05-08-2019 11:11 - Vidéo. Ghazwani face à ses engagements

Vidéo. Ghazwani face à ses engagements

RMI-Info - Mohamed Cheikh Ould Ghazwani est officiellement investi, jeudi 01.02.19, Président de la République Islamique de Mauritanie. Il a remporté les élections du 22.06.19, avec un score de 52%. Les quatre autres candidats de l’opposition refusent toujours de reconnaître les résultats publiés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et confirmés,le premier juillet, par le Conseil Constitutionnel (CC).

Lors de son investiture onze présidents africains ont répondu à l’invitation. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont envoyé leurs premiers ministres.

Les Européens ont été représentés, en plus des Ambassadeurs accrédités à Nouakchott, par le futur Ministre Européen des Affaires étrangères, un député français. Le Président de la Commission Africaine, Moussa Faki, a compté parmi les invités de marque de l’investiture.Trump a dépêché son conseiller en Écologie.

Une alternance mitigée ?

Dès le lendemain de son élection, plusieurs analystes ont salué une « alternance démocratique » mais ils se divisent pour déterminer s’il agit ou non d’une véritable « alternance civile ou militaire ». Pour eux, tout compte fait, c’est un général putschiste, devenu civil après son coup de force en 2008, et élu à deux mandats successifs, qui laisse place à un autre, qui a gravi toutes les échelles de la hiérarchie militaire du pays.

Bien que mitigé, c’est du moins, pour la première fois de l’histoire de la Mauritanie, un président démocratiquement élu qui cède le pouvoir à un autre venu par la voie des urnes.

Les Mauritaniens attendent plus de justice sociale et moins de déclarations de bonne foi

Dans son discours, le Président de la République a salué la maturité politique des Mauritaniens et il s’est engagé à être le Président de « ceux qui ont voté pour lui ou contre lui ». Il a félicité tous les candidats de l’opposition d’avoir proposé des programmes « pertinents et ambitieux ». Dans son programme gouvernemental, il s’est proposé de procéder à des réformes prioritaires, et notamment la modernisation de l’administration.

Parmi ses priorités, on peut également citer l’éducation, l’autonomisation des femmes et la cohésion nationale.

Et sur ce dernier point, plusieurs observateurs attendent de Ghazwani la réparation des erreurs faites notamment lorsqu’il était le chef d’état major de l’armée. En effet, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer les discriminations raciales dans les concours de recrutement des officiers.

En effet, il a été constaté au sein des recrutements d'élèves officiers de la Gendarmerie nationale, de l’Armée de l’air et d’autres corps d’élites une quasi exclusion des Noirs. Les citoyens veulent aussi une représentativité exemplaire et tout sauf un gouvernement aux relents racistes.

Sur le plan économique, il est attendu la répartition équitable des richesses du pays. Des opérateurs économiques espèrent voir la diversification des partenaires et surtout plus de transparence dans l’octroi des marchés publics. Là aussi, plusieurs observateurs avaient critiqué la composition ethnique du Patronat mauritanien qui n'est composé que d'hommes d’affaires maures.

Il s’agit-là d’un état de fait qui crée des frustrations et creuse le fossé entre les communautés du pays. En bref, le Président élu doit savoir que les citoyens ne demandent que de la justice sociale afin de sentir leur appartenance effective à la Mauritanie.

Le dialogue qui n’arrive pas.

Au lendemain de la proclamation des résultats des élections présidentielles, un dialogue politique, qui ne trouve pas encore d'épilogue, a été engagé par le ministre Porte parole du gouvernement d’Abdel Aziz.

Le candidat Biram Dah Abeid, arrivé deuxième, avait refusé de signer un protocole d’accord le mercredi 31 juillet dernier. Ses représentants aux négociations avaient exigé la reconnaissance officielle de son parti le RAG, d’IRA, son organisation de défense des droits de l’homme, et du parti politique Forces Progressistes pour le Changement (FPC) que préside l’opposant historique Samba Thiam.

À ce jour, la classe politique attend l’installation du futur gouvernement pour voir l’évolution du dossier. Les tractations vont certainement reprendre car la majeure partie des candidats sont à l’extérieur du pays.

Le président Mohamed Ould Ghazwani a plusieurs défis à relever. En premier lieu, sortir du joug de Mohamed Ould Abdel Aziz, même si il aura besoin de ses conseils et de son expérience. Au regard de son héritage, l’ombre de ce dernier ne doit pas planer sur ses décisions.

Il doit s’entourer d'hommes consensuels, enclins au dialogue et ouverts aux propositions de l’opposition. Et enfin, se dire que gouverner, c’est prévoir, surtout en Mauritanie, où tout se vend et s’achète. Rappelons-lui, il avait dit lors de son discours de candidature que « l’engagement avait un sens chez lui ».

--------







La Rédaction



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 5
Lus : 3346

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (5)

  • SUIVIGHAZ (H) 05/08/2019 18:42 X

    Bonbrutecinglé (H)! Il faut relire Leukle qui rappelle ce que doit être un président de conseil cont. Voila il ne doit pas être flagorneur ,laudateur....On comprend qu'il veut ménager les deux faux-amis. A quoi a servi sa longue carrière dans l'administration: j'attends quelque chose de concret .....pas d'abstrait Bonbrutecinglé (H).

  • LEUUKLE (H) 05/08/2019 15:17 X

    Je veux comprendre pourquoi ce zèle du président de la cour constitutionnelle dans ce discours qui a perdu toute sa raison et son sens pour une investiture présidentielle.

