10-11-2025 01:45 - Podemos dénonce le financement de «prisons illégales» pour migrants en Mauritanie
AQLAME -
La vice-présidente du parti Podemos, Irene Montero, a accusé le gouvernement espagnol de financer des « centres de détention illégaux » pour migrants en Mauritanie, exigeant leur fermeture immédiate et l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les contrats impliquant le ministère de l’Intérieur et la fondation publique FIAP.
Lors d’une conférence de presse à Madrid, Montero a affirmé que ces établissements « ne sont pas des centres d’accueil, mais des prisons cachées où la dignité humaine est violée ».
Elle a dénoncé la politique d’externalisation des frontières menée par l’Espagne et l’Union européenne, la qualifiant d’« inacceptable et contraire aux valeurs démocratiques ».
Ses propos font suite à des révélations de médias espagnols indiquant que la FIAP supervise la réhabilitation de deux centres pour migrants à Nouakchott et Nouadhibou, financés par des fonds européens et espagnols dans le cadre de la coopération migratoire.
Des ONG comme Médicos del Mundo et CEAR ont également dénoncé ces structures comme des lieux de détention sans garanties juridiques, tandis que le ministère espagnol de l’Intérieur a assuré qu’il s’agissait de centres d’accueil « humanitaires », gérés « dans le respect de la souveraineté mauritanienne ».
Cette polémique met en lumière le débat croissant au sein de la gauche espagnole sur la politique migratoire extérieure de Madrid.
Pour Podemos, il s’agit d’un test moral : peut-on défendre les droits humains tout en finançant des dispositifs de rétention à l’étranger ?
Pour le gouvernement, c’est une question de coopération stratégique avec un partenaire clé, la Mauritanie, dans la gestion des flux migratoires vers les Canaries.
