24-12-2010 11:18 - Exclusif : Des députés européens rencontrent Biram Abeid - [Reportage Photos]

Exclusif : Des députés européens rencontrent Biram Abeid - [Reportage Photos]

Nous avons rencontré M. Giacinto Marco Pannella, dirigeant historique du parti radical italien, député européen depuis plus de 3 décennies, avec une délégation du parlement italien, en visite en Mauritanie, pour rendre visite à leur ami, le militant anti-esclavagiste Biram Abeid, actuellement en détention à la suite de heurts avec la police d’Arafat, il y’a quelques jours de cela.

Marco Pannella : […] Il y’a des drames qui se résolvent positivement, mais si on fait l’autruche, si on ne veut pas les voir en face, alors c’est dangereux, c’est pour cela que je suis heureux d’être ici, au sujet de l’épisode – je l’appelle ainsi – Biram ;

Je suis très reconnaissant au pouvoir, aux institutions qui nous ont permis, à notre délégation radicale avec le sénateur Marco Perduca, et notre collègue député Mattéo Mecacci, qui rentre directement de Minsk, Biélorussie, où il supervisait les élections pour l’OCDE…

Cridem : Donc Signore Pannella, vous êtes venu en Mauritanie, est-ce à l' invitation des autorités ?

M. Pannella : Non, nous avons demandé – et obtenu – un visa, mais je présume qu’on nous connait, et je dois dire que contre les craintes, contre les réflexes que les états ont, lorsqu’on parle de droits humains, d’esclavage, ce n’est pas le cas ici, on a été reçu hier [mercredi 22 décembre] par la Ministre des Affaires Etrangères, et nous avons eu un dialogue très franc, et positif je crois […]

Nous avons joint en notre nom le Ministre de la Justice, au Caire, pour qu’il nous autorise à voir, et à visiter Biram, qui est notre camarade, et notre ami ; Et qui ne correspond pas, je dois me permettre de le dire à l’image avec laquelle on a matraqué un peu l’opinion publique mauritanienne : Biram violent, agressif…

Il peut y avoir eu un accident, un incident, c’est la justice qui doit se prononcer…

Nous avons attendu de voir le commissaire d’Arafat, c’est d’ailleurs le Général, Directeur de la Sûreté qui nous en a fourni la possibilité, il faut donc aider le public, donc le peuple avant d’émettre des jugements sur des histoires qui doivent d’abord être éclaircies.

Cridem : Vous avez donc pu rencontrer M. Biram Abeid ?


M. Pannella : Oui, justement, nous avons même demandé au Directeur, et à l’Inspecteur Général de prendre des photos de Biram avec nous, pour prouver que Biram, dont la blessure à la tête est presque résorbée, et la douleur au genou encore persistante – mais les autorités nous ont promis de lui faire passer une radio…

C’est donc pour cela que nous voulions prendre des photos, pour tranquilliser l’opinion publique, tout le monde sur son état de santé…

Et aussi pour qu’on sache, en plus que le gouvernement avait estimé ce dialogue comme positif !

Mais cela arrive, vous savez que les bureaucraties, parfois, ne soient pas les premières à comprendre, à interpréter aussi les politiques des gouvernements !

Cridem : Quelle est pour vous la prochaine étape ?


M. Pannella : Nous sommes absolument en accord avec la position de l’Etat [mauritanien, Ndlr] : l’esclavage est un héritage du passé, en contradiction avec l’évolution des droits humains dans le monde entier, et il n’y a aucune raison pour que le seul état qui tolère cela soit cet Etat, qui a démontré, ces dernières décennies, à faire des choix courageux vis-à-vis du Maghreb et du reste de l’Afrique […]

Mais après il y’a les conséquences…

Il y’a une loi, contre l’esclavage…

Malgré les déclarations, les cas d’esclavages manifestes, l’Onu indique que pas un cas d’esclavage n’a encore été jugé…

Une chose pourrait être faite pour comprendre si cela existe : rendre l’instruction obligatoire à partir de 5-6 ans, et intervenir si au bout de deux ans on ne voit pas les enfants…

Je souhaite que, comme on a reconnu d’autres militants de droits humains, on reconnaisse également Biram Abeid pour son rôle, que son image corresponde enfin à son histoire, à son identité.

Il ne faut pas que la raison d’Etat remplace le sens de l’Etat, comme écho d’un passé qui est lointain.

Propos recueillis par Ahmed Baba Ould Hamoud pour Cridem


Avec Cridem, comme si vous y étiez...