    Ce texte est tiré des réseaux sociaux et je vous invite à le lire tout en en saluant au passage l’auteur:

    POUR CEUX QUI VEULENT QUE LA MAURITANIE REDEVIENNE UNE NATION FONDÉE SUR LES VALEURS RÉPUBLICAINES, LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DOIT ÊTRE, POUR EUX, UNE INSTITUTION MAJEURE, SUPÉRIEURE, ÉLOIGNÉE DES CONTINGENCES POLITIQUES.

    À ce propos j’ai écouté attentivement chaque mot prononcé par le président du Conseil constitutionnel Diallo Mamadou Batha à l'occasion de l'investiture du président nouvellement "élu". Beaucoup le savent, Il a été dans l'administration le collaborateur de plusieurs régimes militaires... comme bien des cadres de ce pays. Normal. Il s'est même investi en politique au service des putschistes.

    Compréhensible. Il continue encore, manifestement et malheureusement à tors aujourd'hui, cet investissement partisan. En effet dès l'instant où il est DEVENU LE PREMIER DE CEUX QUI DISENT, en dernier ressort, le DROIT relatif aux affaires constitutionnelles, il a l'obligation de S’ÉLEVER à la hauteur de sa nouvelle CHARGE!

    J'ai eu honte pour la Mauritanie, j'ai surtout EU HONTE POUR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DONT LE PRÉSIDENT S'EST TOTALEMENT RIDICULISÉ, DEVANT TANT DE MONDE, EN FAISANT OUVERTEMENT LE GRIOT DE BAS ÉTAGE pour un président sortant tout comme pour le président qu'il est chargé d'investir. Président qui, normalement, DOIT VOIR EN LUI, UNE AUTORITÉ TOTALEMENT INDÉPENDANTE DU POUVOIR PRÉSIDENTIEL, le chef d'une INSTITUTION CAPABLE DE LUI DIRE NON demain.

    NON, Mr le président, vous avez outrepassé vos prérogatives constitutionnelles; le cas échéant! Le plus ordinaire des citoyens républicains conviendrait que le président du conseil constitutionnel DOIT DIRE LE DROIT, RESTER NEUTRE, AU DESSUS DE LA MÊLÉE ET DE LA LOUANGE POLITICIENNE! Qu'importe pour les mauritaniens que le président du conseil, ai bien ou mal connu Ould Abdel Aziz ou Ould Ghazwani, ou quiconque d'autre, durant sa carrière administrative? Que leur importe qu'il soit content de sa personne ou de l'homme qu'il est devenu ?

    SA FONCTION lui dicte de RESTER EN DEHORS DES COQUETTERIES POLITIQUES et de veiller au respect de la constitution. Tout autre comportement est MINABLE...

    Il rappelle les courbettes de cette partie de la classe politique mauritanienne qui tourne comme une nuée de vautours aux alentours de tous les pouvoirs militaires, depuis plus de quarante ans ! LES HOMMES DÉTRUISENT OU CONSTRUISENT LES INSTITUTIONS, QUI ELLES, SONT LES SOCLES POUR BÂTIR LES ÉTATS, POUR FAIRE RESPECTER LES LOIS, POUR RENDRE LA JUSTICE, POUR VEILLER AUX GRANDS ÉQUILIBRES, POUR TRANSFORMER DES PEUPLADES EN CITOYENS DE NATIONS...

    C'est selon, qui nous choisissons, chacun, d’être: un homme libre, indépendant et digne ou un thuriféraire. LES INSTITUTIONS COMME LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ou LA COUR SUPRÊME ou encore LA COUR DES COMPTES, pour ne citer que celles-là, ne méritent pas d'avoir pour présidents ces flagorneurs-là! Pauvre Mauritanie, tes rêves et ta quête de démocratie, d'émancipation, d'égalité, de liberté, DE DIGNITÉ, D'HONNEUR, ressemblent de plus en plus à des mirages...

  • mystere1 (F) 05/08/2019 12:47 X

    On vous attend monsieur le président, pour votre nouveau chemin difficile à faire, vous avez juré sur Le Saint Coran qui n’est pas un jeu, devant tous les témoins, nationaux comme internationaux, donc soyez ferme sur pieds, en sortant de votre coquille, bonne chance.

  • Bonbrutecinglé (H) 05/08/2019 12:30 X

    Très beau discours sur la Mauritanie et ses habitants, vous avez était le meilleur dans ces moments historiques du pays, monsieur le président du constitutionnel, votre discours devant les chefs d’état africains marquera l’histoire de la Mauritanie, vous avez honoré les mauritaniens et le peuple noir et blanc de ce pays qui se croyait oublier et maudit, tout l’honneur de cette passation est pour vous. Les racistes ne seront pas contents d’entendre que la Mauritanie était bâtie par des Poulaar, des Soninkés, des Wolofs et des maures (arabe), ils ne sont pas contents de cela, Aziz est resté muet et sans voix. Dans cette salle il y’avait une seule voix, la vôtre véridique et constante, mais aussi il y’avait trois hommes : Un bon c’était vous certainement, une brute le nouveau venu, il croit pouvoir tout changer en un seul coup de balai, mais il y’avait aussi le vrai cinglé Aziz, c’est celui qui nous quitte et peut être à jamais, ce qui est sur ce jour 1er Août 2019 vous étiez le seul homme sans pareil en médaille et en honneur. Merci Président Diallo Mamadou Bathia.

  • MAINSPROPRES (H) 05/08/2019 12:25 X

    Au nom de la jeunesse hratine, nous demandons au nouveau président de ne rien confier aux vieux hratine qui ont déjà v*** l'argent public à leur profit personnel. Il y a suffisamment de cadres compétents et intègres et propres parmi la jeunesse. Ghazouany doit donc choisir parmi nous et non ces vieux voleurs budgetivores qu'on connaît bien et qui n'ont rien laissé sur leur passage à la tête des institutions à l'intérieur comme à l'extérieur.