Mohamed Ould Laghlal - Il ne s’agit là véritablement que d’actions planifiées dont le but est de provoquer d’une part une scission au sein de cette communauté arabo-berbère qui se compose de maures blancs et de maures noirs, et d’autre part de créer l’animosité entre nos différentes populations.

Il est important de signaler que les deux composantes de la communauté maure resteront éternellement unies et qu’elles résisteront à toutes les secousses et déjoueront tous les complots sordides fomentés contre elles. A préciser également que la cohabitation pacifique entre toutes nos communautés vaincra les tentatives sordides des politiciens de malheur qui ne se sentent à l’aise que quand notre pays se trouve dans une situation difficile.

Nous sommes condamnés à vivre ensemble sur cette terre mauritanienne que nous aimons beaucoup et qui compte, heureusement, plus d’un million de kilomètres carrés.

La propagande mensongère et subversive que mènent certains politiciens démagogues ennemis du peuple mauritanien, qui tentent par tous les moyens en leur pouvoir, de semer la discorde au sein de la communauté arabo-berbère ne réussira pas.

Qu’ils soient donc rassurés que cette communauté ne s’autodétruira jamais, bien au contraire elle restera unie et vigilante. Ces pêcheurs en eau trouble, pécheurs par excellence ne réussiront également pas à porter atteinte à la cohabitation pacifique entre nos différentes communautés : Maure, Poular, Soninké, wolof, cohabitation que renforcent des liens de sang, de religion et de bon voisinage séculaire.

Chaque pays a son histoire et le nôtre - ‘’ contre vents et marées’’ - a la sienne. Nous en sommes fiers et il nous importe d’en tirer les enseignements qu’il faut. Utilisons notre passé et notre présent pour préserver notre avenir et garantir notre survie, afin de bâtir une Mauritanie forte et prospère.

Sachons exploiter nos points faibles et renforcer nos points forts. Les erreurs de l’histoire doivent nous servir pour construire notre situation présente et à venir et ce par la lutte contre la pauvreté, les inégalités sociales et le sous-développement sous toutes ses formes. Il est injuste et inacceptable de rendre les maures blancs responsables de ces erreurs.

Permettez-moi d’attirer l’attention de tout lecteur avisé que les arabo-berbères ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que leurs frères noirs et qu’ils ne bénéficient d’aucun privilège, contrairement à ce que prétendent leurs ennemis ou plutôt les ennemis de la Mauritanie.

Ce sur lequel nous devons nous atteler c’est de lutter contre toutes les formes de séquelles qui existent dans notre pays : séquelles de l’esclavage mais aussi toutes les autres séquelles qu’on a d’ailleurs tendance à passer sous silence, comme si elles n’existaient pas.

En effet, elles sont bel et bien présentes et visibles et sont dues à une stratification historique rigoureuse de la société mauritanienne telle qu’elle existait avant l’avènement de l’Etat moderne.

Ces séquelles se retrouvent dans les populations de toutes nos communautés et il serait malhonnête et injuste d’en faire l’apanage de la communauté maure. Cette communauté ne doit nullement accepter d’être la victime passive des mensonges de quelques individus et groupuscules racistes pleins de mauvaise foi. De même qu’elle ne doit accepter d’être assimilée à l’Etat mauritanien.

Que chacun comprenne qu’il ne s’agit là que de purs amalgames. Les maures sont dans la même situation que les membres des autres communautés et rien ne les différencie d’eux, si ce n’est surtout la couleur, qui ne peut être synonyme d’oppression…

Je rappelle pour qui veut l’entendre que cette différence est présente dans tous les pays du monde, sans exception. A titre indicatif, je vais citer le Sénégal, le Mali, la Tunisie, la Belgique, la France, la Grande Bretagne, la Suisse, les Etats Unis d’Amérique, le Canada, la Fédération de Russie, l’Inde et la Chine.

Il me semble également que vouloir réduire la communauté maure aux maures blancs est inacceptable et il revient au gouvernement de se dresser contre de telles manœuvres et conceptions fausses, sous-tendues par une haine viscérale nourrie à l’égard des arabo-berbères de ce pays.

