Shems Maarif -- Je constate une grande avancée positive, significative, dans l’esprit de nombre de mauritaniens, surtout les plus jeunes, concernant la nécessité de régler définitivement le douloureux passif humanitaire.

Le pays est beaucoup moins crispé et un « nous » collectif pour cette voie salutaire s’impose de plus en plus dans les discussions que je constate moins polémiques et stériles. J’ai écouté le témoignage pro-domo du colonel Vayda contre qui sont portées de graves accusations de l’époque où il opérait avec son unité ( de fusilliers marins je crois) dans la région de Bababé, au cœur même de la tempête chauvine qui déferlait le long de la vallée .

Il n’a pas fui les accusations, il a évoqué des faits qui témoignent des graves violations des droits humains. Même s’il se défend, il l’a fait sans acrimonie, en s’appuyant sur sa propre version des faits.

Qui plus est, rejoignant ainsi les demandes tridecennales des victimes, ayants droits et autres patriotes indignés, il réclame que toute la lumière soit faite pour laver son honneur.

Des hommes politiques connus jusque là pour un négationnisme jusqu’au boutiste, y joignent également leur voix et semblent désormais privilégier la raison et la vérité qui sont des amies fidèles, contre l’émotion qui souvent aveugle et rend sourd.

Nous sommes mûrs pour que les vérités sortent des sombres placards de l’impunité et nous permettent de tourner cette page sombre de notre histoire, en libérant notre pays de l’emprise de la falsification et de la mauvaise mémoire. Pour ouvrir la voie du pardon et de la reconciliation.

Gourmo Lô 30 novembre 2025