Apanews -- Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a appelé, lundi 10 novembre, à la solidarité et à la compréhension envers le Mali, en proie à une guerre qui bouleverse l’équilibre de toute la région sahélienne.

Le chef de l’État s’exprimait à Adel Bagrou, dans l’extrême Est du pays, à la frontière avec le Mali, cinquième étape d’une tournée à travers la wilaya du Hodh Ech Chargui. « Le Mali est actuellement en guerre. Il faut le reconnaître », a déclaré le président, dans un discours mêlant lucidité politique et message de fraternité.

Constatant les conséquences directes du conflit sur les zones frontalières mauritaniennes, il a ajouté : « On ne peut attendre d’un voisin en situation de guerre les mêmes traitements qu’il nous réservait en temps de paix. »

Dans un ton mesuré mais ferme, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a invité ses compatriotes à faire preuve d’empathie et de retenue face aux tensions qui traversent la région. « Les répercussions de cette situation sont aujourd’hui visibles chez nous. Les Maliens sont nos frères. Si nos frères sont en guerre, on ne peut dire que ce ne sont plus nos frères. Ils restent nos frères », a-t-il souligné.

Tout en reconnaissant l’impact sécuritaire et économique du conflit malien sur la Mauritanie, le président a insisté sur la nécessité de maintenir une attitude bienveillante à l’égard du voisin. « Les Maliens étant nos frères, on doit les aider au maximum. On doit supporter au maximum leurs agissements, qui sont imposés par leur situation», a-t-il rappelé.

Le chef de l’État mauritanien a également mis en garde contre les réflexes de rejet et les jugements hâtifs. « Nous devons rester compréhensifs. Les pays voisins ne peuvent pas déménager. Les crises apparaissent et disparaissent. Mais les pays restent », a insisté Ghazouani.

Cette mise au point intervient alors que la situation au Mali se dégrade, marquée par une pénurie de carburant, des attaques de convois commerciaux et une économie sous tension depuis la rupture progressive des échanges régionaux.

Pour Nouakchott, qui partage plus de 2 000 kilomètres de frontière avec le Mali, la priorité demeure la préservation de la stabilité et du bon voisinage. En rappelant que « les Maliens ont toujours traité les Mauritaniens avec générosité et respect », et qu’« aucun Mauritanien n’a jamais été expulsé du Mali », Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a voulu replacer la relation entre les deux pays dans le temps long de la fraternité et de la cohabitation sahélienne.

AC/APA