22-08-2025 16:13 - L'Onu déclare officiellement l'état de famine à Gaza

Deutshe Welle - L'Onu fustige "l'obstruction systématique d'Israël" à l'entrée d'aide humanitaire. Le premier ministre Benjamin Netanyahu dénonce un "mensonge éhonté".
C'est une première au Moyen-Orient : les Nations unies déclarent officiellement l'état de famine à Gaza.
La définition de la famine relève d'une série de critères. Selon l'Onu, cela veut dire qu'"au moins 20 % des foyers sont confrontés à un manque extrême de nourriture, au moins 30 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et au moins deux personnes sur 10 000 meurent de faim chaque jour".
Ces trois seuils critiques ont donc officiellement été franchis dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville du même nom dans le centre-nord de l'enclave ainsi que ses environs. Ici vivent quelque 500.000 personnes sur 20 % du territoire.
Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, l'IPC, un organisme de l'Onu basé à Rome, estime que cette famine devrait s'étendre vers deux autres gouvernorats dans le centre et le sud du territoire palestinien d'ici fin septembre, deux zones qui abritent en tout un million d'habitants.
"C'est une famine qui va et doit nous hanter tous"
Tom Fletcher, le responsable de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies, a clairement désigné les autorités israéliennes comme responsable de cette catastrophe humanitaire.
Sleon lui, "c'est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l'avait permis. Pourtant, la nourriture s'accumule aux frontières en raison de l'obstruction systématique d'Israël. C'est une famine en 2025, suivie par des drones et les technologies militaires les plus avancées dans l'histoire. C'est une famine qui va et doit nous hanter tous".
L'Onu estime par ailleurs que les conditions dans le nord de l'enclave sont tout "aussi graves, ou même pires", que dans le gouvernorat de Gaza, mais l'accès limité aux données dans cette zone empêche l'IPC de publier une évaluation.
Lors de sa conférence de presse à Genève, Tom Fletcher a aussi critiqué l'interdiction faite aux médias internationaux d'accéder au territoire palestinien dont Israël contrôle les frontières et de rendre ainsi compte de la gravité de la situation.
Les Nations unies constatent aussi que la malnutrition chez les enfants de Gaza "s'accélère à un rythme catastrophique" et atteint des niveaux sans précédent.
Le gouvernement israélien a répondu par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu'"il n'y a pas de famine à Gaza". Israël conteste les conclusions du rapport de l'IPC qui serait basé "sur les mensonges" de l'organisation terroriste du Hamas.
Le COGAT, une agence qui dépend du ministère israélien de la défense, dénonce une "manipulation", des critères revus à la baisse pour déclarer une famine qui n'existe pas, et explique que l'IPC n'a pas tenu compte des chiffres fourni par les autorités israéliennes sur les volumes d'aide humanitaire qui entrent dans la bande de Gaza.
Marco Wolter | Avec agences