17-08-2019 14:30 - Mauritanie : la dissolution du parlement, un véritable casse-tête de Ould Ghazouani

Mauritanie : la dissolution du parlement, un véritable casse-tête de Ould Ghazouani

Kassataya - L’idée de dissoudre le parlement par le nouveau président mauritanien focalise cette semaine l’attention des observateurs au moment où le nouveau gouvernement ne fait pas l’unanimité au sein de l’UPR majoritaire à l’assemblée nationale.

Même si cette dissolution a effleuré l’esprit du nouveau locataire du palais de Nouakchott ce n’est pas une bonne idée. La difficulté à laquelle fait fasse le président Ould Ghazouani c’est Le parti-Etat UPR qui traverse une zone de turbulences avec un début de grogne de certains caciques du régime qui déplorent l’absence de certains cadres dans le gouvernement de Ould Cheikh Sidya.

Ce malaise réside même dans l’élection du dauphin de Ould Aziz. Les militants du parti n’ont pas apprécié les méthodes utilisées par leur chef qui s’apparentaient à un deal entre les deux généraux pour reconduire l’armée au pouvoir.

C’est clair le forcing de Ould Aziz a joué beaucoup dans la victoire finale aux triples élections de septembre 2018 où le parti a obtenu une large majorité au parlement et conquis toutes les régions et plus de la moitié des mairies et l’élection de Ould Ghazouani avec une majorité de plus de 52 pour cent des suffrages à la présidentielle du 22 juin dernier.

L’UPR doit tous ces succès à Ould Aziz qui s’est impliqué personnellement même dans toutes les campagnes pour en arriver là. Ce rappel des faits est très significatif du malaise au sein de la majorité. Le nouvel homme fort entend tourner une page pour en écrire d’autres.

Mais c’est sans compter sur les fidèles de Ould Aziz qui veulent avoir leur part du nouveau gâteau. En tournant le dos à beaucoup de caciques du parti Ould Ghazouani court le risque d’être rattrapé par l’histoire en se faisant beaucoup d’ennemis pour le moment au sein de l’appareil du parti qui envisage de tenir son congrès pour élire son président.

Cette grogne n’est pas encore finie malgré les concertations du chef de l’Etat avec le président du parti et de l’assemblée nationale. Pour l’instant elle n’a pas atteint le parlement. Mais si le mécontentement touche beaucoup de députés le risque d’un bras de fer est réel.

Et dans ce cas c’est aussi un risque de blocage qui pourrait conduire à une crise parlementaire semblable à celle des sénateurs en 2007 sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a mal fini avec le coup de force en 2008 de Ould Aziz.

Un casse-tête du nouveau président qui devra agir vite pour convaincre ses troupes à rentrer dans les rangs surtout pour les irréductibles qui souhaitent le retour de Ould Aziz. Il a encore le temps avant la session extraordinaire du parlement en septembre prochain. Un passage obligé pour le chef du gouvernement pour présenter son programme.

Cherif Kane





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Commentaires (7)

  • Ahmedabdallah (H) 19/08/2019 04:57 X

    L"ancien dictateur Aziz est certes un "nevrosé de l'argent sale", mais il n'est pas bête! Pour pouvoir penser à dissoudre la chambre d’enregistrement actuelle (qui tient lieu de "parlement"), il faut des moyens financiers! Or l'ancien dictateur Aziz, ayant pensé à cela avant de se barrer de la Mauritanie, aurait vidé, nous dit-on, les deniers publics du Trésor, et rempli, nuitamment plus de 300 valises pleines à craquer de devises et des ouguiyas! Dans ces conditions, Monsieur Ghaz ne songera même pas à la dissolution de la chambre! Soyons et restons lucides! Ghaz est complètement pris en tenaille, il se trouve entre le marteau des caisses de l'Etat vidées, et l'enclume de ses vœux pieux rabâchés maintes fois au peuple, pendant la campagne électorale! C'est tout!

  • moreandmore (H) 18/08/2019 19:50 X

    La dissolution du Parlement serait un signal fort, Ghazwani en aura t-il le courage ?

  • Marrakech (F) 18/08/2019 19:48 X

    Le renouveau passe par la dissolution du Parlement, sinon le nouveau président et son gouvernement seront empêchés d'agir !

  • Mohamedene (H) 18/08/2019 02:37 X

    Nous n'avons besoin que de la dissolution du parlement pour porter très haut les couleurs de notre Patrie, ternies par 11 ans de pouvoir personnel sans concession. Avec cet acte dissolution nous montrerons qu'il ya autre chose qui anime la majorité du peuple Mauritanien meurtri.

  • lhraki (H) 17/08/2019 18:57 X

    Ghazouani n'a rien à craindre,si le parlement venait à lui mettre les bâtons dans les roues,il pourra le dissoudre et obtenir facilement ,en cas d'élections anticipées,une majorité absolue grâce aux hommes libres et de bonnes volontés et aux mécontents du régime défunt

  • bleil (H) 17/08/2019 15:13 X

    Le pays exhale encore le relent fétide de certains aberrations du passée. Dans l’intérêt général nous avons besoin de l'élection d'un nouveau parlement, fondé sur un processus électoral permettant le choix libre et éclairé des citoyens, tout en permettant un meilleur fonctionnement de notre démocratie balbutiante !

  • mdmdlemine (H) 17/08/2019 15:00 X

    Tout ce qui est bâti sur le faux est nul ! A gouvernement compétent, il faut un parlement compétent l"'actuelle assemblée compte en son sein des députés intégres mais la majorité des parlementaires n'ont pas de bagage intellectuel et ne représente pas réellement le peuple Le parlement quasi parfait auquel les mauritaniens ont besoin est cette chambre qui représentera approximativement "avec toutefois les imperctions des élections", 48% d'opposants relativement au prorota des taux réazlisés par les candidats malheuruex et le reste pour uner majorité non co,nfortable peut on dire C'est en réalisant cet objectif qu'on se trouva devant un parlement et gouvernement qui font de l'intérêt général leur fer de lanbce et qui seront deconnecté des concepts de la tribu, de la famille, de la communauté autrement dit l'Assembl&ée générale doit pêtre dissoute pour donner un parlement proche de la réalité avec 10% des partisans de Biram, 8% des militants de Kane Hamidou Baba négromauritaniens, 10% des islamistes et des prgressistes et 50% toutes catégories confondues Oui pour la dissolution sinon Ghazouani nez pourra travailler avec des députés refractaires aux réformes et mus par des intérêts personnels