Mohamed Ould Laghlal - Depuis quelques jours, bien avant la guérison de la totalité des patients testés positifs au Covid-19 dans notre pays, nous avons entendu circuler, à travers les réseaux sociaux et par bouche à oreille, les rumeurs les plus folles et les plus extravagantes.

On dit par exemple qu’à l’occasion du mois béni du Ramadan, la circulation entre les différentes entre les différentes Wilayas et à l’intérieur de celles-ci sera de nouveau autorisée.

A mon sens si cela s’avèrera vrai, nous devons nous attendre malheureusement à une propagation vertigineuse, catastrophique et ingérable de la pandémie du Covid-19. Soyons lucides, il ne doit échapper à personne que pour veiller à la santé de nos populations, le gouvernement mauritanien doit prendre des mesures appropriées telles que :

1- Lier l’allègement ou la fin du confinement et des autres mesures de prévention à la situation de la pandémie du Coronavirus dans les quatre pays limitrophes à savoir le Sénégal, le Mali, l’Algérie et le Royaume du Maroc. Ne nous voilons pas la face, tant que ce virus n’est pas totalement vaincu dans ces pays, la Mauritanie, qu’on le veuille ou non restera à jamais hautement menacée.

Dans notre grande majorité, nous avons tous vu et entendu à la télévision et à la radio les ravages occasionnés par cette pandémie dans les pays les plus avancés, les plus puissants et les plus riches du monde. Je peux en citer les principaux que sont la Chine, les Etats-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Italie, l’Espagne, la France et l’Allemagne.

Le Covid-19, a jusqu’à présent, étalé au grand jour la vulnérabilité de ces pays qui dictent leur loi à la planète entière, au mépris du droit international et de la souveraineté des pays et de leurs peuples.

2- Appliquer de façon radicale les mesures prises contre tous les rassemblements quels qu’ils soient et quels que soient leurs motifs ou leurs finalités. C’est ainsi que nous pouvons lutter efficacement contre le Coronavirus.

Ceci m’amène à dire que nous devons tous accepter et respecter les instructions des autorités compétentes : Présidence de la république, Commission interministérielle chargée du suivi de la pandémie, Ministère de la Santé, Ministère de l’Enseignement Originel et des Affaires Islamiques, Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, etc.

Nous devons tous comprendre qu’en toutes circonstances et principalement dans les situations de crises, le respect des lois et règlements en vigueur est un devoir de chaque citoyen. Sans ce respect des normes établies, il ne peut y avoir ni développement, ni sécurité, ni démocratie.

3- Eviter tout relâchement qui peut s’avérer dangereux. Ceci s’adresse à la Commission interministérielle qui doit au contraire ‘’durcir’’ certaines mesures pour l’application stricte des décisions prises pour arrêter la propagation du virus.

Nous voyons par exemple dans la plupart des quartiers de Nouakchott des rassemblements d’enfants de jour comme de nuit, comme si leurs parents n’étaient pas conscients de la situation que vit la planète entière, ce qui est regrettable et inadmissible.

Il y a lieu d’exhorter vivement les familles à jouer, vis-à-vis de leur progéniture, le rôle qui est le leur afin de contribuer à l’application des mesures de prévention contre cette épidémie meurtrière.

D’autres rassemblements interdits, mais cette fois-ci d’adultes, ce qui est choquant, sont observés dans toutes les Moughataâ de la Capitale. Heureusement qu’à ce jour 19 avril 2020, il n’y a plus de cas testé positif au Covid-19 en Mauritanie selon les sources sanitaires.

4- Utiliser de façon rationnelle, équitable et transparente le fonds d’aide mis en place par décision de Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani Président de la République pour venir en aide à 30 000 familles pauvres afin d’alléger leurs souffrances quotidiennes. Dans ce cadre, je vais ouvrir deux parenthèses. La première est une modeste demande que j’adresse à certains membres du gouvernement, à certains responsables administratifs et politiques ainsi qu’à certains directeurs d’entreprises publiques telles que la SNDE et la SOMELEC pour qu’ils nous fassent grâce de leurs interprétations personnelles réductrices des promesses du Chef de l’Etat, que ce soit en ce qui concerne les bénéficiaires éventuels du fonds de solidarité ou la gratuité exceptionnelle de l’Eau et de l’Electricité pendant cette période difficile que nous traversons.

La seconde est relative à une clarification du concept de familles pauvres. Ce que je veux dire c’est que les familles qui vivent dans la pauvreté sont dans une situation meilleure que celles qui vivent dans l’indigence ou pire que celles qui vivent dans la misère.

Ces trois catégories constituent probablement plus de 90% de la population mauritanienne, chose qui mérite d’être méditée.

Pour finir, je pense que ce dont a besoin le peuple mauritanien, c’est des responsables propres, non impliqués dans des scandales financiers ou autres et capables de bien gérer la chose publique et de mettre en œuvre des stratégies à court, moyen et long termes, pour assurer et promouvoir le développement socioéconomique de la Mauritanie.

19 Avril 2020 -

Mohamed Ould Laghlal

Inspecteur de l’Enseignement Fondamental à la Retraite