14-10-2025 13:41 - Madagascar: l'Assemblée nationale vote la destitution du président

FRANCE INFO -
L'annonce par la présidence malgache de la dissolution de l'Assemblée nationale n'a pas découragé les députés décidés à destituer le chef de l'État. Ils ont adopté une motion d'empêchement ce mardi, une procédure jugée "nulle et non avenue" par Andry Rajoelina.
Le vote vient d'être diffusé en direct par la télévision nationale malgache : des députés ont adopté une motion d'empêchement à l'encontre du président Andry Rajoelina, une procédure pouvant mener à sa destitution pour abandon de poste.
L'annonce des résultats a été accueillie par de nombreux vivats et applaudissements, avec un score de 130 votes pour et une abstention, sur les 131 députés ayant pris part au vote.
Le chef de l'État, qui avait pris les devants en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale ce mardi matin, avait dénoncé avant même l'issue du vote une procédure "nulle et non avenue", "dépourvue de toute base légale et contraire aux dispositions de la Constitutions."
Le décret pris pour dissoudre l'Assemblée nationale a été remis en question par certains députés, l'estimant contestable puisque dépourvu de tampon ou de signature officielle du chef de l'État. Ce dernier a reconnu dans une allocution ce lundi soir avoir quitté le pays car "son intégrité physique est menacée", le président français Emmanuel Macron n'a pas confirmé si un avion militaire français avait bien exfiltré son homologue malgache.
Ce vote accroît en tout cas la confusion sur la situation institutionnelle à Madagascar, alors que le président Andry Rajoelina a refusé de démissionner, appelant au respect du cadre de la constitution.
Dans un communiqué, l'Union Africaine a une nouvelle fois apporté son soutien au chef de l'État, en "réitérant le principe de tolérance zéro de l'UA à l'égard de changement anticonstitutionnel de gouvernement", appelant notamment "avec insistance les manifestants à recourir aux voies légales disponibles pour régler leurs griefs."
Le président Emmanuel Macron a également appelé à préserver "la continuité constitutionnelle et l'ordre institutionnel."