04-10-2019 21:03 - L'Ufp réclame un dialogue national inclusif sur l’ensemble des grandes questions (Résolution intégrale)
UFP - Réuni en session extraordinaire les 27 et 28 septembre 2019, le Bureau exécutif a procédé à l’analyse des situations internationale, régionale et nationale.
Au niveau international, le Bureau exécutif
1- Constate avec regret et préoccupation la persistance des tensions et conflits locaux, en particulier au Proche-Orient et en Libye, souvent entretenus par des ingérences étrangères aux dépens des peuples ;
2- Appelle les peuples du monde et les organisations internationales à œuvrer pour le rejet de tout diktat de grande puissance et à l’instauration d’un nouvel ordre international basé sur le respect des droits des peuples à la souveraineté et à jouir de leurs richesses, et sur la justice et la paix.
3- Condamne le recours à la violence aveugle, terroriste de groupe ou d’Etat et à toute violence comme voie de règlement des contradictions entre communautés et entre pays.
Au plan régional, le Bureau exécutif
- S’inquiète de l’extension et de l’approfondissement de la crise sécuritaire au Sahel, suite à l’échec de la stratégie suivie dans la lutte contre les groupes armés djihadistes ;
- Exhorte les Etats de la région à régler, de façon juste, les contradictions au sein de leurs peuples et à coopérer en vue d’assurer la paix et la sécurité à leurs sociétés menacées, en privilégiant des stratégies endogènes et intégrées ;
- Réitère sa politique de soutien à la neutralité positive suivie par l’Etat mauritanien à l’égard du conflit au Sahara. A ce sujet, il exprime son attachement au principe d’auto-détermination du peuple sahraoui, y compris au choix de l’indépendance, et souhaite vivement qu’une solution négociée entre le Maroc et le Polisario mette fin à ce conflit fratricide.
Au plan national, le Bureau exécutif
1. Constate avec amertume que le pays reste otage du bilan de la gestion désastreuse des affaires publiques par le pouvoir sortant de Mohamed ould Abdel Aziz. Bilan qui se traduit sur le terrain par :
▼ une dégradation des conditions de vie des populations, surtout les plus vulnérables du fait de la gabegie, d’une inflation galopante, d’un chômage massif, surtout des jeunes et des femmes, et de l’absence de politiques efficaces de l’Etat, de lutte contre la pauvreté et de développement ;
▼ l’approfondissement des inégalités sociales nées des pratiques discriminatoires et chauvines qui deviennent un terrain fertile pour les dérives de toutes sortes ;
▼ l’abandon du monde rural victime de la pauvreté, de la sécheresse, de l’isolement et de l’insécurité à nos frontières Est, ce qui déstructure l’économie rurale et provoque un exode massif vers les villes ;
▼ la faillite des services sociaux, notamment la santé et l’enseignement ;
▼ l’exploitation sans vision des ressources naturelles qui confine parfois au pillage et qui est accompagnée de graves risques écologiques sur notre environnement ;
▼ la faillite morale des pouvoirs publics qui entretient la culture de la corruption et de la délinquance.
2. Invite le nouvel exécutif à prendre toute la mesure des dangers qui pèsent sur le pays, en cas de persistance du statuquo
3. Réclame
- un audit externe de la gestion des principales entreprises publiques par le pouvoir sortant de Mohamed ould Abdel Aziz, notamment la SNIM, la SOMELEC, les ports autonomes de Nouakchott et de Nouadhibou
- la mise en place d’un plan d’urgence en faveur des populations victimes de calamités naturelles, en particulier les populations d’agriculteurs et d’éleveurs
- un dialogue national inclusif sur l’ensemble des grandes questions qui déterminent le devenir de notre pays (unité nationale, extirpation des pratiques de l’esclavage, gestion et juste répartition des richesses nationales, système électoral consensuel, réforme de l’enseignement, réforme du système de santé, libertés publiques etc.)
- l’arrêt des poursuites contre les opposants à l’extérieur (Oul Bouamatou, Limam Chafi, Mohamed ould Debagh, Vervoura, groupe Oulad Leblad etc.) et à l’intérieur (syndicalistes, journalistes, sénateurs etc.)
- lever l’obstacle injustifié à la poursuite d’études de centaines de bacheliers
- la définition et la mise en œuvre d’une véritable stratégie nationale de protection de notre jeunesse et de nos enfants contre le péril de la drogue.
Nouakchott, le 29 septembre 2019
Le Bureau Exécutif