Taqadoumy - L’expert en affaires sahéliennes, Mohamed Mahmoud Ould Abou El Maâli, a déclaré que la carte djihadiste dans la région du Sahel est caractérisée par une grande complexité en termes de structure organisationnelle, d’affiliations ethniques et d’étendues géographiques, soulignant que le Mali est le pays qui influence le plus la Mauritanie en raison du partage des frontières et du chevauchement des composantes démographiques.

Lors d’une intervention lors d’un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil, Ould Abou El Maâli a ajouté que le groupe Boko Haram est principalement constitué de tribus « berbères » ainsi que d’un mélange de communautés africaines au Nigeria, avec des extensions au Tchad.

Au Burkina Faso, des groupes affiliés à Daech et à Al-Qaïda sont actifs, la majorité de leurs combattants étant issus de l’ethnie peule, tandis qu’au Niger, des groupes appartenant aux mêmes deux organisations sont également présents.

Il a expliqué que le Mali est considéré comme le foyer des groupes djihadistes dans la région, avec une présence étendue du groupe « Ansar al-Islam wal Muslimeen » affilié à Al-Qaïda, qui comprend des groupes à dominante ethnique tels que les Touaregs et les Peuls, ainsi que des groupes mixtes d’Arabes et de Maliens. On y trouve aussi des groupes armés aux loyautés changeantes, comme la coalition des mouvements azawadiens et certaines milices locales.

Il a souligné que la Mauritanie partage sa frontière avec le Mali sur six wilayas (régions), dont trois présentent un chevauchement ethnique et démographique marqué, ce qui les rend plus vulnérables aux évolutions de la situation chez son voisin oriental.

Ould Abou El Maâli a appelé à renforcer les relations avec les zones frontalières, en particulier dans les régions du Hodh et de l’Assaba, ainsi qu’à relancer l’expérience du dialogue national initié par la Mauritanie en 2010, considérée comme un modèle réussi sur lequel s’appuyer pour protéger le pays des influences extérieures croissantes.