14-11-2025 17:41 - Toujounine : la fumée des déchets asphyxie les habitants
SHEMS MAARIF - Dans la moughataa de Toujounine, à Nouakchott, des montagnes de déchets sont régulièrement brûlées à ciel ouvert, à quelques mètres seulement d’un groupement de la Gendarmerie nationale. Une pratique devenue presque quotidienne, qui plonge le quartier dans un épais nuage de fumée et pousse les habitants à fuir leurs propres maisons.
« Nous ne pouvons plus respirer. La fumée entre dans les chambres, irrite les yeux et rend la vie impossible », déplore un habitant du voisinage, contraint de quitter son domicile avec sa famille chaque fois que les feux sont allumés.
Sur place, l’odeur âcre des plastiques et des détritus brûlés se mêle à la poussière et au vent, créant un cocktail dangereux pour la santé publique. Médecins et associations environnementales tirent la sonnette d’alarme : ces fumées dégagent des substances hautement toxiques, susceptibles de provoquer des maladies respiratoires graves, notamment chez les enfants et les personnes âgées.
Ce qui choque davantage les riverains, c’est le silence des autorités locales, malgré la proximité du site avec un poste de gendarmerie et plusieurs habitations. « Comment peut-on tolérer une telle situation à deux pas d’un service de l’État ? », s’interroge un autre résident, visiblement indigné.
À Toujounine, l’incinération sauvage des ordures met en lumière l’échec du système de gestion des déchets dans la capitale. Alors que Nouakchott produit chaque jour des centaines de tonnes de détritus, l’absence d’un dispositif de collecte efficace pousse encore les populations – ou parfois même les services municipaux – à recourir à la combustion, au détriment de la santé et de l’environnement.
En attendant une réaction ferme des autorités, les habitants continuent de vivre dans la peur de la prochaine fumée. Une situation inacceptable dans une capitale qui aspire au développement durable et à une meilleure qualité de vie.
