07-11-2019 18:45 - Nouvelle attaque contre le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid

Nouvelle attaque contre le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid

La Libre Afrique - Biram Dah Abeid, 54 ans, militant anti-esclavagiste mauritanien qui a reçu, en 2013, le prestigieux prix des Nations unies pour les Droits de l’homme et qui est arrivé second à la présidentielle de juin dernier dans son pays, est l’objet d’une nouvelle attaque au Sénégal.

Dans ce pays, plus démocratique que la Mauritanie, les autorités avaient annulé à deux reprises une conférence de presse du militant anti-esclavagiste en 2017, sur pression de Nouakchott.

Ce jeudi 7 novembre, le média en ligne Dakaractu l’a mis en cause dans un vol de munitions à l’armée sénégalaise, suscitant l’indignation de Biram Dah.

4500 munitions de guerre

Il y a peu, les autorités sénégalaises ont découvert le vol de 4500 muinitions pour AK-47 dans les stocks de leur armée. Alors que la justice sénégalaise a ouvert une enquête – qui viserait jusqu’ici un jeune militaire local et deux chauffeurs – Dakaractu titre: « Visé par Nouakchott dans l’affaire du vol de munitions de guerre à Dakar, l’opposant Biram Dah Abeid risque-t-il gros? ».

Le corps de l’article assure que les autorités mauritaniennes accusent « les candidats de couleur de tenter de déstabiliser le nouveau pouvoir », et cite nommément « Biram Dah Abeid, puisqu’il s’git de lui ».

Interrogé par La Libre Afrique.be, Biram Dah – en route pour Dakar – a souhaité « que l’enquête sénégalaise aille jusqu’au bout pour démêler l’écheveau et situer les responsabilités dans ce vol.

Mes principes ont toujours été un refus total de la violence, sous quelque prétexte que ce soit ». Et d’annoncer que « les journaux qui ont publié ces calomnies vont devoir assumer leur responsabilité juridique ».

Le nouveau Président plus ouvert

Le parlementaire mauritanien « craint fort qu’il s’agisse là d’une tentative de faire échouer l’entente sur les questions de démocratie et de droits de l’Homme qui se dessine entre nous », militants anti-esclavagistes de l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), « et le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani ».

Ce dernier, bien qu’ancien « numero deux » du régime de l’ex-président Abdel Aziz, a montré une ouverture inédite.

Le 30 septembre, il a en effet longuement reçu Biram Dah Abeid pour un entretien sur les violations des droits de l’Homme en Mauritanie, dont la persistence des pratiques esclavagistes et le rôle néfaste joué par un groupe de juges d’instruction du tribunal de Nouakchott, qui préfèrent s’en prendre aux militants anti-esclavagistes qu’à réprimer l’esclavage comme le veut officiellement la loi mauritanienne.

Le 1er octobre, lors d’une conférence, Biram Dah s’était félicité de trouver dans le nouveau chef d’Etat la « volonté de trouver une solution en vue de consolider l’unité nationale ».

Dans son entretien avec La Libre Afrique.be, jeudi, le parlementaire anti-esclavagiste a estimé que la tentative de « faire échouer » ce début prometteur pouvait émaner tant de « certains secteurs au sein du pouvoir que de groupuscules aigris au sein de l’opposition » en Mauritanie.

Par Marie-France Cros



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Commentaires (4)

  • rimois (H) 08/11/2019 12:33 X

    Liberté de presse d'accord mais pour une presse responsable et mature

  • tarhilgazra@yahoo.com (H) 08/11/2019 09:26 X

    Mme Cros a oublié que le ministre de l intérieur a déclaré que les "4500" cartouches étaient destinées à la Fédération de tir à la cible.

  • leguignolm (H) 07/11/2019 21:43 X

    Je me demande si çà fait partir de la diplomatie qu’un pays accepte qu’un autre pays l’accuse d’une déstabilisation.

  • Endosmose Fort (H) 07/11/2019 20:38 X

    C'est du n'importe quoi, cette accusation ne pet être compris surtout venu d'une presse étrangère. Mais le jeu est clair, Ira en phase d'être reconnu par les autorités, il faut lui coller une tarte noir qui la plus grave et la plus cinglante, atteinte à la sûreté de l'état, voilà ce que nos autorités policière ont voulu coller à Biram. Il faut arrêter les anciennes pratiques, aucun mauritanien ne croit à ça, même les plus dupe te les plus cons, on peut accuser Biram de tout sauf la violence.