La Dépêche -- La récente suspension, pour la seconde fois en un trimestre, de l’usine de traitement d’or de First Quantum Minerals – MCM dans la wilaya d’Inchiri, illustre une réalité troublante : la fragilité du contrôle environnemental face aux grandes entreprises minières opérant en Mauritanie dénonce sur sa page facebook le député de l’Inchiri, Sid’Ahmed Mohamed El Hacen.

L’incident, provoqué par une concentration excessive de cyanure dans les bassins de déchets, met en lumière non seulement des défaillances techniques, mais surtout une gouvernance environnementale insuffisante. Le cyanure, substance hautement toxique utilisée dans l’extraction de l’or, représente un risque majeur pour la santé humaine et pour les écosystèmes.

Son accumulation dans les sols ou les eaux souterraines peut avoir des conséquences irréversibles : mortalité de la faune, contamination des nappes phréatiques, et exposition chronique des populations riveraines. Le fait que des incendies aient également touché des conteneurs de stockage contenant cette substance souligne le manque flagrant de rigueur dans les protocoles de sécurité.

Plus préoccupant encore est le constat d’une impunité quasi systématique : les entreprises minières, souvent puissantes économiquement, échappent à des sanctions effectives. Les autorités, malgré les réunions et les déclarations d’intention, semblent incapables d’imposer une véritable redevabilité environnementale. Les audits indépendants, les études d’impact sérieuses et la transparence publique des données restent rares.

« La multiplication de ces incidents montre clairement le niveau de négligence de ces entreprises envers l’environnement et la vie des citoyens, ainsi que la faiblesse des amendes — lorsqu’elles existent —, l’impunité dont elles bénéficient, et la dissimulation de ces accidents par crainte d’écorner leur image. Pour ces sociétés, la protection de l’environnement semble être leur dernière préoccupation. » accuse le député.

Pour lui ces incidents surviennent quelques jours seulement après une réunion entre certains secteurs gouvernementaux et ces entreprises visant à élaborer une stratégie de réduction des risques environnementaux dans la wilaya d’Inchiri.

Ce type de catastrophe environnementale ne saurait être considéré comme un simple accident industriel : il s’agit d’un symptôme d’un modèle économique où la croissance prime sur la durabilité, où la richesse extraite du sol laisse derrière elle pauvreté, pollution et silence.

Pour restaurer la confiance et protéger la population, il devient de plus en plus impérieux de renforcer le contrôle environnemental, d’impliquer et former la surveillance écologique citoyenne et enfin actualiser le cadre légal de ces activités à la fois nécessaires mais aussi dangereuses pour l’homme.

L’environnement de la Mauritanie, particulièrement fragile, ne peut plus être sacrifié sur l’autel du profit. Les accidents à répétition, comme celui de MCM, rappellent qu’aucun développement durable n’est possible sans justice environnementale.