08-10-2025 15:16 - À Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Nouakchott Ouest

Objet : Plainte
De la part de :
Abdallahi Ould Ahmed Damou
Contre :
Ely Cheikh El Ban, se présentant sur les réseaux sociaux sous le nom de « Sultan El Ban »
Adresse sur Facebook : Sultan El Ban
Nouakchott, le 6 octobre 2025
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Monsieur le Procureur de la République,
J’ai l’honneur, non sans gêne et profond regret, de porter à votre connaissance la présente plainte contre un individu se faisant appeler Sultan El Ban, auteur d’une série de crimes et délits commis à mon encontre, consistant en injures et diffamation publiques délibérées, faux et usage de faux, dénonciation calomnieuse, incitation à la haine et chantage, notamment via son compte personnel déclaré sur Facebook.
Par ailleurs, il a eu recours à plusieurs comptes fictifs, créés et administrés par lui-même dans le seul but de propager et amplifier ses attaques. Certains comptes personnels et pages collaborent avec lui à la diffusion de ces contenus, participant ainsi aux mêmes infractions.
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Exposé des faits
1. Le 10 mars 2024, le nommé Sultan El Ban m’a contacté pour la première fois, sans qu’il n’existe entre nous aucune connaissance préalable, manifestant le souhait d’échanger avec moi. Ayant connaissance de ses antécédents en matière de chantage et de diffamation, je n’ai pas donné suite à sa demande.
2. Le 3 juillet 2025, il a publié sur Facebook un article intitulé « Faux diplômes et expertise dans la corruption », dans lequel il s’en est pris à ma personne en m’insultant et en me dénigrant publiquement, de manière explicite et répétée.
3. Le même jour, il a publié un autre texte m’accusant faussement d’avoir acquis des terrains et construit un palais au moyen de pratiques de corruption. Il a, de surcroît, insulté les responsables de la société publique que je dirigeais, les qualifiant — je cite — de « porcs ».
4. Le 3 octobre 2025, il a récidivé en m’accusant de « richesse illicite », de « destruction du système institutionnel » et de « transformation des établissements publics en projets privés ». Il a prétendu, faussement, que j’avais vendu des terrains publics sans appel d’offres lorsque j’étais Directeur général de la Télévision nationale, chiffrant le prétendu préjudice causé à l’État à un milliard d’ouguiyas.
Ce faisant, il a incité l’opinion publique contre moi et m’a attribué, mensongèrement, la propriété de plusieurs biens immobiliers financés, selon lui, par des fonds publics.
5. Le même jour encore, il a créé un faux compte au nom d’une femme dénommée « Zeineb Ettarad » dans le but d’attenter à mon honneur sur le plan moral et personnel. Il a ensuite relayé et validé sur sa propre page les publications qu’il avait lui-même rédigées sous cette fausse identité.
6. Dans sa volonté obstinée de me nuire, et après avoir échoué à m’extorquer, il a prétendu que je m’étais accaparé un projet public confié à mon frère.
La réalité est tout autre : il s’agit d’une coopérative agricole familiale, régulièrement enregistrée auprès des autorités compétentes, exploitant un terrain hérité de mes ascendants, sur lequel les membres de la coopérative ont planté des palmiers dont ils se partagent la récolte chaque année.
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Sur les preuves
Je détiens l’ensemble des pièces justificatives, documents officiels et preuves matérielles réfutant de manière catégorique toutes les allégations et mensonges de Sultan El Ban. Je suis prêt à les produire à tout moment, selon les nécessités de la procédure.
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Sur la qualification juridique
Les actes commis par le nommé Sultan El Ban constituent plusieurs infractions prévues et réprimées par :
• L’article 349 du Code pénal,
• Les articles 49 à 51 du Code de la presse,
• Et l’article 37 du même Code concernant les complices et coauteurs.
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Sur la demande
En conséquence, je vous saisis, Monsieur le Procureur, afin d’engager les poursuites pénales nécessaires contre le mis en cause ainsi que contre toute personne l’ayant aidé ou encouragé dans la commission de ces délits.
Je me constitue partie civile et réclame, à titre symbolique, la somme d’une (1) ouguiya en réparation du préjudice moral, professionnel et personnel subi du fait des atteintes à mon honneur, à ma réputation et des dénonciations mensongères proférées à mon encontre.
Je vous prie de bien vouloir mettre en œuvre les moyens juridiques et mécanismes de coopération internationale prévus notamment par l’article 36 du Code de procédure pénale, afin de garantir que le dénommé Sultan El Ban — qui agit depuis l’étranger — réponde de ses actes devant la justice mauritanienne.
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Constitution de mandataires judiciaires
J’ai désigné pour me représenter et accomplir toutes les démarches judiciaires requises :
• Maître Essalek Ould El Hajj El Mokhtar
• Maître Yerba Ould Ahmed Saleh
• Maître Mohamed Mahmoud Ould Ennah
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Fait à Nouakchott, le 6 octobre 2025
Abdallahi Ould Ahmed Damou