19-12-2025 18:45 - Le président de la République à Ouadane: le progrès et la prospérité du pays dépendent de la capacité à renforcer le lien de citoyenneté
AMI - Son Excellence le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a affirmé n’avoir ménagé aucun effort, depuis sa première investiture, pour que le lien de citoyenneté se consolide et se renforce, afin qu’il soit la base exclusive de la relation de l’État avec les citoyens et le pilier de la cohésion sociale et de l’unité nationale, en raison de sa ferme conviction que la survie, le progrès et la prospérité du pays dépendent de notre capacité à renforcer le lien de citoyenneté et à le protéger contre les influences négatives des divers autres liens.
Son Excellence le Président de la République a ajouté, lors de son allocution marquant le lancement de la quatorzième édition du Festival des Cités du Patrimoine, ce vendredi, à Ouadane, que cette ville, comme nos autres cités du patrimoine, a écrit des chapitres lumineux de l’histoire de notre nation.
Il a souligné que ce festival constitue un des témoignages de notre souci de préserver ce précieux héritage, en promouvant notre patrimoine national, et en établissant un développement local qui fixe les habitants dans leurs terroirs, stimule les industries culturelles et patrimoniales, et contribue au développement de ces villes de manière cohérente avec leurs spécificités culturelles.
Voici le texte du discours de Son Excellence le Président de la République:
“Au nomde’Allah, le Très Clément, le Très Miséricordieux
Que les bénédictions d’Allah soient sur Son noble Prophète.
Monsieur le Chef de l’Institution de l’Opposition Démocratique,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
Monsieur le wali,
Messieurs les présidents des Conseils régionaux, les députés et les maires,
Messieurs les présidents des partis politiques,
Mesdames et Messieurs les invités des cités du patrimoine,
Mesdames et Messieurs les invités,
Honorable assistance,
J’ai le plaisir d’exprimer à vous tous, habitants de la ville de Ouadane, ma profonde gratitude pour votre chaleureux accueil et votre généreuse hospitalité, en vous félicitant pour votre festival. Je voudrais que nous nous souvenions ensemble, et que nous priions pour une personnalité politique nationale éminente qui a partagé la dernière édition avec nous ici : notre frère Kane Hamidou Baba, qu’Allah l’entoure de Ses éternelles félicités. Les mêmes prières vont également à une éminente personnalité nationale de votre ville qui, elle aussi, a partagé avec nous cette même édition du festival: notre frère Louleid Ould Weddad, qu’Allah l’accueille en Son Saint Paradis.
Je tiens également à remercier l’ensemble des invités du festival, de l’intérieur et de l’extérieur du pays, saluant leur volonté d’être parmi nous aujourd’hui, en dépit de leurs nombreuses préoccupations et de l’éloignement du site de la manifestation, pour célébrer ce trésor patrimonial unique qu’est la ville de Ouadane.
De la “Rue des quarante érudits” aux bibliothèques regorgeant de manuscrits précieux, en passant par l’architecture originale, tout dans cette ville témoigne de son authenticité et de son rayonnement économique et culturel multiséculaire.
Ouadane, à l’instar de toutes nos cités du patrimoine, a écrit des chapitres glorieux de l’histoire de notre nation; des chapitres dont nous sommes fiers.
Ce festival, dont nous lançons aujourd’hui la quatorzième édition, n’est qu’un des témoignages de notre détermination à préserver ce précieux héritage, en promouvant notre patrimoine national et en impulsant un développement local qui fixe les habitants dans leurs terroirs, stimule les industries culturelles et patrimoniales, et contribue au développement de ces villes en harmonie avec leurs spécificités culturelles.
Habitants de la ville de Ouadane,
Lors de l’ouverture de la dixième édition de ce festival, j’ai appelé, ici, depuis votre ville, à la nécessité de se libérer de l’illusion des fausses stratifications en ce qu’elles comportent de préjugés et stéréotypes qui fragilisent l’unité nationale et menacent la cohésion sociale.
C’était un appel émanant de ma forte conviction que l’État moderne ne repose, fondamentalement, que sur le concept de citoyenneté, avec tout ce qu’il implique d’égalité en dignité, en droits et en devoirs, et tout ce qu’il exige de rejet des fanatismes tribaux, sectaires et catégoriels, contraires à son essence.
Je suis fermement convaincu que la survie, le progrès et la prospérité de notre pays sont fortement tributaires de notre capacité à renforcer le lien de citoyenneté et à le protéger contre les influences négatives des diverses autres allégeances.
C’est pourquoi je n’ai ménagé aucun effort, depuis ma première investiture, pour que le lien de citoyenneté se consolide, afin qu’il soit la base exclusive de la relation de l’État avec les citoyens et le pilier de la cohésion sociale et de l’unité nationale.
Dans ce cadre, nous avons travaillé, par exemple, à l’instauration de l’État de droit et avons lancé l’École Républicaine pour permettre à nos enfants de bénéficier, dans des conditions égales, d’un service éducatif efficace et pour ancrer les valeurs de citoyenneté et de civisme chez les jeunes. Nous avons fait une discrimination positive dans les écoles d’excellence en réservant des places aux enfants des familles inscrites au registre social et en leur accordant un soutien éducatif leur permettant de réussir dans ces établissements.
Nous avons également étendu la création et le renforcement des bourses scolaires pour soutenir les taux de maintien et aider les familles à faible revenu.
