11-07-2025 12:00 - Commerce et sécurité au coeur des entretiens bilatéraux des cinq présidents africains en visite à Washington

RFI AFRIQUE -
Au lendemain de leur déjeuner à la Maison Blanche avec Donald Trump, les cinq présidents africains conviés aux États-Unis par le président américain ont poursuivi leurs entretiens bilatéraux avec le secrétaire d'État adjoint Christopher Landau, jeudi 10 juillet, à Washington. Avec toujours le même message délivré par l'administration américaine : l'heure n'est plus à l'aide mais au business.
En visite aux États-Unis avec quatre autres chefs d'État africains, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo (ici en bas à droite lors du déjeuner à la Maison Blanche avec Donald Trump, le 9 juillet) s'est à son tour entretenu avec le secrétaire d'État adjoint Christopher Landau, jeudi 10 juillet, lors d'une rencontre bilatérale à Washington.
Les rencontres bilatérales entre les responsables américains et les cinq chefs d'État africains conviés par Donald Trump aux États-Unis pendant trois jours se sont poursuivis, jeudi 10 juillet, à Washington.
Après avoir rencontré les présidents libérien, mauritanien et gabonais la veille, le secrétaire d'État adjoint a poursuivi ses échanges avec les dirigeants sénégalais et bissau-guinéen dans un cadre plus intimiste que celui du déjeuner de mercredi lors duquel l'entrée en matière du président américain avec ses homologues du continent a parfois été maladroite.
Avec Bassirou Diomaye Faye, Christopher Landau a notamment discuté des moyens d'accroître la prospérité de leurs pays respectifs en favorisant le commerce et les investissements américains au Sénégal, même s'il a aussi été question de la lutte contre le terrorisme et de la situation sécuritaire au Sahel, si l'on en croit le compte rendu de la rencontre fait par le Département d'État.
La veille, avec le Gabonais Brice Oligui Nguema, les échanges avaient davantage tourné autour de la question du renforcement du partenariat stratégique entre Libreville et Washington, tandis qu'avec le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, ce sont les possibilités de collaboration avec le secteur privé américain - et, une fois encore, la sécurité au Sahel - qui avaient occupé la majeure partie de la discussion.
Avec le Libérien Joseph Boakai enfin, ce sont les mines qui se sont retrouvées au coeur des pourparlers, ce dernier ayant demandé, lors du déjeuner avec Donald Trump, à ce que les entreprises américaines mènent des études géologiques dans son pays. Le Wall Street Journal affirme quant à lui que tous se sont vu demander s'ils accepteraient d'accueillir des individus visés par un ordre d'expulsion des États-Unis quand leur pays d'origine refuse de les reprendre...
Une invitation appelée à se reproduire avec d'autres dirigeants du continent africain
Commerce et sécurité... les deux thèmes sont donc revenus sur le tapis tout au long des deux jours d'entretiens bilatéraux organisés dans la capitale fédérale par l'administration Trump avec ses hôtes africains, et toujours avec un message clair de Washington : l'heure n'est désormais plus à l'aide mais au business.
Si, jusqu'à présent, aucun accord n'a cependant été annoncé en grande pompe, Brice Oligui Nguema, Mohamed Ould Ghazouani, Joseph Boakai, Bassirou Diomaye Faye et Umaro Sissoco Embalo semblent plutôt satisfaits de leurs discussions aux États-Unis, y voyant aussi une opportunité de développement des infrastructures de leurs pays respectifs.
Alors que tous les cinq achèvent leur séjour américain ce vendredi 11 juillet, l'administration Trump, elle, prévient déjà que ce genre de mini-sommet lancé par la Maison Blanche est appelé à se reproduire avec d'autres dirigeants du continent.
« Cette réunion n'est que le début d'une série de discussions », affirme par exemple Bridget Davis, la porte-parole francophone du département d'État, avant d'expliquer que « le choix des présidents invités prouve bien que nous sommes prêts à mettre en place des partenariats avec des pays de toute taille sur l'ensemble du continent et que nous sommes prêts à nous y impliquer à long terme ».
Avec notre correspondant à Washington, Pierre Olivier