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Commentaires (7)

  • Bathios doubs (H) 26/12/2010 02:45 X

    L ere de mohamed suivi derriere par son petit esclave, ni aussi celle de dimo  noble) avec son galloung ké ( esclave), et celle de lamdo guidimaka( le noble) avec son esclave, tout sa laa c'est fini, qu 'on le veuille ou non, nous sommes condammer a s adapter aux realités historiques et ne soyons pas trop nostalgique, c'est fini l esclavage chers compatriotes, ce n est plus le temps des emirats, ni celui des almamiya du fouta, ni aussi royaume daoudagost, maintenant nous sommes dans etat democratique où on parle de la citoyenneté, donc nous soyons pas trop nostalgique, tout est fini, et l histoire nous y obligera,


  • mdwessat (H) 25/12/2010 12:56 X

    J'apprécie beaucoup le commentaire ci-dessous de Mr "unioniste" qui est très équilibré et qui colle parfaitement à la réalité mauritanienne. Les séquelles de l’esclavage existent, ils sont essentiellement économiques, et il nous revient à tous, l'État ainsi que toutes nos communautés confondus, de les combattre avec bonne foi.

    D’ailleurs les efforts menés présentement et courageusement par les autorités actuelles, pour la lutte contre la pauvreté, vont totalement dans ce sens.


  • ell-arrab (H) 24/12/2010 22:31 X

    le parti radical italiano compte 4 députés et il défend les interets des gay, des lesbienne et des transsexuels , donc a votre avis on va classer biram dans quelle de ses 3 catégories

    lui et le nouveau adhérent à ce parti ,le sénateur de wikiliks le sénateur sylla.

    pour le clin d'oeil, sur l'une des photos le plus jeune de deux députés à l'aire admirer par son regard le journaliste de cridem.

    je m'excuse de cette provocation mais je sais que nos gauchistes sont habitués aux provocations plus exotiques de berlisconi.

  • sindibad (H) 24/12/2010 20:44 X

    Le parti radical italien est un parti sioniste de gauche. Birama à fait le voyage à tel aviv accompagné du chauffeur maure noir de l'ambassade d'Israel à nouakchott,

    Durant ce voyage biram à eu un visa de 10 ans pour rentrer et sortir de l'italie ou il coordonne ses activités avec l'antenne de mossad à naple ;

    pourquoi l'italy parsque , l'espagne , la france et le maroc ont des interets en mauritanie qui ne veulent pas etre souillée par les activité du mossad ce qui n'est pas le cas de l'italy.


  • tiris1 (H) 24/12/2010 15:44 X

    Peut-on etre insignifiant et leger à ce point pour avoir comme reference morale le parti radical italien dont les theses pro-sioniste et totalement anti-musilman sont evidentes. Ce parti du mepris voudrait simplement confirmer notre insignifiance et detruire insidieusement notre raison d'etre et notre consistance.

    Cette perfide attitude surnoise jouit d'une amada economique, mediatique et d'une doctrine hegemonique dont l'ojectif principal est de gangrener la societé de l'interieur en corrompant certains predisposés à cela car immoraux et avides.

    Ces efforts conjuquées permettront au final d'aneantir notre modele jugé obsolete pour que notre conscience se resume aux caprises de ce genre de partis et leur antennes ou succursales des amis locaux, Leaders pour eux une charge pour nous car ils se moquent de droits et de l'homme leur role consiste tout simplement à gangrener le tissus social , eveiller les rancunes et les susceptibilité pour nous affaiblir et preparer le triophe du modele des valeurs du parti radical et consorts.

    Un pretendu abolitionniste sincere ne doit pas avoir un maitre penseur Un pretendu militant des droits de l'homme doit avoir un minimum de bagage intellectuel, culturel et surtout de dignité pour pouvoir composer des valeurs à partir de sa propre civilisation pour ne pas creer les nouvelles conditions pour une nouvelle forme de depandance, d'eslavage et d'alienation.


  • jeanluck (H) 24/12/2010 15:37 X

    vaudrait mieux que cette delegation s'occupe avant tout du racisme Italien vis à vis de leurs immigrés. La rim n'a aucune leçon à recevoir surtout des italiens.

    Il n'y a d'esclavage en rim, il n'en est rien. C'est un problème sociétal comme d'autres qui doit etre discuté par tous pour y trouver solution.

    Biram est un polémiste, provocateur et n'est pas au dessus de la loi. Que la justice fasse son travail en toute sérénité


  • dykrim (H) 24/12/2010 12:41 X

    Monsieur mon vieux vous avez copieusement répondu aux questions de notre journaliste.

    Mais ce vous ne savez pas ici les esclavagistes comme Tiris1, Mauritanien2009, Bleil… veulent vous entendre dire à nos autorités : « NON !!! Vous aussi cher autorité Mauritanienne s’il vous plait il ne faut blesser votre petit esclave Birane, il faut entretenir comme tous les autres esclave».

    Nous vous respectons, et vous remercions car vous n’avez pas trahis les démocrates du monde entier dans votre interview.