De même, nous avons lancé une réforme globale de notre système administratif dans le but de le rendre plus proche du citoyen et plus efficace pour permettre à celui-ci d’accéder aux services et d’obtenir ses droits avec dignité, sur la base exclusive de la citoyenneté. Ainsi, tous les citoyens se sentiront égaux en matière d’accès aux prestations et services publics, en devoirs et en droits.
Nous avons également combattu la précarité et la pauvreté en construisant un réseau de filets sociaux qui continue de s’étendre, en termes de nombre de bénéficiaires, et de se diversifier par les soutiens qu’il offre, comme la prise en charge par l’État des coûts de l’assurance maladie pour les familles pauvres et l’inclusion des parents et de tous les étudiants de l’enseignement supérieur dans l’assurance maladie, ainsi que la création de la Caisse Nationale de Solidarité en Santé qui prend en charge l’assurance maladie des familles à faible revenu avec une contribution symbolique.
De plus, nous ne pouvons que citer les nombreuses facilités hospitalières, comme la gratuité de certains services de santé pour tous les citoyens. Il s’agit, notamment, de l’hospitalisation, l’évacuation des victimes d’accidents de la route, le transport médical entre les unités de santé, la gratuité des médicaments de réanimation et d’urgence, les médicaments contre la tuberculose, la dialyse et la transplantation, les intrants nutritionnels et la vaccination.
Dans ce même registre, s’inscrit l’appui de la prise en charge, au travers d’un éventail de prestations en direction des femmes enceintes, des personnes atteintes de maladies cardiaques, du cancer et du paludisme, parallèlement à la garantie de transferts monétaires réguliers au profit des familles pauvres et de la fourniture de produits alimentaires subventionnés pour protéger le pouvoir d’achat de nos citoyens les plus vulnérables.
Par ailleurs, nous avons veillé à impliquer tous les acteurs dans la gestion des affaires publiques en renforçant la décentralisation, en élargissant la proportionnelle, en instituant des listes de femmes et de jeunes et en garantissant la représentation des personnes à besoins spécifiques.
Nous avons également élargi le développement des services essentiels tels que l’eau, l’électricité, la santé, l’éducation et les infrastructures, dans le but de les fournir, de manière égale, à tous, en liant les droits à la citoyenneté et en éliminant l’injustice et l’exclusion.
A cela s’ajoutent les nombreuses autres dispositions qui contribueront à promouvoir le concept de citoyenneté et, par conséquent, à renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes bien conscients que ce qui a été accompli pour renforcer le lien de citoyenneté et la cohésion sociale relève de la seule responsabilité publique. L’État sait que, malgré l’importance de ces actions, leur impact sera moindre tant qu’il n’est pas accompagné par une profonde transformation des mentalités et des comportements, qui atténuera l’effet négatif du tribalisme, du sectarisme et du factionnalisme sur le lien de citoyenneté.
L’histoire des nations et des peuples témoigne que la transformation des mentalités et des comportements relève, essentiellement, des élites politiques, intellectuelles, médiatiques et artistiques, et de la société civile en général. A lui seul, l’État ne saurait parvenir à cette transformation.
Étonnamment, les élites de notre pays, bien que convaincues de la nécessité du renforcement de l’unité nationale et de l’importance de l’ancrage du concept de citoyenneté, demeurent prisonnières de leurs tiraillements, leurs divergences et leurs conflits qui inhibent souvent cette conviction.
Ainsi, l’objectif de renforcer l’unité nationale et d’ancrer le concept de citoyenneté sort de la sphère de leurs priorités amenuisant, de la sorte, leur contribution à l’atteinte de cet objectif, si consciemment ou inconsciemment, elles ne l’entravent.
Il est vrai que la pluralité des opinions et la divergence des positions sont souhaitables. En cela qu’elles animent et développent les systèmes démocratiques. Ce que nous souhaitons, respectons et considérons, dans notre cas, comme absolument indispensable.
Cependant, cela ne doit pas se faire au détriment des fondements de notre entité sociale et de nos valeurs communes fondamentales, que nous avons tous la responsabilité de consolider et d’enraciner.
Notre consensus sur ces valeurs communes et notre complémentarité dans leur renforcement et leur consolidation ne réduisent en rien le vaste espace de divergences et de différences qui est l’essence même de la vie démocratique. C’est pourquoi nous devons, tous, gouvernement, élites politiques et culturelles, et société civile, travailler main dans la main pour protéger ces valeurs communes.
Si j’ai récemment appelé à un dialogue inclusif qui n’exclut aucune partie ni aucun sujet, c’est uniquement parce que je suis convaincu de la nécessité de bâtir un consensus national global autour de ces valeurs communes, afin de renforcer le lien de citoyenneté et de consolider l’unité nationale et la cohésion sociale.
Il est évident que le consensus autour des valeurs communes ne pourra perdurer, aujourd’hui et à l’avenir, sans la participation active de notre jeunesse, espoir de notre nation et moteur de sa transformation et de son développement.
Nous comptons beaucoup sur la contribution dynamique et efficiente de notre jeunesse dans l’enracinement du lien de citoyenneté et sa prééminence absolue sur tous autres types de rapports.
Enfin, je déclare, avec la bénédiction d’Allah, l’ouverture de cette quatorzième édition du Festival des Cités du Patrimoine, lui souhaitant un succès éclatant, et renouvelant l’expression de mes remerciements et de ma gratitude à ses invités.
Je vous remercie et que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous”.
