25-07-2020 07:00 - Oumoulkhair Mint Yarbe se rétracte après avoir vécu l’enfer chez ses bourreaux

Oumoulkhair Mint Yarbe se rétracte après avoir vécu l’enfer chez ses bourreaux

Le Calame - Libérée du joug de l’esclavage en 2007 dans lequel une famille l’a maintenue dans la localité de Yaghref (70 km d’Atar), elle, ses enfants et quelques membres de sa famille des décennies durant, Oumoulkhair Mint Yarbe vient de se rétracter, a annoncé ce jeudi 23juillet, l’organisation SOS Esclaves au cours d’une conférence de presse tenue à son siège.

Partie à Atar pour déposer plainte contre ses maîtres Oumoulkhair a fait faux bond après avoir été dissuadée, selon SOS Esclaves surprise d’apprendre la nouvelle, par ses anciens bourreaux, en contrepartie d’un montant de cinq millions de MRO.

"Cette affaire démontre, estime SOS Esclaves, les récurrentes manipulations des esclavagistes souvent encouragés par certaines complicités afin de torpiller les procédures judiciaires engagées contre ceux qui pratiquent l’esclavage".

"Dans le cadre de l’affaire Oumoulkhair, comme du reste dans les autres cas d’esclavage, les maîtres profitent de la vulnérabilité des victimes pour user de manigances", souligne Ahmedou Weddia, vice-président de SOS Esclaves.

SOS Esclaves rappelle que lorsque Oumoulkhair s’est adressée à l’organisation, elle eut droit à l’assistance psychologique, sociale et économique qui lui permit de recouvrer sa liberté lui a été spoliée et la défaire des souffrances inhumaines de toutes sortes auxquelles ils la soumettaient.

Au moment où elle était sur le point d’emprunter le chemin de l’émancipation à travers une réintégration socio- économique, elle a décidé de renoncer ainsi. "L’acte de la nommée Oumoulkhair Mint Yarbe n’engage qu’elle et SOS Esclaves n’est ni de près ni de loin concernée par cet agissement".

A travers un témoignage filmé, OumoulKhair avait relaté avec fort détails les souffrances, les humiliations et brimades qu’elle et ses enfants ont vécues, culminant avec la mort de sa fillette. Pour Ahmedou Weddia, vice-président de SOS Esclaves, "il va falloir encoreattendre quelques temps pour fêter un jour la victoire contre les pratiques ignobles de l’esclavage. Ce jour va arriver", promet-il.

Sur la lancée, SOS Esclaves fait porter aux autorités administratives et judiciaires l’entière responsabilité de perpétuer l’esprit de négation de l’esclavage, l’encouragement de l’impunité par tous les moyens.

Des complicités à tous les niveaux sont évoquées. "Les autorités sont si promptes à enregistrer les retraits de plainte et à mettre des décennies pour diligenter des enquêtes sur les cas de l’esclavage et à recevoir les plaintes des victimes. La promptitude n’est pas la même", fait remarquer Ould Weddia.

SOS Esclaves fait porter "la responsabilité, l’impunité dont elles font bénéficier régulièrement les esclavagistes, la lenteur et la nonchalance dans le traitement des dossiers d’esclavage et la complexité de l’accès des victime d’esclavage à la justice profitant de leur vulnérabilité dont usent et abusent leurs bourreaux afin de les faire tomber dans la compromission et le désistement".

Rappelons qu’en dépit du retrait de la plainte, l’action publique ne s’éteint pas. SOS Esclaves, affirme Me Bah Ould M’bareck, un des conseils de l’organisation, compte continuer la procédure en usant ainsi de son droit à se constituer partie civile comme le stipulent les dispositions de la loi 031/2015. Le parquet n’a pas encore pris de décision par rapport à cette affaire.



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