24-09-2018 15:10 - Mauritanie: l'avenir de plus de 70 partis politiques en suspens

Mauritanie: l'avenir de plus de 70 partis politiques en suspens

Le360 - La Mauritanie vient de vivre des élections législatives, régionales et locales, les 1er et 15 septembre 2018, avec la participation de 98 partis politiques. Dans cette pléthore de formations, une vingtaine est parvenue à placer des représentants au sein des assemblées municipales et à franchir la barre de 1% des voix exprimées, désormais exigés par la loi pour éviter une dissolution pure et simple à l’issue de deux consultations locales successives.

En effet, la loi 2012-024, relative aux partis politiques, en son article 20, alinéa 1,5 et 6, stipule qu'"un parti qui n’aura pas pris part à deux consultations électorales successives, ou qui n’aura pas totalisé plus de 1% des voies dans les mêmes circonstances sera, par la force de la loi, dissout".

De même, en matière de subvention aux partis politiques, au terme de la nouvelle législation et après les élections municipales "une allocation de 40% est versée de manière égale aux partis engagés et ayant totalisé plus de 1% des suffrages, et les 60% restants sont attribués aux mêmes formations, mais en fonction des voix obtenues".

Principal constat, au-delà de la lecture du texte, les partis qui ont su capter l’électorat au cours des 10 dernières années, ne se retrouvent pas sous la menace du nouveau texte. Ils ont tous réussi à attirer les quelques milliers de voix nécessaires pour dépasser la barre fatidique de 1% permettant d’échapper à la menace du législateur, à l’occasion des municipales 2018, qui marquent le point de départ de la mise en œuvre de la nouvelle loi.

Cependant, sur un plan symbolique, il faut noter que deux partis historiques, issus des rangs des premières formations politiques fondées dans la foulée de l’adoption de la constitution de juillet 1991, dans le sillage du processus de démocratisation engagée en Mauritanie après la conférence de La Baule de mai 1990, sont menacés.

Ainsi, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), né des centres du tout puissant Parti républicain démocratique et social (PRDS), fondé pour soutenir le recyclage du colonel Mou'awiya Ould Sid’Ahmed dans la vie civile et accompagner le retour de la Mauritanie à un régime constitutionnel, n’a pas pu dépasser le chiffre de 1% des suffrages valablement exprimés à l’occasion des élections municipales de 2018.

Situation identique pour le Rassemblement pour l’unité et la démocratie (RDU), première formation politique à disposer d’un récépissé de reconnaissance légale après l’adoption de la loi de juillet 1991 autorisant le multipartisme. Ce parti a été créé par Ahmed Ould Sidi, brillant intellectuel, ancien ministre sous le régime de maître Moctar Ould Daddah.

Ces deux formations pourraient purement et simplement disparaître du paysage politique national en cas de nouvelle contre-performance électorales à l’occasion des prochaines législatives, prévues par le calendrier républicain en 2023.

Au final, plus de 70 partis politiques, sur la centaine que compte la Mauritanie, des formations dont la faiblesse rédhibitoire réside dans l’absence d’offre programmatique, devraient débarrasser le plancher à l’horizon des 5 prochaines années, estiment les observateurs.

Trop de partis politiques, foisonnement de candidatures fantaisistes, la Mauritanie serait-elle à l’heure de l’assainissement et de la rationalisation de l’espace politique, afin de rendre l’organisation des élections moins coûteuse?

 Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : Le360 (Maroc)
Commentaires : 2
Lus : 2821

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • yawonni (H) 24/09/2018 16:10 X

    medabdul (H) bishech !! certainement l'auteur n'a fait que transcrire ''fidelement''voies comme c'est ecrit a la source. Sinon alors il faut lire et comprendre a la michel Kankan ce qu'ecrivent nos journalistes exepte Ahmed de Calame

  • medabdul (H) 24/09/2018 15:19 X

    A N'y rien comprendre;n'ayant pas totalise plus de 1% des VOIX plutôt au lieu de voies comme c'est écrit....... DU N'IMPORTE QUOI avec ses journaleux.