09-11-2018 15:10 - Bruxelles : discours de Hamdi Ahmed, représentant du président Biram à la Semaine de l'Afrique

Bruxelles : discours de Hamdi Ahmed, représentant du président Biram à la Semaine de l'Afrique

IRA-Mauritanie - Monsieur Zoltán Simon Chef d'unité Coopération de développement, des Droits de l'Hommes, Afrique, Asie, Océanie, Secrétaire du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement Européen,

Madame Cécile Kuyenge, Vice-Présidente de L’assemblée parlementaire paritaire ACP-UE,

Messieurs et mesdames les élus, honorables ;

Il y a quelques mois, par un esprit visionnaire, aimable et engagé pour la cause universelle de la dignité humaine, vous adressiez une invitation à mon compagnon de lutte et mon président Biram Dah Abeid, en tant qu'invité de marque de cet important événement : la semaine de l'Afrique.

L'intuition et la pertinence du choix que vous avez porté sur le président de l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie, dénote de l'intérêt que les élus européens accordent au drame humanitaire de la persistance de l'esclavage dans le monde et particulièrement en République Islamique de Mauritanie.

Mais hélas, le clan suprématiste acquis à l'esclavage et au racisme contre les mauritaniens d'ascendance africaine, a décidé d'attaquer notre courant abolitionniste et pacifique, en arrêtant le président Biram Dah Abeid, pour l'empêcher d'assister à cet important événement entre autres et le priver de battre campagne en Mauritanie pour le poste de député auquel il était candidat.

Ainsi chers élus, la quatrième incarcération arbitraire de Biram Dah Abeid, pour des raisons d'opinion, de militantisme, de droits humains et d'activisme politique pacifique, en l'espace de sept années, a privé mon camarade d'être parmi nous pendant la campagne et le vote pour les législatives mauritaniennes de septembre et d'être parmi vous aujourd'hui pour honorer à son tour l'honneur que vous lui avez fait.

Néanmoins, et malgré la sévérité de ses conditions carcérales et des brimades quotidiennes auxquelles il est confronté en compagnie de son collègue Abdallah Houssein Messoud, le président est bien confiant et réconforté par le soutien du peuple mauritanien qui l'a élu en étant prisonnier, et votre solidarité sans faille, vous honorables députés, à le faire représenter ici à Bruxelles, par ma personne.

Je vous informe que la majorité du peuple mauritanien, qui, parce-que non arabe ou pas considérée comme telle, ploie sous l'écrasement d'un esclavage et d'un racisme, domestiques et d'État, institutionnalisés mais non-écrits et érigés en apartheid de fait.

Les organisations internationales crédibles et indépendantes soutenant notre lutte, comme Amnesty International, Humain Right Watch, Front Line Defenders, Anti-Slavery International, la FIDH et ACAT pour ne citer que celles-là , abondent de témoignages dans leurs rapports et notes d'alerte, qui étayent mes propos. Je vous convie aussi, honorables députés, à consulter les critiques et recommandations, récurrentes et persistantes, des rapporteurs spéciaux et experts des Nations-Unies, dans les différents compartiments des droits de l'Homme, libertés et droits démocratiques en Mauritanie.

Le régime mauritanien de Mohamed Ould Abdelaziz a fortement restreint l'indépendance des juges et a inféodé le pouvoir judiciaire au service de règlements de compte avec les communautés opprimées, les défenseurs des droits humains et les opposants politiques n'ayant pas accepté le rôle de faire – valoir d'un pseudo-régime démocratique.

La torture est érigée en moyen de dissuasion de toute persévérance de l'engagement libre contre les injustices et les oppressions; les différents rapports des ongs internationales et des institutions onusiennes, vous renseignent comme option officielle de la police contre les détenus d'opinions anti-esclavagistes et les détenus de droit commun parmi les citoyens noirs ou immigrés subsahariens en Mauritanie. Je ne peux aussi que vous décrire l'actualité quotidienne de la violence policière gratuite, appliquée de manière sélective, et extrêmement disproportionnée, aux manifestants pacifiques noirs, et particulièrement les abolitionnistes.

Ici je vais illustrer mes propos par un extrait des prises photos et vidéos des deux dernières marches pacifiques du mouvement IRA, réprimées dans le sang, par la police dirigée par le général Mohamed Ould Meguett, respectivement le 8 et le 29 octobre 2018. Cet officier supérieur mauritanien, troisième personnage de l'oligarchie militaire dirigeant la Mauritanie depuis 2005, est le directeur général de la sûreté de Mauritanie depuis 2014; IRA-Mauritanie le considère comme le principal architecte de la torture et des violences policières qui cible les détenus et les militants d'IRA-Mauritanie.

Honorables, notre ONG IRA-Mauritanie étant interdite par le régime mauritanien dès sa naissance, le président Biram Dah Abeid a eu l'idée de s'appuyer sur les justes dans les pays et sociétés du monde libre; ainsi des femmes et des hommes, émus par la persistance des formes les plus atroces et ancestrales de la traite des noirs en Mauritanie, de la discrimination envers les populations noires de ce pays qui rappelle dans certains aspects, le défunt apartheid en Afrique du Sud, ont fondé des associations IRA dans leurs pays, en vue de contribuer à l'éradication de l'esclavage dans le dernier pays esclavagiste au monde qui est la Mauritanie.

Au nom du président Biram Dah Abeid, je rends hommage à toutes les IRA européennes, à commencer par la première d'entre elles, IRA-France, jusqu'à la dernière née, IRA-Allemagne, en passant par IRA-Pays-Bas, IRA-Espagne et IRA-Italie, et en soulignant la présence à mes côtés madame Maryvonne Maes la présidente d'IRA-Belgique.

Madame Maes et ses collègues dans leur ASBL IRA-Mauritanie-Belgique, représentent notre relais fidèle et actif devant les autorités belges et européennes et constitue avec notre partenaire UNPO des appuis efficaces et indispensables à notre plaidoyer européen.

Honorables, le soutien de votre groupe parlementaire, de votre importante institution parlementaire, de vos pays respectifs et de l'Union Européenne, est indispensable à la libération de Biram Dah Abeid et de Abdallah Houssein Massoud, à l'éradication de l'esclavage et à la fin de l'oppression des citoyens d'ascendance africaine en Mauritanie, et la démocratisation et pacification de ce pays, allié stratégique de l'Europe.

Hamdi Ahmed,
Représentant du président Biram Dah Abeid à la Semaine de l'Afrique organisée par le parlement européen à Bruxelles du 5 au 9 novembre 2018

Bruxelles, le 08 novembre 2018


Avec Cridem, comme si vous y étiez...


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Source : IRA-Mauritanie
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Commentaires (1)

  • lhraki (H) 09/11/2018 15:39 X

    C'est à mon humble avis ce petit imbroglio judiciaire de trop entre Biram et ce fameux journaliste ,survenu au moment des élections, qui aux yeux des américains a fait déborder la vase. Le gouvernement américain aurait pris cette coïncidence mal venue pour un stratagème du gouvernement mauritanien qui consistait à accabler Biram pour mieux s'en débarrasser à ce moment décisif.Ce qui reste à démontrer. Cette décision des américains de suspendre la Mauritanie de l'AGOA aurait donc pu être évitée côté mauritanien,en étouffant cette affaire, au départ. Malheureusement, les autorités mauritaniennes n'ont pas fait preuve d'intelligence et de tact diplomatiques ,comme il le fallait.