29-11-2019 17:32 - Des associations mauritaniennes des droits de l'homme adressent une lettre ouverte au Roi du Maroc

Des associations mauritaniennes des droits de l'homme adressent une lettre ouverte au Roi du Maroc

Mahamadou SY -  En 1990, après la population civile, noire, la Mauritanie s’est lancée dans une épuration ethnique au sein de son armée à partir du mois de septembre.

Plusieurs centaines de soldats noirs ont succombé à la torture quant ils n’ont pas été sommairement exécutés.

Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, à la base d’Inal (à quelques kilomètres de la frontière marocaine), pour célébrer la trentième année de l'indépendance du pays, vingt huit d’entre eux ont été pendus pour commémorer le trentième anniversaire de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale.

Ils ont été choisis pour être pendus par leurs bourreaux au hasard et sans raison aucune.

Ces crimes qui s'ajoutent à d'autres crimes commis par le régime du colonel président Sid' Ahmed Ould Taya sont un jalon du génocide d'une partie de la communauté noire entamé depuis les événements de 1989 qui ont vu plusieurs dizaines de milliers de citoyens noirs mauritaniens être déportés au Sénégal.

Les commanditaires et les auteurs de ce génocide sont connus et répertoriés. Le colonel Sidina Ould Sidi Hayba, accueilli dans votre royaume en qualité de conseiller militaire auprès de l'ambassade de Mauritanie au Maroc depuis le 31 décembre 2018, fait partie des auteurs avérés de ces crimes.

Au moment des faits, le colonel Sidina Ould Sidi Hayba (connu également sous le nom de Ould Taleb Bouya) commandait la base militaire d'Inal, transformée comme toutes les bases isolées du pays, en camps de concentration. Il s'est particulièrement illustré par sa cruauté et un zèle sans commune mesure lors des épurations ethniques au sein de l'armée mauritanienne. Il portait le grade de capitaine.

Nous, associations mauritaniennes des droits de l'homme, regroupant des veuves, des orphelins et des rescapés, dénonçons la présence de ce justiciable dans votre territoire. Cette démarche s'inscrit dans notre profonde conviction que le Royaume du Maroc, fortement ancré dans les valeurs de respect de la dignité, de l'intégrité physique et morale de la personne, et partie prenante des accords et traités internationaux, en l'espèce, ne saurait s'accommoder de la présence d'un criminel en liberté.

Fortes de cette conviction, nous demandons, à défaut de son arrestation, l'expulsion, du colonel Sidina ould Sidi Hayba, pour que les criminels de tous bords ne se sentent en sécurité nulle part !

Sa Majesté, nous vous prions de bien vouloir agréer l’expression de notre très haute considération.

Paris le, 28 novembre 2019

Organisations signataires :

AFMAF

ARMME

AVOMM

CAMME

CCR-M

COMITE INAL

Mauritanie min njejtta (USA)

Mauritanie Unification

OCVIDH

ODH

VOIX des martyrs





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : Mahamadou SY
Commentaires : 2
Lus : 2635

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • hayerim (H) 30/11/2019 13:33 X

    Est ce que le souverain peut réagir. Rappelons simplement que les crimes de sang commis à l'encontre du peuple sahraoui ne se comptent pas et se poursuivent! Emprisonné dans ce vaste et riche sahara, il continue pourtant à espérer mais ce roi là ne l'a pas écouté! Il n'écoutera certainement pas les autres. Chacun a ses casseroles qu'il traine et celles là sont plus lourdes et plus sales comme toutes les autres. Sachez que tant que les soit-disant "grands" de ce monde s'appellent 'Bush, Trump, poutine ou autres petis macrons et Boris", vous ne serez que de la chair à canon comme les petis juifs et arabs de palestine au grand dam des soit disant "défenseurs des droits de l'hommme" qui ne sont là que pour servir ces derniers, au moment voulu.

  • lass77 (H) 29/11/2019 20:40 X

    On va attendre longtemps si vous croyez que le Maroc va donner suite à cette demande malgré les relations ambiguës entre la Mauritanie et le Maroc sur le dossier du Sahara. Aucun pays maghrébin ou arabe ne se permettra de denoncer ce genocide entamé il y'a plus de 30 ans.J'ai l'habitude de dire ce qui s’était passé en Mauritanie était le prélude de ce qui allait se passer au Rwanda avec la complicité de la France.Pour le cas Mauritanien, la France n'a jamais de Mitterrand n'a jamais mis en garde les autorités mauritaniennes malgré plusieurs alertes.