Sur un autre plan et sans essayer de prendre la défense des autorités politiques et administratives qui dirigent la République Islamique de Mauritanie - d’ailleurs, à n’en pas douter, elles sont elles-mêmes capables d’organiser leur défense - je rappellerai tout de même la définition de l’apartheid qui est une ’’ ségrégation raciale institutionnalisée, qui fut pratiquée systématiquement en Afrique du Sud jusqu’en 1991’’.

Les sud-africains seront certainement choqués s’ils apprendront qu’un négro-mauritanien a écrit le 28 Février 2020 que dans la conception de « ‘’l’Apartheid’’ tout n’était pas que négatif ». Plus grave encore, il a ajouté avec la plus grande virulence que la situation actuelle des maures noirs et des noirs négro-africains en Mauritanie est pire que celle des sud-africains noirs d’il y a plus de trente ans.

Ceci est vraiment exagéré et laisse apparaître au grand jour une volonté manifeste de répandre la haine qui peut conduire à des conséquences indésirables. Certaines personnes, non pas par ignorance mais par malignité ne se gênent pas d’utiliser certains concepts, dans le but de nuire à la communauté maure.

Heureusement, cette manœuvre ne pourra pas leur réussir, car les situations en question ne sont en rien comparables aux situations originales, que ce soit en Afrique du Sud, en Allemagne ou ailleurs. Je pense qu’ils doivent avoir compris.

Espérons que ceux qui utilisent la stigmatisation et la calomnie des maures à des fins lucratives abandonnent ce commerce odieux et reviennent à la raison, au lieu d’œuvrer pour les divisions, les mésententes et les stigmatisations qui ne sont dans l’intérêt de personne et qui peuvent être le prélude à des hostilités imprévisibles et des heurts violents et destructeurs, comme on en voit malheureusement dans beaucoup de pays africains et arabes.

Qu’ALLAH nous en protège ! Les mauritaniens ont plutôt besoin de paix, de nourritures, de médicaments et de cohésion sociale. Dans ce cadre, les responsabilités du gouvernement sont énormes. Il doit être à l’écoute de tous les mauritaniens sans exception aucune, de même qu’il ne doit accepter de se laisser entraîner, par des slogans creux, dans des chemins sans issue.

Pour cela, il doit mettre en œuvre des stratégies appropriées qui conviennent à tous les mauritaniens et éviter de favoriser une communauté, une frange de la population ou une catégorie sociale au détriment des autres…

Il est de son devoir également de ne pas accepter qu’une radio ou une télévision, ouvertes dans un pays quelconque répande la haine et l’intoxication contre l’une des composantes de sa population.

Ceci est inadmissible et il est du devoir de l’Etat mauritanien de défendre l’honneur, la dignité et en cas de besoin la vie de ses citoyens. Il est temps que nous comprenions que la souveraineté nationale exige la prise ferme et sans recul de certaines décisions qui peuvent, parfois, faire très mal.

Pour préserver l’avenir de notre pays, il est indispensable que nos gouvernants fassent appliquer systématiquement les lois en vigueur et qu’ils s’efforcent de trouver des solutions adéquates aux multiples et épineux problèmes qu’affrontent nos populations, indépendamment de leurs situations sociales.

Ceci dit, je ne peux m’empêcher de poser - à ceux qui parlent de temps à autre de discrimination positive comme s’il s’agissait d’une solution magique à tous nos problèmes - la question suivante : est-ce qu’il existe réellement une discrimination positive ? En conclusion, la Mauritanie ne se construira que par les bras de ses fils.

C’est pourquoi, il importe que l’unité nationale dont on parle beaucoup se réalise dans des conditions où prédominent l’entraide, la solidarité et la confiance mutuelle entre tous les citoyens.

Il est impérieux de noter que le premier pas vers sa concrétisation tant souhaitée mais toujours sujette à des difficultés qui se complexifient malheureusement de plus en plus, est le respect et l’acceptation de l’autre. N’attendons pas, unissons-nous et bâtissons ensemble une Mauritanie fraternelle, prospère, respectée et forte.

Par Mohamed Ould Laghlal
Inspecteur de l’Enseignement Fondamental à la Retraite.