conservant celui-ci pour leur intérêt commun, autant aujourd’hui, ils se craignent. Sont finalement passés par là, les lobbies de tous bords, les nouveaux intérêts économiques, financiers, les proches du président de la République, ceux du général et surtout les notabilités tribales, les deux hommes appartenant à deux tribus historiquement antagonistes.

Départ

Au mois d’octobre prochain, le général Ould Ghagouany va faire valoir ses droits à la retraite. Conséquemment, il perdrait sa force militaire, son pouvoir et son influence dans le pays. Va-t-il se laisser « éliminer » sans garantie? Successeur naturel du président de la République, il ne peut être désigné candidat à la succession alors qu’il porte encore le treillis ! Devra-t-il user dès à présent, de sa puissance pour être promu à cet avenir promoteur auquel il s’attend ?

Pour autant, bénéficiera-t-il en aval, des égards du président de la République auprès duquel il n’aurait plus, à ce moment, aucune influence ?

Ce qui est sûr, c’est que le président de la République ne se prononcera pas clairement et définitivement à propos de sa succession et du troisième mandat, avant ce fatidique mois d’octobre. Le ministre porte-parole du gouvernement en a d’ailleurs fait écho jeudi dernier lorsqu’il a soutenu : "ceux qui disent que le président de la République va partir après 10, 11 mois sont vraiment en train de rêver en plein jour. Les événements et jours à venir (octobre 2018-vont vous démontrer ce que je dis".

Le sort du Pouvoir ou plutôt, le sort de la Mauritanie est-il lié à ce mois d’octobre à venir ? Libre à chacun d’apprécier, pour notre rédaction, il n’existe pas l’ombre d’un doute.

JOB



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Commentaires (7)

  • habouss (H) 26/07/2018 12:09 X

    Il faut bien écouter le petit télégraphiste porte parole du gouvernement, on dit que la vérité sort de la bouche des enfants. Ainsi tous les autres auront moins de surprise. Les militaires, ces militaires savent trop sur les subtilités de la Mauritanie, pour la laisser aller en vrille. @Medabdoul, @Samboy entendez vous vous dites presque la même chose mais autrement !

  • boubou_kibili (H) 26/07/2018 08:44 X

    Article sans aucun interet aussi bien dans sa forme que dans son fonds. Chers amis le sort de la Mauritanie est dans les mains d'Allah d'abord et dans celles de ces ctoyens qui contrairement à ce qui dit votre articles et les laudateurs de ce regime et son Union Pour Rien, les populations n'en veulent plus. La Mauritanie a besoin d'un autre avenir que la junte est intrinsequement incapable de la lui forunir et qui l'a prouvée depuis 1978!!!! Alors taisez vous avec ses articles bidons et sans valeur. Qui vivra verra....

  • unitéRIM (H) 26/07/2018 08:12 X

    Cette analyse a, au moins, mis en exergue certains aspects que nous avions ignorés.

  • abdi10 (H) 25/07/2018 21:19 X

    Les militaires vont s'éterniser au pouvoir parce qu'ils ont réussi à capitaliser toute l'élite intellectuelle, les leaders d'opinions (imams, ulémas, chefs de tribus, chefs de villages), l'administration, la justice etc.

  • medabdul (H) 25/07/2018 21:13 X

    @ SAMBOY OU YAYE BOY qui n'a pas un problème existentiel en Mauritanie? au train ou vont les choses;toi tu en as et non des moindres. mon petit.

  • samboy (H) 25/07/2018 19:26 X

    medabdul j'ai une question a te poser : est ce que tu as une occupation? tu es toujours sur cridem pour commenter et insulter. est ce que tu n'as pas un problème existentiel?

  • medabdul (H) 25/07/2018 18:32 X

    SUUPUTATIONS. REFLEXIONS et analyses a tout vent;vous parlez de chefs tribaux;de familles:tout un bazar de conneries mais y'aune dimension capitale que vous oubliez;la SÉCURITÉ sans laquelle les tribus et autres merdes ne sauraient se perenniser:quand on a plusieurs milliards d'euros ou d'ouguyas il faut savoir les protéger;tout peut basculer en 48 heures dans ce pays ghazwani ne quittera pas les forces armées c'est la garantie de VIE de AZIZ.IL SERAIT général de corps d’armée pour quatre ans encore;si vous y comprennez quelque chose ........JOURNALEUX.