SHEMS MAARIF - En clôturant sa tournée dans le Hodh Ech Chargui, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a livré l’un de ses discours les plus fermes sur la corruption, appelant à une mobilisation collective contre un phénomène qu’il décrit comme systémique et multiforme.

Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a affirmé, mardi soir, qu’« aucun développement ni aucune justice » ne peuvent être envisagés tant que la corruption persiste, soulignant que la planification, le suivi rigoureux et la lutte contre les pratiques corruptives permettront au pays de franchir des étapes majeures.

S’exprimant devant les représentants de la moughataa de Djigueni, dernière étape de sa visite dans la région, il a averti qu’il serait réducteur de limiter la corruption à ses volets administratif et financier, malgré leur gravité.

Selon lui, les formes les plus dangereuses demeurent la corruption sociale et morale, véritables matrices de la corruption financière.

Ghazouani a assuré que l’État n’élude pas ses responsabilités dans le combat contre la corruption, en particulier dans sa dimension financière et administrative. Toutefois, il a insisté sur le rôle déterminant des élites dans la lutte contre les autres formes de corruption, estimant que les efforts étatiques resteront vains si ces pratiques sociales et comportementales ne sont pas également combattues.

Le chef de l’État a cité plusieurs exemples de pratiques qu’il considère comme corruptrices : fraude et non-paiement des factures au sein des sociétés d’eau et d’électricité, dépôt anarchique des déchets, empiètement sur le domaine public, appropriation tribale des pâturages et des terres agricoles, abattage d’arbres ou encore pêche illégale perturbant l’équilibre environnemental.

Il a également dénoncé des comportements tels que le gaspillage, l’ostentation et l’absence de sens des responsabilités, qu’il attribue à une partie des élites et qu’il considère comme des formes de corruption à part entière.

En conclusion, Ghazouani a rappelé que la corruption est une « mosaïque complexe », un système ramifié qui ne peut être combattu efficacement que par une action collective et coordonnée.