12-08-2020 17:16 - Remaniement ministériel : Est-ce un simple ajustement technique !

Remaniement ministériel :  Est-ce un simple ajustement technique !

L'Eveil Hebdo - Ceux qui espéraient un «chambardement» de l’équipe gouvernementale, comme l’annonçaient certains sites depuis quelques semaines, ont du être déçus.

En effet, le remaniement ministériel dont on supputait l’avènement - surtout depuis la publication du rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire qui épinglait certains membres du gouvernement – n’a finalement été qu’un simple ajustement technique, dont l’unique objectif était de se débarrasser des ministres dont les noms sont cités dans le fameux rapport.

Même si de nouvelles personnalités ont fait leur entrée au gouvernement, en fin de compte, tous les ministres régaliens ont gardé leur portefeuille : Défense, Affaires Etrangères, Intérieur, Finances. Seul Haïmoud Ould Ramdhane, a été remercié.

Pour le moment, on ne connait pas encore les raisons de cette disgrâce ; mais certains observateurs pensent qu’il a tout simplement été victime des «équilibres sociales». Puisqu’on est dans un système de quotas qui ne dit pas son nom, avec le poste de Premier Ministre, celui de l’Intérieur et celui de l’Enseignement Supérieur, entre autres, les «Haratines» ne pouvaient pas en plus s’adjuger le département de la Justice ! Autre «victime» du système des quotas, Néné Kane, ex-ministre des Affaires Sociales.

Comme Ghazouani tenait à faire revenir Kane Ousmane dans le gouvernement, il était inconcevable, vu sous cet angle, que l’ «oncle» et la «nièce» se retrouvent ensemble alors même qu’en réalité les deux n’ont aucun lien de parenté !

Le cap est maintenu

Malgré donc les supputations des uns et des autres, et en dépit de l’hostilité de certains milieux vis-à-vis de certains ministres dont ils souhaitaient le départ, Ghazouani semble maintenir son cap en laissant en place tous les ministres qu’on disait sur le départ.

C’est le cas du Ministre de l’Enseignement Supérieur et porte parole du gouvernement, Dr. Sidi Ould Salem. Malgré le travail qu’il a accompli dans ce département au sein duquel il a apporté certaines reformes, il était devenu la tête de turc des milieux chauvins, qui lui reprochent sa prétendue proximité avec la France dont il serait l’un des protégés.

La seconde cible était le Ministre de la Santé. Dr Nazirou a secoué le cocotier dès son arrivée en s’en prenant au commerce des médicaments qu’il a tenté de réorganiser tant bien que mal. Le moins que l’on puisse dire est que cette mesure n’a pas plu à tout le monde.

Malheureusement la crise du Covid-19 est venue stopper son élan. Mais pas celui de ses détracteurs qui ont voulu saisir cette occasion pour le discréditer. Alors que globalement la crise a été relativement bien gérée, tous les prétextes étaient bons pour lui faire porter le chapeau des couacs et dysfonctionnements qui sont inévitables dans ce genre de situations.

A un certain moment on a même fait circuler la rumeur de sa démission ! Mais il a tenu bon en ne tombant pas dans le piège de la provocation. Le maintien de ces deux ministres dans le gouvernement est, à n’en pas douter, un signe que le Président Ghazouani n’est pas une personne qui se laisse dicter sa conduite par des milieux tapis dans l’ombre et qui pensent qu’ils peuvent continuer à faire la pluie et le beau temps par presse interposée.

Mais, de toutes les façons l’esprit du nomadisme aidant, dès demain, certains sites vont recommencer à parler d’un remaniement «imminent» qui tiendra en haleine les incrédules parmi ceux qui souhaitent des changements de gouvernement tous les mois espérant ainsi que le tour d’un proche arriverait plus rapidement.

Des «poids lourds» parmi les entrants

Même si le remaniement reste limité, il faut néanmoins souligner l’arrivée de deux «poids lourds», en l’occurrence Ousmane Kane, au Ministère des Affaires Economiques et de l’Industrie et Abdessalam Ould Mohamed Salah, au Ministère du Pétrole, Mines et de l’Energie.

M. Kane brillant polytechnicien avait déjà occupé différentes responsabilités dans sa carrière, notamment comme Administrateur Directeur Général de la SNIM, Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie et Ministre des finances dans le gouvernement de Sidi Mohamed O. Cheikh Abdallahi.

Abdessalam O. Mohamed Salah était, lui, en poste en Egypte où il était Directeur Général Adjoint et représentant régional au Proche orient et en Afrique du nord de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) . Il avait occupé le poste de Commissaire aux Droits de l’Homme, à la Lutte Contre la Pauvreté et à l’Insertion durant le règne l’ancien président Maaouiya O. Sid’Ahmed Taya.

L’arrivée de ces deux hommes, en plus de ceux qui étaient déjà en poste, comme Mariem Becaye, venue du PNUE, de Adama Soko, en provenance du PNUD, de Dr Nazirou, qui officiait à l’OMS, on peut dire que Ghazouani est allé chercher les compétences partout là où elles se trouvent. Reste à savoir si les hommes et femmes choisis auront les coudées franches et si les professionnels de la politique ainsi que les forces réactionnaires les laisseront accomplir leurs missions.

Sikhousso





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Commentaires (2)

  • bleil (H) 12/08/2020 22:21 X

    Le pays a surtout besoin de rompre avec le système de gouvernance actuel dirigé par des corrompus abreuvés au bréviaire du dégout de la TAYATIE ... Aux choix, une rupture réelle et pacifique avec un consensus politique entre le pouvoir (UPR comprise) et les forces démocratiques ou une série macabre de violation des droits humains qui mettraient le pays dans une position d'assiégé qui est loin d'être confortable !

  • lass77 (H) 12/08/2020 17:27 X

    On a pas besoin de quotas en Mauritanie, si c'etait le cas les maures noirs seraient majoritaires dans le gouvernement et ailleurs d'ailleurs. C'est le systeme qu'il faut combattre, on a besoin des patriotes au lieu des voleurs.